Étiquette : Premier Ministre

08
Juil
2016
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Agenda prévisionnel de Manuel Valls du lundi 11 juillet au jeudi 14 juillet 2016

Lundi 11 juillet 2016 09h00 Entretien avec Bernard CAZENEUVE, ministre de l’Intérieur Hôtel de Matignon 11h00 Remise du rapport annuel…

08
Juil
2016
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Remise du rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR)

Manuel VALLS, Premier ministre, recevra le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) et l’avis annuel du Comité de…

07
Juil
2016
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Déplacement à Carcassonne (Aude) – Précision Pool

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à Carcassonne (Aude) Vendredi 8 juillet 2016, en présence de Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du…

06
Juil
2016
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Déplacement à Carcassonne (Aude)

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à Carcassonne (Aude) Vendredi 8 juillet 2016, en présence de Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du…

05
Juil
2016
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Discours du Premier ministre à l’Assemblée nationale – Engagement du 49.3

Le choix, d’abord, de la décentralisation du dialogue social, c’est-à-dire faire participer les salariés aux décisions de l’entreprise et donner plus de moyens d’agir aux syndicats. Oui, nous faisons confiance à la négociation, au niveau de l’entreprise, aux acteurs du terrain, et nous l’assumons. L’entreprise, c’est l’échelon pertinent.

05
Juil
2016
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Déplacement à la 23e édition des rencontres financières Paris-Europlace

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à la 23e édition des rencontres financières Paris-Europlace mercredi 6 juillet 2016, en présence de Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics.

A l’invitation de Gérard Mestrallet, président de l’association Paris-Europlace, le Premier ministre se rendra aux rencontres annuelles de Paris-Europlace. Il exprimera ses attentes sur l’avenir de la place de Paris, au service du financement des entreprises, de la protection des épargnants, de l’innovation et de la croissance européenne. Il rappellera que cette vision de la place de Paris s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie d’attractivité de l’économie française.

04
Juil
2016
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Déplacement à Lyon

Le Premier ministre signera à Lyon, le Pacte Etat-Métropole, élaboré avec l’ensemble des présidents de Métropole, réunis au sein de l’Association France urbaine. La réunion se tiendra en présence de Jean-Luc Moudenc et Gérard Collomb, Président et président délégué de France urbaine, et de 11 présidents de métropoles. Le Premier ministre et les élus métropolitains présenteront les engagements communs pris pour soutenir l’attractivité internationale des métropoles et conforter leur rôle d’animateur du développement régional. Les thèmes des 15 pactes métropolitains d’innovation seront présentés.

02
Juil
2016
Posted in Nécrologie Premier Ministre

Disparition de Michel Rocard

C’est avec une immense tristesse que j’apprends aujourd’hui la disparition de Michel Rocard. Je me suis engagé en politique par…

01
Juil
2016
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Lancement d’une mission de préservation et de modernisation du littoral languedocien

Manuel VALLS, Premier ministre, et Carole DELGA, présidente de la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, ont annoncé ce jour le lancement d’une mission…

01
Juil
2016
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Agenda prévisionnel de Manuel Valls du lundi 4 juillet au vendredi 8 juillet 2016

Lundi 4 juillet 2016 Déplacement en Corse Mardi 5 juillet 2016 09h30 : Entretien avec Stéphane Le Foll, ministre de…

30
Juin
2016
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Déplacement en Corse

Manuel VALLS se rendra pour la première fois en tant que Premier ministre, en Corse. Par sa présence, il souhaite affirmer le soutien du Gouvernement au développement de la Corse dans le respect de son insularité, de son histoire, de sa langue et de sa culture.

Le Premier ministre avait annoncé en janvier 2016 la création de trois groupes de travail – des lieux de dialogue, d’échange et de débat – sur l’avenir et sur le développement de la langue corse ; sur la lutte contre la spéculation foncière et la fiscalité ; et sur la mise en place de la collectivité unique et des nouvelles intercommunalités.

Ces groupes de travail ont réuni, depuis février 2016, les principaux représentants politiques de l’île et les ministres en charge de ces dossiers sous la coordination de Jean-Michel BAYLET, ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales. Ils ont permis d’engager un dialogue fructueux et respectueux sur le statut particulier de la Corse dans la République française. Ce déplacement sera l’occasion de présenter les principales propositions du Gouvernement issues des trois groupes de travail.
Dimanche 3 juillet
17h00 : Présentation à la base aérienne de Villacoublay
17h30 : Départ du vol Casa presse
Base aérienne de Villacoublay
2h35 de vol
20h05 : Atterrissage du vol Casa presse à Ajaccio

Nuitée presse à l’hôtel Campo Dell’Oro, Ajaccio
Lundi 4 juillet

Ajaccio
Presse accréditée
08h30 : Réunion conclusive des groupes de travail
Préfecture de Corse du Sud, Cours Napoléon, Ajaccio
Tour d’images
11h00 : Accueil du Premier ministre à la Collectivité Territoriale de Corse
22, Cours Grandval, Ajaccio
Allocution de Jean-Guy TALAMONI, Président de l’Assemblée de Corse
Allocution de Gilles SIMÉONI, Président du Conseil Exécutif de Corse
Allocution de Manuel VALLS, Premier ministre
Presse accréditée
12h30 : Déjeuner avec les acteurs économiques
Préfecture de Corse du Sud, Cours Napoléon, Ajaccio
Hors presse
14h30 : Accueil républicain du Premier ministre à l’Hôtel de Ville d’Ajaccio
Accueil par la Garde Napoléonienne
Présentation du Conseil municipal
Signature du Livre d’Or
Presse accréditée
15h15 : Départ du Premier ministre à destination de Bastia
Départ du vol Casa presse à destination de Bastia 45 minutes de vol

Bastia
Pool uniquement
16h00 : Accueil du Premier ministre en mairie de Bastia
Pool uniquement – AFP + France Télévisions (places limitées en hélicoptère)
Erbalunga Cap Corse
Pool uniquement
17h00 : Inauguration des locaux de l’intercommunalité du Cap Corse
Allocution de Pierre CHAUBON, Président de l’Intercommunalité du Cap Corse
Allocution de Manuel VALLS, Premier ministre
Pool uniquement – AFP + France Télévisions (places limitées en hélicoptère)

Tomino – Cap Corse
Presse accréditée
17h00 : Arrivée du Premier ministre et de Jean-Michel BAYLET, ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales à Macinaggio
Bref cheminement dans la commune, présentation du projet de parc marin et pot convivial
Presse accréditée
19h15 : Départ du Premier ministre
Horaires indicatifs :
21h00 : Départ du vol Casa presse
2h30 de vol
Minuit : Atterrissage du vol Casa presse
Base aérienne de Villacoublay
Merci de prévoir votre taxi à la Base aérienne de Villacoublay.

Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer à l’adresse communication@pm.gouv.fr avant vendredi 1er juillet 2016, 13h00, en complétant le bulletin ci-joint.
Transports : Vol CASA, aller – vol intérieur retour.
Hôtel : Nuitée du dimanche 3 juillet au lundi 4 juillet à l’hôtel Campo Dell’Oro, Ajaccio.

Contacts : 01 42 75 50 78/79 01 42 75 80 15
communication@pm.gouv.fr

30
Juin
2016
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Discours du Premier ministre – École des Officiers de la Gendarmerie nationale

Yves

30
Juin
2016
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Déplacement à Montpellier

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à Le Grau du Roi et à Montpellier
Vendredi 1er juillet 2016,

Le Premier ministre se rendra sur le littoral languedocien à Espiguette et Port-Camargue pour prendre connaissance des derniers travaux menés sur le littoral. Ce déplacement sera l’occasion de lancer une mission de réflexion sur le réaménagement et la réhabilitation du littoral en partenariat avec la nouvelle région Occitanie. Cette mission, plus de 50 ans après la mission menée par Pierre Racine, participera à la refondation de la réflexion sur le tourisme durable et l’économie maritime.

Le Premier ministre participera par ailleurs à l’inauguration de la quatrième ligne de tramways de la métropole de Montpellier.

Départs presse
13h35 : Départ du vol conseillé de Paris-Orly à destination de Montpellier
14h50 : Arrivée à l’aéroport de Montpellier. Acheminement en bus du pool presse au phare de l’Espiguette et des journalistes hors pool à Port-Camargue.
Phare de l’Espiguette – Le Grau du Roi Pool presse uniquement
16h45 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre au phare de l’Espiguette.
– Présentation des travaux du cordon dunaire et des projets de redynamisation du littoral de la commune.
Pool images uniquement :
-TV : TF1
-Photographes : AFP ; SIPA ; Midi Libre
Port-Camargue – Le Grau du Roi Presse accréditée
17h15 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre, à Port-Camargue
– Présentation des projets de réhabilitation et de dynamisation de Port-Camargue
– Allocution de Robert Crauste, Maire de Le Grau du Roi
– Allocution de Carole Delga, Présidente du Conseil régional d’Occitanie
– Allocution de Manuel Valls, Premier ministre Pool TV + presse accréditée

Mairie de Montpellier Pool presse uniquement
18h30 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre, à la Mairie de Montpellier et remise de la médaille de la ville
19h15 : Geste inaugural à l’occasion de la mise en service de la ligne 4 du tramway
Pool images uniquement :
-TV : TF1
-Photographes : AFP ; SIPA ; Midi Libre

Parc du Peyrou Montpellier Presse accréditée
19h50 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre, au parc du Peyrou et discours inaugural Pool TV + presse accréditée
20h20 : Fin du déplacement.

Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer avant jeudi 30 juin, 20h00, à l’adresse communication@pm.gouv.fr
Lors de votre demande d’accréditation, merci de nous préciser si vous souhaitez utiliser le minibus (places limitées), et de nous confirmer votre acheminement aux horaires du vol aller conseillé.

Une nuitée sur place sera nécessaire pour les journalistes en provenance de Paris, en raison d’absence de départ d’avion ou de train compatible avec les horaires du déplacement.

Contacts : 01 42 75 50 78/79 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr Note aux rédactions du 30 juin 2016 Déplacement à Montpellier

30
Juin
2016
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Déplacement à Montpellier

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à Le Grau du Roi et à Montpellier
Vendredi 1er juillet 2016,

Le Premier ministre se rendra sur le littoral languedocien à Espiguette et Port-Camargue pour prendre connaissance des derniers travaux menés sur le littoral. Ce déplacement sera l’occasion de lancer une mission de réflexion sur le réaménagement et la réhabilitation du littoral en partenariat avec la nouvelle région Occitanie. Cette mission, plus de 50 ans après la mission menée par Pierre Racine, participera à la refondation de la réflexion sur le tourisme durable et l’économie maritime.

Le Premier ministre participera par ailleurs à l’inauguration de la quatrième ligne de tramways de la métropole de Montpellier.

Départs presse
13h35 : Départ du vol conseillé de Paris-Orly à destination de Montpellier
14h50 : Arrivée à l’aéroport de Montpellier. Acheminement en bus du pool presse au phare de l’Espiguette et des journalistes hors pool à Port-Camargue.
Phare de l’Espiguette – Le Grau du Roi Pool presse uniquement
16h45 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre au phare de l’Espiguette.
– Présentation des travaux du cordon dunaire et des projets de redynamisation du littoral de la commune.
Pool images uniquement :
-TV : TF1
-Photographes : AFP ; SIPA ; Midi Libre
Port-Camargue – Le Grau du Roi Presse accréditée
17h15 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre, à Port-Camargue
– Présentation des projets de réhabilitation et de dynamisation de Port-Camargue
– Allocution de Robert Crauste, Maire de Le Grau du Roi
– Allocution de Carole Delga, Présidente du Conseil régional d’Occitanie
– Allocution de Manuel Valls, Premier ministre Pool TV + presse accréditée

Mairie de Montpellier Pool presse uniquement
18h30 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre, à la Mairie de Montpellier et remise de la médaille de la ville
19h15 : Geste inaugural à l’occasion de la mise en service de la ligne 4 du tramway
Pool images uniquement :
-TV : TF1
-Photographes : AFP ; SIPA ; Midi Libre

Parc du Peyrou Montpellier Presse accréditée
19h50 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre, au parc du Peyrou et discours inaugural Pool TV + presse accréditée
20h20 : Fin du déplacement.

Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer avant jeudi 30 juin, 20h00, à l’adresse communication@pm.gouv.fr
Lors de votre demande d’accréditation, merci de nous préciser si vous souhaitez utiliser le minibus (places limitées), et de nous confirmer votre acheminement aux horaires du vol aller conseillé.

Une nuitée sur place sera nécessaire pour les journalistes en provenance de Paris, en raison d’absence de départ d’avion ou de train compatible avec les horaires du déplacement.

Contacts : 01 42 75 50 78/79 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr Note aux rédactions du 30 juin 2016 Déplacement à Montpellier

30
Juin
2016
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Déplacement à Montpellier

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à Le Grau du Roi et à Montpellier
Vendredi 1er juillet 2016,

Le Premier ministre se rendra sur le littoral languedocien à Espiguette et Port-Camargue pour prendre connaissance des derniers travaux menés sur le littoral. Ce déplacement sera l’occasion de lancer une mission de réflexion sur le réaménagement et la réhabilitation du littoral en partenariat avec la nouvelle région Occitanie. Cette mission, plus de 50 ans après la mission menée par Pierre Racine, participera à la refondation de la réflexion sur le tourisme durable et l’économie maritime.

Le Premier ministre participera par ailleurs à l’inauguration de la quatrième ligne de tramways de la métropole de Montpellier.

Départs presse
13h35 : Départ du vol conseillé de Paris-Orly à destination de Montpellier
14h50 : Arrivée à l’aéroport de Montpellier. Acheminement en bus du pool presse au phare de l’Espiguette et des journalistes hors pool à Port-Camargue.
Phare de l’Espiguette – Le Grau du Roi Pool presse uniquement
16h45 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre au phare de l’Espiguette.
– Présentation des travaux du cordon dunaire et des projets de redynamisation du littoral de la commune.
Pool images uniquement :
-TV : TF1
-Photographes : AFP ; SIPA ; Midi Libre
Port-Camargue – Le Grau du Roi Presse accréditée
17h15 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre, à Port-Camargue
– Présentation des projets de réhabilitation et de dynamisation de Port-Camargue
– Allocution de Robert Crauste, Maire de Le Grau du Roi
– Allocution de Carole Delga, Présidente du Conseil régional d’Occitanie
– Allocution de Manuel Valls, Premier ministre Pool TV + presse accréditée

Mairie de Montpellier Pool presse uniquement
18h30 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre, à la Mairie de Montpellier et remise de la médaille de la ville
19h15 : Geste inaugural à l’occasion de la mise en service de la ligne 4 du tramway
Pool images uniquement :
-TV : TF1
-Photographes : AFP ; SIPA ; Midi Libre

Parc du Peyrou Montpellier Presse accréditée
19h50 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre, au parc du Peyrou et discours inaugural Pool TV + presse accréditée
20h20 : Fin du déplacement.

Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer avant jeudi 30 juin, 20h00, à l’adresse communication@pm.gouv.fr
Lors de votre demande d’accréditation, merci de nous préciser si vous souhaitez utiliser le minibus (places limitées), et de nous confirmer votre acheminement aux horaires du vol aller conseillé.

Une nuitée sur place sera nécessaire pour les journalistes en provenance de Paris, en raison d’absence de départ d’avion ou de train compatible avec les horaires du déplacement.

Contacts : 01 42 75 50 78/79 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr Note aux rédactions du 30 juin 2016 Déplacement à Montpellier

28
Juin
2016
Posted in Premier Ministre

Déplacement à l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie nationale de Melun

Manuel VALLS, Premier ministre, se rendra à Melun (Seine-et- Marne) en présence de Bernard CAZENEUVE, ministre de l’Intérieur, de fin de scolarité de…

28
Juin
2016
Posted in Premier Ministre

Entretiens avec les partenaires sociaux

Manuel Valls, Premier ministre, recevra les partenaires sociaux, à l’Hôtel de Matignon, en présence de Myriam El Khomri, ministre du…

28
Juin
2016
Posted in Premier Ministre

Discours du Premier ministre à l’Assemblée nationale – Débat sur les suites du référendum britannique

Monsieur le président,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les députés,

Le choc est considérable et – chacun le comprend bien – historique. Pour la première fois depuis le début de la construction européenne, un peuple, le peuple britannique, a décidé de quitter l’Union.

On croit d’ailleurs toujours les choses acquises… que ce qui a été fait ne peut être défait…

Et combien de fois avons-nous entendu parler de l’irréversibilité de la construction européenne !

C’était sans compter sur l’histoire. Elle s’invite quand elle veut. Et surtout quand les peuples le décident : quand les peuples rappellent à tous ceux qui leur disent : « vous n’avez pas le choix », « il n’y a pas de plan B », que eux seuls sont souverains.
Les Britanniques se sont exprimés. Il faut respecter ce choix démocratique. Il s’impose à nous tous.

Dès lors, l’alternative est simple : soit on fait comme toujours, en évitant l’évidence, en essayant simplement de colmater les brèches, avec des petits arrangements ; soit nous prenons enfin notre courage à deux mains, nous allons au fond des choses, nous faisons de ce choc un électrochoc, et une opportunité !
Car l’erreur historique serait de croire que ce référendum ne regarde que les Britanniques. Non ! C’est de l’avenir de chacun des peuples de l’Union qu’il s’agit. Donc aussi, et avant tout, pour ce qui nous concerne, de celui du peuple français. C’est pourquoi le Gouvernement a souhaité venir s’exprimer devant vous, en plein accord, et à votre demande, monsieur le président de l’Assemblée nationale.
Parce que je crois profondément à l’Europe, par mes racines, mes origines et mes convictions, je refuse que ce grand dessein dérive. Je refuse qu’il chavire et sombre, entraîné par le poids grandissant des populismes. Je refuse que nous cédions au fatalisme, au pessimisme. Et je refuse que nous subissions.

Pour cela, chacun – et j’y prends ma part – doit réinterroger ses certitudes et se remettre en question.

Je sais bien que certains diront que le résultat de ce référendum n’est pas surprenant. Après tout, le Royaume-Uni a toujours eu une relation « particulière » à l’Europe. Un pied dedans, un pied dehors, comme on a coutume de dire.

