Une journée au sein d’un Seamen’s club

Le Seamen's club de Marseille a été fondé en 1994 à l'initiative de membres de la Mission de la Mer pour assurer l'accueil et l'aide humanitaire aux marins travaillant sur les navires de transport de marchandises ou de croisières en escale dans le port de Marseille.

Le Seamen's club de Marseille a été fondé en 1994 à l'initiative de membres de la Mission de la Mer pour assurer l'accueil et l'aide humanitaire aux marins travaillant sur les navires de transport de marchandises ou de croisières en escale dans le port de Marseille. Les marins accueillis ont en général des contrats longs (9 à 11 mois). A ce jour, plus de 300 000 marins, de plus de 101 nationalités différentes ont été accueillis depuis la création de l'association, qui assiste également les services en charge d'assurer un secours d'urgence aux marins abandonnés par leur armateur.

C'est une chaude matinée de juillet qui s'annonce sur Marseille. Marc, directeur de l'Association Marseillaise d'accueil des Marins (AMAM) revêt son gilet jaune et se dirige vers son minibus marqué au nom du Seamen's club. « Il y a 3 navires à visiter ce matin, dont 1 est sur le point d'appareiller » nous informe-t-il. Les méandres du port, il les connait par cœur. Sûr de lui, il franchit barrages et barrières de sécurité, pour se garer au pied de l'Arklow Moor, un navire irlandais de transport de matière première à l'équipage composé essentiellement de marins polonais et indonésiens.

A bord, l'accueil est chaleureux et en anglais « Ah, Seamen's club, welcome ! » On nous offre du thé et on parle foot (l'euro 2016 bat son plein !). Marc propose quelques cartes téléphoniques prépayées et demande si des marins souhaitent venir au foyer ce soir. Le capitaine fait le tour et annonce 5 candidats. Il reviendra les chercher en fin de journée pour les y emmener.

Nous repartons vers un porte-conteneurs. Le balai incessant des grues de chargement/déchargement est impressionnant de par leurs dimensions. L'accueil est rapide car le navire doit appareiller d'ici quelques heures. La matinée se poursuit ainsi de quais en navires.

De retour au foyer, siège du Seamen's club, nous sommes accueillis par son président, Mr Gérard PELEN. Ce dernier est retraité. Cet ancien navigant passé par de nombreux postes a la mer dans le sang. Il a également passé 27 ans dans l'enseignement maritime. Il y consacre une grande partie de son temps libre : 3 jours par semaine environ, il partage son temps entre l'association et la Fédération des Associations d'Accueil de Marins (FAAM). Véritable moteur de l'association, il a réussi à fédérer autour de lui une équipe de bénévoles impliquée et dynamique. La réunion de bureau à laquelle j'assiste en est la preuve. Derrière la table, trône une photo de son fondateur, parti en 2009.

L'après midi est consacré au foyer des croisières. Un bâtiment confortable et tout équipé situé directement sur le port. On y trouve du wifi (payant), 5 ordinateurs reliés à internet pour garder le contact avec la famille restée au pays, des boissons chaudes et froides, un billard et des produits de première nécessité. Quelques souvenirs sont aussi disponibles. Les bénéfices de ces différentes ventes abondent les fonds de l'association et participent à son fonctionnement. Des personnels sous contrat aidé se relaient pour faire tourner la boutique. Au service, on associe le social. « Ces contrats aidés sont très importants pour nous car ils nous permettent de fonctionner sur de nombreuses plages horaires » nous confie son président. En ce début d'après midi supposé calme, 8 marins sont déjà dans le foyer à vaquer à leurs occupations en attendant de reprendre la mer sur un des paquebots de croisière à quai. Devant la terrasse défilent des passagers qui se dirigent vers Marseille pour profiter de leur escale.

La journée s'égrène au fil des visites. Tel un no man's land entre 2 mondes, le Seamen's club continuera de fonctionner jusque tard dans la soirée. Puis il fermera jusqu'au petit matin suivant, avant d'accueillir à nouveaux ces hommes et ces femmes, loin de chez eux, mais qui se sentiront comme à la maison pour un jour ou pour un soir.

Lire la suite sur le site du Ministère du Développement Durable, peut-être non effacé ...

Author: Redaction