Ce séminaire s’est préparé de longue date. Cela fait déjà plusieurs années qu’en Belgique, dans différentes associations « où les pauvres prennent la parole » (ATD Quart Monde, LST, Le Pivot Centrum Kauwenberg), mais aussi au Centre de réfugiés de la Croix Rouge à Natoye travaillent sur différents aspects du développement durable.
Deux jours avant ce séminaire, ils se sont retrouvés avec des délégations de France, d’Espagne, de Pologne, mais aussi des Philippines, de l’Ile Maurice, d’Haïti. Moments forts d’échanges, de retrouvailles, mais aussi de reconnaissance : par exemple, en Europe, comme dans des pays du sud, on interdit aux pauvres d’accueillir leurs proches, on sépare les familles. Mais partout aussi ces mêmes personnes qui vivent la misère prennent des initiatives citoyennes, bâtissent avec d’autres des projets.
Des participants se sont promis de poursuivre les liens.
Au début du séminaire au Comité des Régions, M. Consolo (Directeur de Concord), a tracé le cadre de la journée : « nous nous trouvons aujourd’hui devant un choix de modèle de société. (…) Un autre modèle est possible, celui qui repose sur la solidarité. (…) La solidarité est une question clé et les gens doivent être placés au centre de la politique » et M. Stahl (Secrétaire général du Comité des Régions) a témoigné de l’ouverture du Comité des Régions pour des propositions qui permettent de construire l’avenir.
Dans les ateliers auxquels participait aussi le Service inter-fédéral de lutte contre la pauvreté, des propositions concrètes ont été formulées, comme :
- au niveau de l’école et de l’éducation pour qu’un partenariat soit mis en place avec les familles les plus pauvres (en s’inspirant des conditions à respecté déjà expérimentées)
- au niveau du logement, pour qu’il soit véritablement durable pour tous et qu’il soit le support d’une participation à la vie en société
- de remettre la dignité des personnes, le respect de l’être humain au centre des politiques mais aussi du vivre ensemble
Photo Peter Zangl © ATD Quart Monde
A l’issue de ces groupes de travail, Mme d’Harcourt, magistrate, mettait en évidence qu’en Pologne comme ailleurs dans le monde, les droits des personnes pauvres sont mis en cause : « les fonctionnaires nous méprisent : ils interprètent les lois et ne respectent pas nos droits« . « on nous donne un droit, mais on nous en prend un autre, par exemple, on nous donne un logement, puis on vient vérifier ce que j’en fais«
Dans leurs réponse, des personnalités comme M. Maystadt (Président du Conseil fédéral du développement durable) ou des représentants de la Commission Européenne ont noté l’importance d’évaluer les politiques sur les plus pauvres. D’autres, comme M. Dupriez (Président du Parlement Wallon) disaient l’importance de sortir la pauvreté du social et d’engager des dialogues avec les plus pauvres sur l’énergie, la mobilité, l’emploi et la politique économique…
Dans sa conclusion, Mme Perrin (Déléguée générale du Mouvement International ATD Quart Monde) disait : « Nous avons dit que n’oublier personne, c’est s’appuyer sur le courage et l’intelligence de chacun pour faire émerger des solutions nouvelles respectueuses de la dignité humaine. (…) Cette démarche de participation n’est pas possible sans une démarche d’engagement. Il n’y a pas de participation possible sans une recherche permanente des familles les plus oubliées, sans rencontre avec elles. Il n’y a pas de participation sans un engagement dans la durée à leurs côtés. (..) Les personnes qui résistent chaque jour à la violence de la misère appellent à une nouvelle coopération entre les pays qui se fonde sur les droits de l’homme et la reconnaissance de la dignité et des potentialités de chaque personne et de chaque peuple. »
Il reste à ce que toutes les propositions émises se traduisent dans la réalité et que les initiatives citoyennes existantes puissent durer.
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Des rencontres semblables se son tenues à l’Ile Maurice et en Bolivie. D’autres rencontres sont prévues à Madagascar et au Burkina Faso.