Cette analyse serait fatale. Le vote de jeudi dernier révèle quelque chose de beaucoup plus profond.
L’heure n’est plus à la prudence diplomatique. Il faut – permettez-moi l’expression – crever l’abcès.

Ce vote montre, d’une certaine manière, le malaise des peuples.

Ils doutent, depuis longtemps, de l’Europe.

Ils ne comprennent pas ce qu’elle fait ; ils ne voient pas ce qu’elle leur apporte. Et pour eux, l’Europe est envahissante sur l’accessoire et absente sur l’essentiel.

Pire, ils ont le sentiment qu’elle impose ses choix et joue systématiquement contre leurs intérêts.

Le slogan des pro-Brexit, « reprendre le pouvoir », dit très clairement les choses, et on ne peut pas l’ignorer.
L’Europe se fera avec les peuples. Sinon elle se disloquera.

Une fois ce constat posé, que faut-il faire ?

Ma conviction, c’est que cette crise, comme toutes les crises, est l’occasion d’une grande transformation.

Comme au cours de ces dernières années, chaque fois que l’essentiel est en jeu sur l’Europe, la France se doit de répondre présente.
C’était vrai il y a un an, lorsqu’il a fallu sauver la Grèce et convaincre nos partenaires qu’elle devait rester dans la zone euro. Je n’oublie pas que certains voulaient sceller le destin de ce grand pays d’un revers de main. Certains voulaient faire sortir un pays membre de la zone euro, oubliant le principe même de solidarité. La suite des événements leur a donné tort. Et même si tout n’est pas réglé, ce pays aujourd’hui se porte mieux et en est reconnaissant à la France. Sauver la Grèce, c’était déjà sauver l’Europe !

Il y a un an, la France, par la voix du chef de l’État, était dans son rôle. Et elle le sera une nouvelle fois aujourd’hui.

Parce que nous sommes la France, un pays respecté, écouté et attendu !

Parce que nous sommes un pays fondateur !

Parce qu’avec l’Allemagne, conscients de nos responsabilités, nous voulons défendre et réinventer l’Europe, notre horizon commun. Le président de la République l’a rappelé hier soir, avec la Chancelière allemande et le président du Conseil italien.

Parce que nous savons que c’est l’Union qui nous renforce, et la désunion qui nous affaiblit.
Je mets d’ailleurs en garde ceux qui croient qu’on renforcera notre souveraineté nationale en tirant un trait sur l’Europe ; ceux qui pensent qu’on s’en sortira mieux dans la mondialisation, qu’on traitera mieux la crise migratoire, qu’on combattra mieux le terrorisme en agissant seuls, en se privant d’appuis, dans le seul cadre de nos frontières nationales. Rien n’est plus faux.
Mais être européen, aujourd’hui et demain, c’est respecter le choix des peuples.
C’est vouloir peser sur le cours des choses.
Chacun se rappelle ces mots de François MITTERRAND : « La France est notre patrie, l’Europe notre avenir. »

Et être européen, ce n’est pas trahir la France ! C’est au contraire l’aimer et la protéger.

Depuis plusieurs jours, le président François HOLLANDE est à l’initiative. Il a d’abord souhaité rencontrer les présidents des deux assemblées, puis les chefs de partis ; s’est ensuite entretenu avec les présidents du Conseil européen et du Parlement européen. Il s’est entretenu avec la Chancelière allemande, le président du Conseil italien, et nombre de ses homologues.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc AYRAULT, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Harlem DÉSIR, le ministre des Finances, Michel SAPIN, multiplient les contacts.

Le chef de l’État sera, aujourd’hui et demain, au Conseil européen. Il y tiendra un discours de fermeté vis-à-vis des Britanniques. Non pas que nous voudrions les punir ! Ce serait absurde, car le Royaume-Uni est et restera un grand pays ami à qui nous devons tant. Dans trois jours, nous célébrerons ensemble le centenaire de la Bataille de la Somme. Et bien sûr, nous continuerons de coopérer, en particulier en matière de défense, de gestion migratoire, ou sur le plan économique.

Mais l’Europe a besoin de clarté. Soit on sort, soit on reste dans l’Union !

Je comprends que le Royaume-Uni veuille défendre ses intérêts, mais l’Europe doit aussi se battre pour les siens. Depuis janvier 2013, l’Europe est suspendue à la décision britannique. Nous avons fait preuve de patience et de compréhension. Dorénavant, l’entre-deux, l’ambiguïté ne sont plus possibles, parce que nous avons besoin de stabilité, et pas seulement pour les marchés financiers. Ce n’est pas le Parti conservateur britannique qui doit imposer son agenda.

Soyons clairs : comme le Parlement européen l’a demandé ce matin, le Royaume-Uni doit activer le plus tôt possible la clause de retrait de l’Union européenne, prévue dans le Traité de Lisbonne, pour « éviter à chacun une incertitude qui serait préjudiciable et protéger l’intégrité de l’Union ». Il n’y a pas de temps à perdre. Il n’y aura pas de négociation tant que l’article 50 ne sera pas déclenché. Et si les Britanniques veulent garder un accès au marché unique, il faudra alors qu’ils respectent l’intégralité des règles.

La France, oui, tiendra un langage de fermeté. Mais elle tiendra – elle doit tenir, nous devons tenir – un langage de vérité : il faut inventer une nouvelle Europe.
Inventer, c’est-à-dire passer à une nouvelle grande étape.

Il y a eu la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, puis, pendant la guerre froide, la consolidation et l’élargissement. Nous avons accueilli de jeunes démocraties : la Grèce, l’Espagne, le Portugal.

Après la chute du mur de Berlin, nous avons œuvré à la réunification du continent.

Les acquis historiques de la construction européenne, à laquelle la France a toujours pris une part essentielle, sont irremplaçables. Et la France est garante du maintien de ces acquis.

Malgré la paix, malgré les formidables échanges économiques et culturels, malgré la création d’une monnaie unique à laquelle les Français sont attachés, malgré Airbus, Ariane ou Erasmus, malgré tout cela, une fracture s’est ouverte. Et elle n’a cessé de grandir.

Cette fracture a des causes profondes, et ce n’est pas uniquement une question de normes tatillonnes … C’est aussi une question de souveraineté démocratique et d’identité.

D’identité, car les peuples ont l’impression que l’Europe veut diluer ce qu’ils sont, et ce que des siècles d’histoire ont façonné. Or une Europe qui nierait les nations – et Philippe SEGUIN l’avait prédit avec une grande lucidité – ferait simplement le lit des nationalismes. Ce modèle au-dessus des Nations, niant les particularités de chacun, serait un échec, et certains ont laissé croire qu’il était le seul possible.
Question d’identité. Question aussi de souveraineté et de démocratie.

Nous avons cru pouvoir agrandir, élargir, à marche forcée ; que les « non » seraient oubliés grâce à « plus d’Europe » ; que les référendums pouvaient être contournés ; que le rejet croissant de l’Europe se « soignait » uniquement par de la « pédagogie ». Et, avouons-le, depuis 2005, nous avons évité les vrais débats. Nous avons laissé les populismes proférer leurs mensonges et installer l’idée que « construction européenne » et « souveraineté nationale » étaient incompatibles.
Nous devons donc reprendre la main. Retrouver les sources de l’adhésion au projet européen. Et surtout réinventer les causes de l’adhésion. En répondant à ces questions :

Pourquoi sommes-nous européens ?

Et quel est notre projet collectif ?

Quel intérêt avons-nous à être ensemble ? Pour défendre quelles valeurs ?

L’Europe, mesdames et messieurs les députés – et je crois que nous partageons cette conviction –, c’est une culture. C’est une histoire commune. C’est la démocratie. C’est le continent de la conquête des libertés. Ce sont des valeurs partagées : l’égalité entre les femmes et les hommes, une exigence quant à la dignité de la personne. C’est l’aspiration à l’universalité, à la défense de la nature et de la planète.

En un mot, l’Europe, c’est une civilisation, une identité multiséculaire, qui a des racines profondes, philosophiques, spirituelles, religieuses. Et cette identité n’est pas monolithique, elle est diverse.
Chacun de nos pays a ses propres caractéristiques. Seule une Union peut les protéger face à la concurrence des pays-continents.

L’Europe, c’est notre interface avec le monde. Elle doit être une protection quand nous en avons besoin. Elle doit aussi démultiplier nos forces, nous permettre de peser plus que si nous étions seuls. Tout cela, c’est le sens des initiatives que la France entend porter.

D’abord, en mettant les enjeux de sécurité au cœur de l’Union. La menace terroriste, la crise migratoire, mettent l’espace Schengen à l’épreuve, et nous devons en reprendre le contrôle.
Dans un monde dangereux, instable, chaotique parfois, si l’Europe ne protège pas, elle n’est rien.

Grâce à la France, beaucoup a déjà été fait : PNR européen, encadrement de la circulation des armes. Il faut aller plus loin et vraiment maîtriser nos frontières extérieures. Pas en sortant de Schengen, mais en le réformant profondément, en agissant pour que les règles régissant cet espace soient d’abord appliquées fermement.

Oui, l’Europe a des frontières. Une frontière, ce n’est pas seulement une réalité matérielle, géographique, historique. C’est aussi une réalité symbolique, qui nous définit, qui dit ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas, qui dit où l’Europe commence et où elle s’arrête. Et l’Europe, ce n’est pas un ensemble indéfini, ouvert aux quatre vents.

