Réforme des retraites, la vérité n’est pas toujours bonne à dire

Ci-dessous une tribune pour le Figaro Vox et un entretien pour Atlantico précisant la position que j’ai exprimée sur la réforme des retraites. Au vu des commentaires qui me parviennent et de nombreuses réactions en privé, ma position est largement incomprise. On me dit: comment peux-tu être opposé à une mesure (les 64 ans) préconisée par la droite LR depuis longtemps et que le gouvernement a accepté de prendre en compte? A mes yeux cet argument ne tient pas la rampe. Il faut aller plus loin et réfléchir, penser à ce qu’il y a derrière les 64 ans. J’y vois avant tout une mesure totémique, un attrape-mouches. La durée de cotisation est porté à 43 ans ce qui soulève moins de contestation dans le pays. L’âge du premier emploi est selon l’INSEE à 22 ans et 5 mois en moyenne. Les 64 ans sont de fait largement atteints sans qu’il soit besoin d’agiter un chiffon rouge. Et s’il s’agit de faire payer ceux qui justement sont entrés plus tôt sur le marché de l’emploi avant 21 ans (ayant fait moins d’études) en les obligeant à cotiser plus de 43 années pour atteindre les 64 ans, alors la mesure est injuste et donc mauvaise (dégueulasse en terme vulgaire…). C’est mon droit de penser cela. J’ajoute qu’il est de mon point de vue absurde de prendre la réforme des retraites isolée d’une politique d’ensemble (explosion de la dette publique, quoi qu’il en coûte, atteintes aux libertés, effondrement industriel, sanitaire et scolaire, régalien). Les 64 ans sont avant tout un emblème macroniste destiné à se présenter en réformateur. Ils vont plonger le pays dans une nouvelle crise sociale et affaiblir encore davantage son tissu des petites entreprises. Je trouve tout cela bien répugnant de cynisme d’une part, de bêtise d’autre part. Merci à Figaro Vox et à Atlantico avec Bruno Jeanbart, d’avoir bien voulu solliciter mon point de vue sur le sujet.

MT

Author: Redaction