Ce vendredi 24 mars, la députée Renaissance Aurore Bergé a partagé sur le réseau social Twitter une lettre de menace à son encontre et celle de son bébé de quatre mois.
« Tabasser la salope de Bergé : elle adore ça cette putain… et puis il est si petit son rejeton. Il ne pourra pas s’enfuir. Feu, batte de baseball, barre de fer […] tout est bon pour vous éradiquer », est-il écrit sur cette lettre, qui se termine sordidement par « prenez garde, tous les jours et surtout la nuit ».
Être insultée, être intimidée, c'était déjà intolérable.
Mais en venir à menacer mon bébé de 4 mois : "il est si petit son rejeton, il pourra pas s'enfuir. Feu, batte de base ball, barre de fer…".
C'est infâme.
Juste infâme. https://t.co/OFM8JwqC0u pic.twitter.com/MP7Gl1vnLA— Aurore Bergé (@auroreberge) March 24, 2023
La chef de file des députés Renaissance a dénoncé des propos « infâmes », alors même qu’elle affichait quelques heures plus tôt son soutien à sa collègue, Marie Lebec, députée des Yvelines, elle aussi menacée.
À ceux qui ne condamnent pas la violence et refusent de la voir, voici ce que reçoivent ceux qui assument de prendre leurs responsabilités.
À ceux qui insultent, menacent et intimident, nous ne céderons rien à la brutalité. pic.twitter.com/KBquLtp9DF
— Marie Lebec (@MarieLebec78) March 24, 2023
Plusieurs élus de tous horizons ont apporté leur soutien à Aurore Bergé, y compris le député de la France insoumise, François Piquemal qui en a également profité pour demander le retrait de la réforme des retraites, afin « d’apaiser la situation », estimant qu’Emmanuel Macron « met tout le monde en danger […] de par son entêtement ».
Une recrudescence de menaces dans un contexte explosif
En 2022, 2 265 affaires de violences verbales et physiques contre les élus ont été enregistrées, indique Le Point. Alors que le contexte particulier sur la réforme des retraites ne fait qu’accentuer les tensions sur les membres de la majorité présidentielle, Aurore Bergé alertait déjà Gérald Darmanin des menaces qui pouvaient peser sur eux.
« Je refuse de voir des députés de mon groupe, ou tout député de la Nation, avoir peur de leur expression individuelle, peur de voter librement, car ils craindraient des représailles », avait-elle écrit au ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin avait alors demandé aux préfets de maintenir « fermement » la protection des élus, « dans l’objectif de prévenir toute atteinte ».