L’Europe doit également assumer un effort de défense digne de ce nom et être capable d’intervenir à l’extérieur, comme le fait la France, parfois seule. Et ce d’autant plus que les États-Unis se désengagent de plus en plus. Il ne faut plus hésiter.

C’est d’abord cela que la France entend porter auprès de ses partenaires. L’Europe de demain doit être protectrice.

Et puis l’Europe doit mieux s’imposer – et sans doute le mot est-il faible – en protégeant l’intérêt des Européens.

Cessons, là aussi, la naïveté ! Les États tiers, comme la Chine, l’Inde ou les Etats-Unis, défendent becs et ongles leurs intérêts partout dans le monde. Et nous, nous ne le ferions pas ?

Changeons d’état d’esprit ! Dans tous les domaines : économique, industriel, financier, commercial, agricole avec notamment la filière laitière, mais aussi culturel, environnemental et social. L’Europe ne doit plus être perçue comme le cheval de Troie – pour ne pas dire le dindon de la farce – de la mondialisation. Elle doit protéger ses intérêts, ses travailleurs, ses entreprises. Et je pense notamment – puisque c’est dans l’actualité – au secteur de l’acier, qui représente des milliers d’emplois en France !
Nous devons faire preuve de la même fermeté dans la négociation du Traité transatlantique – du TAFTA. Il faut dire les choses : ce texte, qui ne fait droit à aucune de nos demandes, que ce soit sur l’accès aux marchés publics ou sur les indications géographiques, n’est pas acceptable. Nous ne pouvons pas ouvrir plus grand les portes de notre marché aux entreprises américaines, alors qu’elles continuent à barrer l’accès aux nôtres.

L’Europe, ce sont 8 % – seulement 8 % – de la population mondiale ; mais c’est bien sûr une force économique et commerciale. Pour conserver son rang, faire entendre sa voix, peser face aux grands ensembles, bâtir une relation forte, stratégique avec l’Afrique, ce continent d’avenir, défendre son exception culturelle, elle doit s’affirmer comme la puissance qu’elle est. Et en s’en donnant d’abord tous les moyens.

L’Europe – le président de la République l’a dit en des termes très forts dès vendredi – doit être une puissance qui décide souverainement de son destin.

Pour cela, elle doit investir massivement pour la croissance et pour l’emploi, bâtir une stratégie industrielle dans les nouvelles technologies, la révolution numérique et la transition énergétique. Le Plan JUNCKER est d’ores et déjà un succès. Rien qu’en France, il a permis de financer 14,5 milliards d’euros de projets. Il faut aller plus loin, plus vite, doubler ce Plan JUNCKER, démultiplier les investissements pour soutenir la croissance – et vite, car il y a urgence.

Il faut encore poursuivre l’harmonisation fiscale et sociale – et par le haut ! – pour donner à nos économies des règles et à nos concitoyens des garanties. Certains disent que c’est impossible … Mais enfin ! Ce que nous avons réussi pour le secret bancaire, pour un socle commun des droits sociaux, nous pouvons aussi le faire contre toutes les formes de dumping qui rongent le projet européen de l’intérieur. Avec la mise en place d’un salaire minimum ! Avec la lutte contre la fraude au détachement des travailleurs !

Cette fraude – pour ne prendre que cet exemple –, c’est s’asseoir sur les règles les plus fondamentales des droits des salariés : rémunération, temps de travail, hébergement. Et l’Europe resterait impuissante ? Non ! Si on ne le fait pas, c’est un des piliers du traité de Rome – la libre circulation des travailleurs – qui serait balayé. C’est pourquoi il faut modifier en profondeur la directive de 1996. La Commission l’a proposé. A nous de l’adopter – mais vous en connaissez aussi les obstacles –, sinon nous devrons prendre nos responsabilités.

Enfin, nous devrons renforcer la zone euro et sa gouvernance démocratique. Dès mon discours de politique générale, en avril 2014, j’avais demandé une Banque centrale européenne plus active. Beaucoup a été fait, et le plus souvent à notre initiative : la zone euro est plus puissante et résistante qu’en 2008. Mais il doit y avoir plus de convergence entre les États membres et plus de légitimité dans les décisions prises. C’est pourquoi il faut à la fois un budget et un Parlement de la zone euro.
Il faut donc réinventer l’Europe. Mais il faut aussi une nouvelle manière de faire l’Europe.

En donnant le sentiment d’intervenir partout, tout le temps, l’Europe s’est affaiblie. L’Europe doit être offensive là où son efficacité est utile. Mais elle doit savoir s’effacer quand les compétences doivent rester au plan national, voire régional. Le président JUNCKER en est convaincu, mais cette nouvelle philosophie est loin d’avoir pénétré tous les esprits, à Bruxelles ou ailleurs.

Il est grand temps de dépasser les oppositions stériles. L’Europe, ce n’est pas la fin des États, mais c’est l’exercice en commun des souverainetés nationales, lorsque c’est plus efficace, lorsque les peuples le choisissent. C’est, comme l’avait déjà dit Jacques DELORS, une fédération d’États-nations – et le rôle de la France, c’est d’entraîner les Nations.

Un exemple : si la France s’est battue pour une mise en œuvre rapide des gardes-frontières, c’est parce que nous savons que la souveraineté de notre pays, que la maîtrise opérationnelle de nos frontières doit commencer à Lesbos ou à Lampedusa.

Il faut aussi une Europe qui décide vite. Elle sait le faire, comme l’ont montré les négociations en un temps record du Plan JUNCKER. Et s’il faut mener à quelques-uns ce que les 27 ne sont pas prêts à faire, et bien faisons-le ! Sortons des dogmes. L’Europe, ce n’est pas l’uniformité. Il y a, je le disais, des différences.

Enfin, le débat démocratique européen doit impérativement gagner en qualité, en profondeur.

C’est aussi une leçon du scrutin britannique : à force de ne pas parler d’Europe, les populistes n’ont aucune difficulté à raconter n’importe quoi, à se tromper. Et je crois que les Britanniques s’en rendent compte aujourd’hui. C’est grave pour l’Europe et c’est fatal pour la démocratie.
L’Europe, ça ne peut pas être simplement les États qui rendent des comptes sur la gestion de leurs budgets. Il faut bien sûr des règles. La France les respecte. Mais attention à cette image d’une Europe punitive, acquise aux thèses ultralibérales et à l’austérité budgétaire. C’est cela aussi que nos concitoyens rejettent. Et ils ne comprendraient pas si le seul message de la Commission européenne dans les prochains jours était de sanctionner l’Espagne et le Portugal. C’est de cela dont nous ne voulons plus.

La Nation, c’est aussi sa représentation nationale. Elle doit avoir son mot à dire. Je souhaite donc que les instances européennes puissent rendre beaucoup plus compte de leur action devant les parlementaires nationaux. Et vous devez aussi vous saisir pleinement des instruments de contrôle que l’Europe met à votre disposition. Je salue la constitution, à l’initiative du président Claude BARTOLONE qui la présidera, d’une mission d’information sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le Gouvernement souhaite bien évidemment associer au maximum le Parlement à ces questions et se tient à la disposition de l’Assemblée nationale comme du Sénat.
Il faut un changement de culture : les affaires européennes sont des affaires intérieures !

Beaucoup de propositions sont aujourd’hui sur la table. Certains suggèrent une nouvelle convention, ou une commission, ou un travail avec des sages. Il faudra sans doute choisir une de ces voies.

D’autres n’ont que le mot de référendum à la bouche. Bien sûr qu’il faut donner la parole au peuple !

Mais soyons clairs, ne trompons pas les Français : un référendum ne peut pas être le moyen de se débarrasser d’un problème. Encore moins un moyen détourné de régler des problèmes de politique interne … On a vu ce que cela donne de jouer aux apprentis sorciers.

Je veux être encore plus clair. Par le référendum, le Front national ne poursuit au fond qu’un seul objectif, qui est désormais dévoilé : faire sortir la France de l’Union européenne, et donc de l’histoire. Quelle étrange ambition pour notre pays. Et quelle vision dévoyée du patriotisme !

Notre rôle de responsables politiques n’est pas de suivre, mais d’éclairer, de montrer le chemin, d’être à la hauteur. Oui, d’être à la hauteur. La question qui se pose à la France n’est pas de sortir de l’Union européenne, mais de refonder le projet européen. Et l’élection présidentielle sera aussi l’occasion de trancher ces débats.

Moi, je crois que dans ce moment, il faut inventer également des solutions nouvelles pour une co-construction avec les peuples, autour de projets et de propositions. Je pense à l’exemple de la COP21, qui a été intéressant.

Il faut savoir associer les citoyens de manière régulière. Les Parlements européens et nationaux ont bien sûr leur plein rôle à jouer. Prenons un exemple concret : les Parlements nationaux, et donc vous-mêmes, devront se prononcer sur le Traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. La Commission européenne doit l’entendre. Sur ces sujets, la décision de la Nation que vous représentez est incontournable. Et renforcer la Nation, c’est être tout simplement plus fort pour promouvoir et réinventer le projet européen.
Mesdames et messieurs les députés,

Il y a l’urgence, à laquelle l’Europe doit faire face dès aujourd’hui : c’est la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ; c’est la sécurité, avec la protection de nos frontières ; c’est bien sûr la croissance et le soutien à l’investissement.

Il y a aussi le temps long. Et il faut le dire : le processus de refondation de l’Europe prendra également du temps.

La suite de l’histoire n’est pas écrite, et l’Europe a le choix.

Soit elle refuse de changer profondément, et les peuples continueront de la fuir. L’Europe, alors, sortira de l’histoire.

Soit elle est prête à se réformer, à agir avec et pour les peuples, dans le respect de chacun et l’intérêt de tous. Alors, elle saura regagner le cœur des Européens.
Changer pour refonder, pour ouvrir à nos enfants un nouvel horizon, c’est la tâche qui est la nôtre. Ce doit être la tâche aussi du Parlement. Ce doit être la tâche des forces politiques de ce pays, dans l’unité et en prenant de la hauteur, en affrontant les vrais défis qui sont devant nous. Parce que nous le devons à la France, à son peuple profondément européen et aux nouvelles générations.

Tel est le choix qui se présente à nous. C’est notre responsabilité de savoir nous en saisir.
Discours du Premier ministre à l’Assemblée nationale Débat sur les suites du référendum britannique

28
Juin
2016
Posted in Premier Ministre

Discours du Premier ministre à l’Assemblée nationale – Débat sur les suites du référendum britannique

Monsieur le président,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les députés,

Le choc est considérable et – chacun le comprend bien – historique. Pour la première fois depuis le début de la construction européenne, un peuple, le peuple britannique, a décidé de quitter l’Union.

On croit d’ailleurs toujours les choses acquises… que ce qui a été fait ne peut être défait…

Et combien de fois avons-nous entendu parler de l’irréversibilité de la construction européenne !

C’était sans compter sur l’histoire. Elle s’invite quand elle veut. Et surtout quand les peuples le décident : quand les peuples rappellent à tous ceux qui leur disent : « vous n’avez pas le choix », « il n’y a pas de plan B », que eux seuls sont souverains.
Les Britanniques se sont exprimés. Il faut respecter ce choix démocratique. Il s’impose à nous tous.

Dès lors, l’alternative est simple : soit on fait comme toujours, en évitant l’évidence, en essayant simplement de colmater les brèches, avec des petits arrangements ; soit nous prenons enfin notre courage à deux mains, nous allons au fond des choses, nous faisons de ce choc un électrochoc, et une opportunité !
Car l’erreur historique serait de croire que ce référendum ne regarde que les Britanniques. Non ! C’est de l’avenir de chacun des peuples de l’Union qu’il s’agit. Donc aussi, et avant tout, pour ce qui nous concerne, de celui du peuple français. C’est pourquoi le Gouvernement a souhaité venir s’exprimer devant vous, en plein accord, et à votre demande, monsieur le président de l’Assemblée nationale.
Parce que je crois profondément à l’Europe, par mes racines, mes origines et mes convictions, je refuse que ce grand dessein dérive. Je refuse qu’il chavire et sombre, entraîné par le poids grandissant des populismes. Je refuse que nous cédions au fatalisme, au pessimisme. Et je refuse que nous subissions.

Pour cela, chacun – et j’y prends ma part – doit réinterroger ses certitudes et se remettre en question.

Je sais bien que certains diront que le résultat de ce référendum n’est pas surprenant. Après tout, le Royaume-Uni a toujours eu une relation « particulière » à l’Europe. Un pied dedans, un pied dehors, comme on a coutume de dire.

Cette analyse serait fatale. Le vote de jeudi dernier révèle quelque chose de beaucoup plus profond.
L’heure n’est plus à la prudence diplomatique. Il faut – permettez-moi l’expression – crever l’abcès.

Ce vote montre, d’une certaine manière, le malaise des peuples.

Ils doutent, depuis longtemps, de l’Europe.

Ils ne comprennent pas ce qu’elle fait ; ils ne voient pas ce qu’elle leur apporte. Et pour eux, l’Europe est envahissante sur l’accessoire et absente sur l’essentiel.

Pire, ils ont le sentiment qu’elle impose ses choix et joue systématiquement contre leurs intérêts.

Le slogan des pro-Brexit, « reprendre le pouvoir », dit très clairement les choses, et on ne peut pas l’ignorer.
L’Europe se fera avec les peuples. Sinon elle se disloquera.

Une fois ce constat posé, que faut-il faire ?

Ma conviction, c’est que cette crise, comme toutes les crises, est l’occasion d’une grande transformation.

Comme au cours de ces dernières années, chaque fois que l’essentiel est en jeu sur l’Europe, la France se doit de répondre présente.
C’était vrai il y a un an, lorsqu’il a fallu sauver la Grèce et convaincre nos partenaires qu’elle devait rester dans la zone euro. Je n’oublie pas que certains voulaient sceller le destin de ce grand pays d’un revers de main. Certains voulaient faire sortir un pays membre de la zone euro, oubliant le principe même de solidarité. La suite des événements leur a donné tort. Et même si tout n’est pas réglé, ce pays aujourd’hui se porte mieux et en est reconnaissant à la France. Sauver la Grèce, c’était déjà sauver l’Europe !

Il y a un an, la France, par la voix du chef de l’État, était dans son rôle. Et elle le sera une nouvelle fois aujourd’hui.

Parce que nous sommes la France, un pays respecté, écouté et attendu !

Parce que nous sommes un pays fondateur !

Parce qu’avec l’Allemagne, conscients de nos responsabilités, nous voulons défendre et réinventer l’Europe, notre horizon commun. Le président de la République l’a rappelé hier soir, avec la Chancelière allemande et le président du Conseil italien.

Parce que nous savons que c’est l’Union qui nous renforce, et la désunion qui nous affaiblit.
Je mets d’ailleurs en garde ceux qui croient qu’on renforcera notre souveraineté nationale en tirant un trait sur l’Europe ; ceux qui pensent qu’on s’en sortira mieux dans la mondialisation, qu’on traitera mieux la crise migratoire, qu’on combattra mieux le terrorisme en agissant seuls, en se privant d’appuis, dans le seul cadre de nos frontières nationales. Rien n’est plus faux.
Mais être européen, aujourd’hui et demain, c’est respecter le choix des peuples.
C’est vouloir peser sur le cours des choses.
Chacun se rappelle ces mots de François MITTERRAND : « La France est notre patrie, l’Europe notre avenir. »

Et être européen, ce n’est pas trahir la France ! C’est au contraire l’aimer et la protéger.

Depuis plusieurs jours, le président François HOLLANDE est à l’initiative. Il a d’abord souhaité rencontrer les présidents des deux assemblées, puis les chefs de partis ; s’est ensuite entretenu avec les présidents du Conseil européen et du Parlement européen. Il s’est entretenu avec la Chancelière allemande, le président du Conseil italien, et nombre de ses homologues.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc AYRAULT, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Harlem DÉSIR, le ministre des Finances, Michel SAPIN, multiplient les contacts.

Le chef de l’État sera, aujourd’hui et demain, au Conseil européen. Il y tiendra un discours de fermeté vis-à-vis des Britanniques. Non pas que nous voudrions les punir ! Ce serait absurde, car le Royaume-Uni est et restera un grand pays ami à qui nous devons tant. Dans trois jours, nous célébrerons ensemble le centenaire de la Bataille de la Somme. Et bien sûr, nous continuerons de coopérer, en particulier en matière de défense, de gestion migratoire, ou sur le plan économique.

Mais l’Europe a besoin de clarté. Soit on sort, soit on reste dans l’Union !

Je comprends que le Royaume-Uni veuille défendre ses intérêts, mais l’Europe doit aussi se battre pour les siens. Depuis janvier 2013, l’Europe est suspendue à la décision britannique. Nous avons fait preuve de patience et de compréhension. Dorénavant, l’entre-deux, l’ambiguïté ne sont plus possibles, parce que nous avons besoin de stabilité, et pas seulement pour les marchés financiers. Ce n’est pas le Parti conservateur britannique qui doit imposer son agenda.

Soyons clairs : comme le Parlement européen l’a demandé ce matin, le Royaume-Uni doit activer le plus tôt possible la clause de retrait de l’Union européenne, prévue dans le Traité de Lisbonne, pour « éviter à chacun une incertitude qui serait préjudiciable et protéger l’intégrité de l’Union ». Il n’y a pas de temps à perdre. Il n’y aura pas de négociation tant que l’article 50 ne sera pas déclenché. Et si les Britanniques veulent garder un accès au marché unique, il faudra alors qu’ils respectent l’intégralité des règles.

La France, oui, tiendra un langage de fermeté. Mais elle tiendra – elle doit tenir, nous devons tenir – un langage de vérité : il faut inventer une nouvelle Europe.
Inventer, c’est-à-dire passer à une nouvelle grande étape.

Il y a eu la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, puis, pendant la guerre froide, la consolidation et l’élargissement. Nous avons accueilli de jeunes démocraties : la Grèce, l’Espagne, le Portugal.

Après la chute du mur de Berlin, nous avons œuvré à la réunification du continent.

Les acquis historiques de la construction européenne, à laquelle la France a toujours pris une part essentielle, sont irremplaçables. Et la France est garante du maintien de ces acquis.

Malgré la paix, malgré les formidables échanges économiques et culturels, malgré la création d’une monnaie unique à laquelle les Français sont attachés, malgré Airbus, Ariane ou Erasmus, malgré tout cela, une fracture s’est ouverte. Et elle n’a cessé de grandir.

Cette fracture a des causes profondes, et ce n’est pas uniquement une question de normes tatillonnes … C’est aussi une question de souveraineté démocratique et d’identité.

D’identité, car les peuples ont l’impression que l’Europe veut diluer ce qu’ils sont, et ce que des siècles d’histoire ont façonné. Or une Europe qui nierait les nations – et Philippe SEGUIN l’avait prédit avec une grande lucidité – ferait simplement le lit des nationalismes. Ce modèle au-dessus des Nations, niant les particularités de chacun, serait un échec, et certains ont laissé croire qu’il était le seul possible.
Question d’identité. Question aussi de souveraineté et de démocratie.

Nous avons cru pouvoir agrandir, élargir, à marche forcée ; que les « non » seraient oubliés grâce à « plus d’Europe » ; que les référendums pouvaient être contournés ; que le rejet croissant de l’Europe se « soignait » uniquement par de la « pédagogie ». Et, avouons-le, depuis 2005, nous avons évité les vrais débats. Nous avons laissé les populismes proférer leurs mensonges et installer l’idée que « construction européenne » et « souveraineté nationale » étaient incompatibles.
Nous devons donc reprendre la main. Retrouver les sources de l’adhésion au projet européen. Et surtout réinventer les causes de l’adhésion. En répondant à ces questions :

Pourquoi sommes-nous européens ?

Et quel est notre projet collectif ?

Quel intérêt avons-nous à être ensemble ? Pour défendre quelles valeurs ?

L’Europe, mesdames et messieurs les députés – et je crois que nous partageons cette conviction –, c’est une culture. C’est une histoire commune. C’est la démocratie. C’est le continent de la conquête des libertés. Ce sont des valeurs partagées : l’égalité entre les femmes et les hommes, une exigence quant à la dignité de la personne. C’est l’aspiration à l’universalité, à la défense de la nature et de la planète.

En un mot, l’Europe, c’est une civilisation, une identité multiséculaire, qui a des racines profondes, philosophiques, spirituelles, religieuses. Et cette identité n’est pas monolithique, elle est diverse.
Chacun de nos pays a ses propres caractéristiques. Seule une Union peut les protéger face à la concurrence des pays-continents.

L’Europe, c’est notre interface avec le monde. Elle doit être une protection quand nous en avons besoin. Elle doit aussi démultiplier nos forces, nous permettre de peser plus que si nous étions seuls. Tout cela, c’est le sens des initiatives que la France entend porter.

D’abord, en mettant les enjeux de sécurité au cœur de l’Union. La menace terroriste, la crise migratoire, mettent l’espace Schengen à l’épreuve, et nous devons en reprendre le contrôle.
Dans un monde dangereux, instable, chaotique parfois, si l’Europe ne protège pas, elle n’est rien.

Grâce à la France, beaucoup a déjà été fait : PNR européen, encadrement de la circulation des armes. Il faut aller plus loin et vraiment maîtriser nos frontières extérieures. Pas en sortant de Schengen, mais en le réformant profondément, en agissant pour que les règles régissant cet espace soient d’abord appliquées fermement.

Oui, l’Europe a des frontières. Une frontière, ce n’est pas seulement une réalité matérielle, géographique, historique. C’est aussi une réalité symbolique, qui nous définit, qui dit ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas, qui dit où l’Europe commence et où elle s’arrête. Et l’Europe, ce n’est pas un ensemble indéfini, ouvert aux quatre vents.

L’Europe doit également assumer un effort de défense digne de ce nom et être capable d’intervenir à l’extérieur, comme le fait la France, parfois seule. Et ce d’autant plus que les États-Unis se désengagent de plus en plus. Il ne faut plus hésiter.

C’est d’abord cela que la France entend porter auprès de ses partenaires. L’Europe de demain doit être protectrice.

Et puis l’Europe doit mieux s’imposer – et sans doute le mot est-il faible – en protégeant l’intérêt des Européens.

Cessons, là aussi, la naïveté ! Les États tiers, comme la Chine, l’Inde ou les Etats-Unis, défendent becs et ongles leurs intérêts partout dans le monde. Et nous, nous ne le ferions pas ?

Changeons d’état d’esprit ! Dans tous les domaines : économique, industriel, financier, commercial, agricole avec notamment la filière laitière, mais aussi culturel, environnemental et social. L’Europe ne doit plus être perçue comme le cheval de Troie – pour ne pas dire le dindon de la farce – de la mondialisation. Elle doit protéger ses intérêts, ses travailleurs, ses entreprises. Et je pense notamment – puisque c’est dans l’actualité – au secteur de l’acier, qui représente des milliers d’emplois en France !
Nous devons faire preuve de la même fermeté dans la négociation du Traité transatlantique – du TAFTA. Il faut dire les choses : ce texte, qui ne fait droit à aucune de nos demandes, que ce soit sur l’accès aux marchés publics ou sur les indications géographiques, n’est pas acceptable. Nous ne pouvons pas ouvrir plus grand les portes de notre marché aux entreprises américaines, alors qu’elles continuent à barrer l’accès aux nôtres.

L’Europe, ce sont 8 % – seulement 8 % – de la population mondiale ; mais c’est bien sûr une force économique et commerciale. Pour conserver son rang, faire entendre sa voix, peser face aux grands ensembles, bâtir une relation forte, stratégique avec l’Afrique, ce continent d’avenir, défendre son exception culturelle, elle doit s’affirmer comme la puissance qu’elle est. Et en s’en donnant d’abord tous les moyens.

L’Europe – le président de la République l’a dit en des termes très forts dès vendredi – doit être une puissance qui décide souverainement de son destin.

Pour cela, elle doit investir massivement pour la croissance et pour l’emploi, bâtir une stratégie industrielle dans les nouvelles technologies, la révolution numérique et la transition énergétique. Le Plan JUNCKER est d’ores et déjà un succès. Rien qu’en France, il a permis de financer 14,5 milliards d’euros de projets. Il faut aller plus loin, plus vite, doubler ce Plan JUNCKER, démultiplier les investissements pour soutenir la croissance – et vite, car il y a urgence.

Il faut encore poursuivre l’harmonisation fiscale et sociale – et par le haut ! – pour donner à nos économies des règles et à nos concitoyens des garanties. Certains disent que c’est impossible … Mais enfin ! Ce que nous avons réussi pour le secret bancaire, pour un socle commun des droits sociaux, nous pouvons aussi le faire contre toutes les formes de dumping qui rongent le projet européen de l’intérieur. Avec la mise en place d’un salaire minimum ! Avec la lutte contre la fraude au détachement des travailleurs !

Cette fraude – pour ne prendre que cet exemple –, c’est s’asseoir sur les règles les plus fondamentales des droits des salariés : rémunération, temps de travail, hébergement. Et l’Europe resterait impuissante ? Non ! Si on ne le fait pas, c’est un des piliers du traité de Rome – la libre circulation des travailleurs – qui serait balayé. C’est pourquoi il faut modifier en profondeur la directive de 1996. La Commission l’a proposé. A nous de l’adopter – mais vous en connaissez aussi les obstacles –, sinon nous devrons prendre nos responsabilités.

Enfin, nous devrons renforcer la zone euro et sa gouvernance démocratique. Dès mon discours de politique générale, en avril 2014, j’avais demandé une Banque centrale européenne plus active. Beaucoup a été fait, et le plus souvent à notre initiative : la zone euro est plus puissante et résistante qu’en 2008. Mais il doit y avoir plus de convergence entre les États membres et plus de légitimité dans les décisions prises. C’est pourquoi il faut à la fois un budget et un Parlement de la zone euro.
Il faut donc réinventer l’Europe. Mais il faut aussi une nouvelle manière de faire l’Europe.

En donnant le sentiment d’intervenir partout, tout le temps, l’Europe s’est affaiblie. L’Europe doit être offensive là où son efficacité est utile. Mais elle doit savoir s’effacer quand les compétences doivent rester au plan national, voire régional. Le président JUNCKER en est convaincu, mais cette nouvelle philosophie est loin d’avoir pénétré tous les esprits, à Bruxelles ou ailleurs.

Il est grand temps de dépasser les oppositions stériles. L’Europe, ce n’est pas la fin des États, mais c’est l’exercice en commun des souverainetés nationales, lorsque c’est plus efficace, lorsque les peuples le choisissent. C’est, comme l’avait déjà dit Jacques DELORS, une fédération d’États-nations – et le rôle de la France, c’est d’entraîner les Nations.

Un exemple : si la France s’est battue pour une mise en œuvre rapide des gardes-frontières, c’est parce que nous savons que la souveraineté de notre pays, que la maîtrise opérationnelle de nos frontières doit commencer à Lesbos ou à Lampedusa.

Il faut aussi une Europe qui décide vite. Elle sait le faire, comme l’ont montré les négociations en un temps record du Plan JUNCKER. Et s’il faut mener à quelques-uns ce que les 27 ne sont pas prêts à faire, et bien faisons-le ! Sortons des dogmes. L’Europe, ce n’est pas l’uniformité. Il y a, je le disais, des différences.

Enfin, le débat démocratique européen doit impérativement gagner en qualité, en profondeur.

C’est aussi une leçon du scrutin britannique : à force de ne pas parler d’Europe, les populistes n’ont aucune difficulté à raconter n’importe quoi, à se tromper. Et je crois que les Britanniques s’en rendent compte aujourd’hui. C’est grave pour l’Europe et c’est fatal pour la démocratie.
L’Europe, ça ne peut pas être simplement les États qui rendent des comptes sur la gestion de leurs budgets. Il faut bien sûr des règles. La France les respecte. Mais attention à cette image d’une Europe punitive, acquise aux thèses ultralibérales et à l’austérité budgétaire. C’est cela aussi que nos concitoyens rejettent. Et ils ne comprendraient pas si le seul message de la Commission européenne dans les prochains jours était de sanctionner l’Espagne et le Portugal. C’est de cela dont nous ne voulons plus.

La Nation, c’est aussi sa représentation nationale. Elle doit avoir son mot à dire. Je souhaite donc que les instances européennes puissent rendre beaucoup plus compte de leur action devant les parlementaires nationaux. Et vous devez aussi vous saisir pleinement des instruments de contrôle que l’Europe met à votre disposition. Je salue la constitution, à l’initiative du président Claude BARTOLONE qui la présidera, d’une mission d’information sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le Gouvernement souhaite bien évidemment associer au maximum le Parlement à ces questions et se tient à la disposition de l’Assemblée nationale comme du Sénat.
Il faut un changement de culture : les affaires européennes sont des affaires intérieures !

Beaucoup de propositions sont aujourd’hui sur la table. Certains suggèrent une nouvelle convention, ou une commission, ou un travail avec des sages. Il faudra sans doute choisir une de ces voies.

D’autres n’ont que le mot de référendum à la bouche. Bien sûr qu’il faut donner la parole au peuple !

Mais soyons clairs, ne trompons pas les Français : un référendum ne peut pas être le moyen de se débarrasser d’un problème. Encore moins un moyen détourné de régler des problèmes de politique interne … On a vu ce que cela donne de jouer aux apprentis sorciers.

Je veux être encore plus clair. Par le référendum, le Front national ne poursuit au fond qu’un seul objectif, qui est désormais dévoilé : faire sortir la France de l’Union européenne, et donc de l’histoire. Quelle étrange ambition pour notre pays. Et quelle vision dévoyée du patriotisme !

Notre rôle de responsables politiques n’est pas de suivre, mais d’éclairer, de montrer le chemin, d’être à la hauteur. Oui, d’être à la hauteur. La question qui se pose à la France n’est pas de sortir de l’Union européenne, mais de refonder le projet européen. Et l’élection présidentielle sera aussi l’occasion de trancher ces débats.

Moi, je crois que dans ce moment, il faut inventer également des solutions nouvelles pour une co-construction avec les peuples, autour de projets et de propositions. Je pense à l’exemple de la COP21, qui a été intéressant.

Il faut savoir associer les citoyens de manière régulière. Les Parlements européens et nationaux ont bien sûr leur plein rôle à jouer. Prenons un exemple concret : les Parlements nationaux, et donc vous-mêmes, devront se prononcer sur le Traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. La Commission européenne doit l’entendre. Sur ces sujets, la décision de la Nation que vous représentez est incontournable. Et renforcer la Nation, c’est être tout simplement plus fort pour promouvoir et réinventer le projet européen.
Mesdames et messieurs les députés,

Il y a l’urgence, à laquelle l’Europe doit faire face dès aujourd’hui : c’est la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ; c’est la sécurité, avec la protection de nos frontières ; c’est bien sûr la croissance et le soutien à l’investissement.

Il y a aussi le temps long. Et il faut le dire : le processus de refondation de l’Europe prendra également du temps.

La suite de l’histoire n’est pas écrite, et l’Europe a le choix.

Soit elle refuse de changer profondément, et les peuples continueront de la fuir. L’Europe, alors, sortira de l’histoire.

Soit elle est prête à se réformer, à agir avec et pour les peuples, dans le respect de chacun et l’intérêt de tous. Alors, elle saura regagner le cœur des Européens.
Changer pour refonder, pour ouvrir à nos enfants un nouvel horizon, c’est la tâche qui est la nôtre. Ce doit être la tâche aussi du Parlement. Ce doit être la tâche des forces politiques de ce pays, dans l’unité et en prenant de la hauteur, en affrontant les vrais défis qui sont devant nous. Parce que nous le devons à la France, à son peuple profondément européen et aux nouvelles générations.

Tel est le choix qui se présente à nous. C’est notre responsabilité de savoir nous en saisir.
Discours du Premier ministre à l’Assemblée nationale Débat sur les suites du référendum britannique

28
Juin
2016
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Déplacement dans le Nord-Pas-de-Calais

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27
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2016
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27
Juin
2016
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27
Juin
2016
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Notre-Dame-des-Landes : le Premier ministre salue le choix des électeurs

Communiqué de presse de Manuel Valls, Premier ministre, suite à la consultation locale des électeurs de Loire-Atlantique sur le projet de transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes
Le Premier ministre salue le choix des électeurs
Les électeurs de Loire-Atlantique viennent de se prononcer clairement, à 55 % en faveur du transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur le site de Notre-Dame- des-Landes.
Manuel Valls salue le taux exceptionnel de participation de 51%, validant l’intérêt de cette consultation voulue par le Président de la République et mise en œuvre par le gouvernement.
Elle constitue une innovation démocratique qui a permis d’associer les citoyens de Loire-Atlantique à cette décision importante.
La démocratie a parlé. Elle a validé le projet de transfert d’aéroport déclaré d’utilité publique en 2008 (2 pistes), tranchant définitivement le débat sur l’opportunité de ce transfert. Le Premier ministre se félicite de ce choix qu’il a toujours défendu avec les élus du territoire.
Le Gouvernement fera appliquer le verdict des urnes. Les travaux préparatoires à la réalisation du nouvel aéroport s’engageront dès l’automne prochain, dans le plein respect des réglementations nationale et européenne.
Ce nouvel aéroport est une chance pour ce territoire et ses habitants. Il conciliera développement économique et protection de l’environnement et des populations.
Les personnes qui occupent illégalement le site du nouvel aéroport devront partir d’ici le début des travaux. L’autorité de l’Etat et les lois de la République s’appliqueront à Notre-Dame-des- Landes comme partout ailleurs dans le pays. Commmuniqué de presse du 27 juin 2016 : résultats Notre-Dames-des-Landes

25
Juin
2016
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Agenda prévisionnel du lundi 27 juin au vendredi 1er juillet 2016

Lundi 27 juin 2016
09h00 : Entretien avec Valérie Pécresse, Présidente du Conseil Régional d’Ile-de-France. Signature par le Premier ministre et la Présidente de la Région Ile-de-France d’un protocole sur le financement du système de transport francilien. Hôtel de Matignon
10h00 : Entretien avec Mohamed Bin Salman bin Abdulaziz Al Saoud, vice-Prince héritier, second vice-Premier ministre et ministre de la Défense du Royaume d’Arabie saoudite Hôtel de Matignon
11h00 : Réunion avec l’Association des Régions de France sur la plateforme d’engagements réciproques Etat-Régions Hôtel de Matignon
16h30 : Entretien avec Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères et du Développement international Hôtel de Matignon

Mardi 28 juin 2016
15h00 : Débat sur les suites du référendum britannique et la préparation du Conseil européen Assemblée nationale
Mercredi 29 juin 2016
Matinée : Déplacement à Liévin Pas-de-Calais
15h00 : Questions d’actualité au Gouvernement Assemblée nationale
Jeudi 30 juin 2016
08h45 : Entretien avec le président de la République Palais de l’Elysée
10h00 : Conseil des ministres Palais de l’Elysée
Vendredi 1er Juillet 2016
Après-midi : Déplacement à Montpellier Hérault
Agenda prévisionnel du lundi 27 juin au vendredi 1er juillet 2016

25
Juin
2016
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Signature du second volet de la Plateforme État-Régions avec les présidents des régions de France

Manuel Valls, Premier ministre, recevra les présidents des régions de France pour signer le second volet de la Plateforme État-Régions, en présence de Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche et Estelle Grelier, secrétaire d’État chargée des Collectivités territoriales, Lundi 27 juin 2016 à 11h00, à l’Hôtel de Matignon

A cette occasion, un tour d’images sera organisé en début de réunion.
La cour de l’Hôtel de Matignon sera ouverte dès 10h20 aux journalistes accrédités à l’adresse communication@pm.gouv.fr avant lundi 27 juin 2016 10h00.
Merci de nous préciser votre numéro de carte de presse (obligatoire).

Contacts : 01 42 75 50 78/79 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr Note aux rédactions du 27 juin 2016 Signature du second volet de la Plateforme État-Régions avec les présidents des rég

24
Juin
2016
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Entretien avec Mohamed Bin Salman bin Abdulaziz Al Saoud

Manuel Valls, Premier ministre, recevra Mohamed Bin Salman bin Abdulaziz Al Saoud, vice-Prince héritier, second vice-Premier ministre et ministre de…

24
Juin
2016
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Déclaration du Premier ministre sur le référendum britannique

Ce choix des électeurs britanniques est un électrochoc. C’est une déflagration, à l’échelle du continent et du monde.
Mais c’est aussi le choix libre et souverain des Britanniques. Il ne faut surtout pas le nier ou le mépriser. Il faut le respecter, même si évidemment, il faudra en tirer toutes les conséquences.
Le Royaume-Uni quittera l’Union européenne. Cette sortie, et c’est ma conviction, bouscule les certitudes, les plans établis, et impose une réaction collective, à la hauteur de l’événement.
Cette décision est sans doute aussi le révélateur d’un malaise trop longtemps ignoré. Trop longtemps, on a fermé les yeux sur les avertissements et sur les doutes exprimés par les peuples européens … et nous y sommes.
On m’a souvent fait le reproche, ces derniers temps, de parler avec une certaine gravité, parce que je disais que l’Histoire pouvait être tragique : menace terroriste, actes terroristes, qui ont frappé l’Europe ; crise migratoire, avec son cortège de drames ; montée de l’extrême droite dans notre continent, qui tournerait ainsi le dos à ses valeurs fondatrices.
Nous voyons combien nous ne pouvons plus continuer comme avant. Le risque est en effet la dislocation pure et simple de l’Europe ; et défaire l’Europe, c’est pour nos Nations s’affaiblir considérablement – cette Europe qui a été bâtie pour la paix et pour la prospérité.
C’est donc le moment d’être digne des pères fondateurs. C’est le moment de refonder, réinventer une autre Europe, en écoutant les peuples. Et l’Europe ne peut pas exister sans la voix des peuples.
L’Europe ne doit plus intervenir partout, tout le temps. Elle doit agir là où elle est efficace, là où elle est attendue, avec bien sûr l’affirmation de notre identité, la sécurité et la maîtrise de nos frontières, la défense de nos intérêts économiques.
Je suis profondément patriote, j’aime mon pays, la France. Je crois en cette Nation incomparable. Et je suis, aussi, pleinement européen, par mes racines, par mes origines, et par mes convictions. Oui, il faut rebâtir le projet européen, en répondant à ces questions : quel projet, quelles valeurs, quelle identité, quelles frontières ?
C’est ainsi que nous redonnerons foi dans l’Europe. Et c’est ainsi que nos concitoyens se réapproprieront pleinement le projet européen. Et c’est au nom même de ces convictions européennes que je crois que nous pouvons le réussir. Parce qu’il faut de l’espoir dans le projet européen.
Je vous remercie. Déclaration du Premier ministre sur le référendum britannique

23
Juin
2016
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Discours du Premier ministre à l’assemblée générale de la Mutualité française

Madame la ministre, chère Marisol TOURAINE,
Monsieur le président, cher Etienne CANIARD,
Mesdames, messieurs les délégués,
Mesdames, messieurs,

Je vous remercie très sincèrement de m’avoir invité à m’exprimer en préambule de votre Assemblée générale, que je sais importante, dans cette belle salle de la Mutualité.

Chaque année, votre Assemblée générale vous permet – mais vous venez de le dire – de réaffirmer cette belle ambition que vous avez en partage : accompagner les individus, faire le choix de la solidarité face aux coups durs de la vie ; de la solidarité, plutôt que de l’égoïsme, et du « chacun pour soi ».

Dans notre pays, les débats ont trop souvent tendance à s’abîmer dans la confrontation, les postures et les surenchères, alors que nous avons tant besoin d’apaisement et de rassemblement. Il y a aussi, et depuis des années, ces fractures sociales, territoriales, ces inégalités sociales, ces doutes profonds que ressentent nos compatriotes quant à notre destin commun. Et il y a enfin, bien sûr, cette menace terroriste qui met notre pays à dure épreuve et qui cherche – c’est son but – à nous diviser.

Face à cela, nous tous – les pouvoirs publics en tête, mais tous ceux qui ont une responsabilité dans la société – devons faire preuve, précisément, de la plus grande responsabilité. Nous tous devons prendre en compte, dans nos choix, l’intérêt général du pays. Et je sais combien le mouvement mutualiste, vos entreprises, vos dizaines de milliers de collaborateurs, œuvrent chaque jour pour la cohésion de notre société, pour renforcer les liens qui nous unissent. Vous avez donc un rôle irremplaçable.

Ma présence, ici, devant vous, avec la ministre de la Santé, c’est l’occasion de vous exprimer toute la reconnaissance du Gouvernement. De vous dire toute notre estime pour l’action que vous menez au service de nos concitoyens.

La mutualité française, ce sont 38 millions de personnes protégées. Les Français sont attachés à ce modèle. La preuve : en France, on n’adhère pas simplement à une « complémentaire santé », on « prend une mutuelle ». Et cette démarche, ces mots ont leur importance !

Au-delà de vos activités d’assurance, il y a aussi vos activités de soin dans vos 2 500 établissements et services. Grâce à ces dispositifs, de très nombreux Français, souvent les plus modestes, accèdent aux soins, bénéficient de vos dispositifs de dépistage et de prévention. Ils sont également pris en charge dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Votre présence sur l’ensemble de notre territoire est très précieuse, et garantit précisément cette solidarité territoriale souvent mise à mal.

Elle montre combien la mutualité française et les pouvoirs publics savent travailler ensemble, dans l’intérêt collectif.

Notre première priorité – et je sais qu’elle est partagée ici – c’est de consolider notre assurance maladie obligatoire.

Fin 2011, elle était en déficit de plus de 8,5 milliards d’euros, c’est-à-dire en grand danger. A la fin de cette année, grâce à l’esprit de responsabilité de tous, grâce aussi à l’engagement de Marisol TOURAINE, le déficit sera ramené à 5,2 milliards. C’est encore trop, mais c’est une réduction de 40 % en l’espace de cinq ans. Nous aurons accompli cet effort nécessaire sans jamais réduire la couverture sociale des Français –la ministre y est particulièrement vigilante.

Depuis 2012, nous rétablissons les comptes sans dérembourser des soins, sans instaurer de forfait ni de franchise, sans taxe supplémentaire sur les complémentaires santé. Si bien que la part des dépenses de santé prise en charge par l’assurance maladie progresse à nouveau : la sécurité sociale couvre 76,6 % des dépenses de santé en 2014, contre 75,9% en 2011.

Des déficits qui baissent – il faut continuer l’effort – et une prise en charge par la sécurité sociale qui augmente : c’est la solidarité de notre système de santé qui est garantie et qui progresse. C’est ce modèle social qu’il faut défendre.

Il y a – et c’est normal dans une démocratie – un débat dans notre pays sur ce que doit être notre système de santé. A travers notre système de santé, c’est le modèle social qui est interrogé – mais c’est aussi, au fond, la République. Les projets qui se dessinent, car il y a de grands rendez-vous en 2017, sont sans ambiguïté. Leur objectif : diminuer de plus de trois points la part des dépenses de santé prise en charge par la sécurité sociale, en les transférant directement au patient ou par l’intermédiaire de leur complémentaire.

Ce qui se dessine parfois, c’est donc le retour des bonnes vieilles recettes : celles des déremboursements et des franchises, peut-être aussi celles des taxes sur les complémentaires santé, dont la majorité précédente s’était fait une spécialité. Et avec les résultats que l’on connaît : toujours plus de déficits et toujours moins de solidarité. Car – faut-il le rappeler – il n’y a pas de magot ! Taxer les mutuelles, c’est taxer les Français. Dérembourser, c’est taxer les malades. Et notre fierté, c’est d’avoir pris à bras-le-corps la question du rétablissement des comptes de notre sécurité sociale sans avoir jamais cédé à ce genre de facilité comptable.

Je le dis sans esprit de polémique, mais parce que, comme je crois au débat démocratique, il faut que les Français puissent choisir en connaissance de cause. Je sais combien nous avons pu compter sur votre soutien – je l’ai bien compris – d’ »assureur paradoxal », pour reprendre votre expression, cher Etienne CANIARD. Mais si l’assureur est peut-être paradoxal, votre soutien aux efforts considérables pour renforcer notre sécurité sociale, lui, ne l’est pas. Il est tout simplement fidèle à vos valeurs, qui ont inspiré la création de notre Sécurité Sociale il y a un peu plus de 70 ans.

Vous toutes et vous tous, ici, en êtes parfaitement conscients : c’est en modernisant pas à pas notre système de santé que nous en consolidons le haut niveau de solidarité. Rester à la pointe du progrès médical, réussir le virage ambulatoire, mettre l’accent sur la prévention : tels sont les défis que la loi de modernisation de notre système de santé doit nous permettre de relever.

La mutualité française et les pouvoirs publics travaillent également ensemble à cette grande avancée – cet engagement du président de la République, vous le rappeliez – qu’est la « généralisation de l’accès à une complémentaire santé de qualité ».

Pour cela, les réformes ont été nombreuses, très nombreuses même, depuis 2012.

Nous avons, d’abord, agi en direction de nos compatriotes les plus modestes. Les plafonds de ressources de la couverture maladie universelle complémentaire et de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé ont été revus, dès l’été 2013, pour que plus de personnes aient accès à ces dispositifs. En tout, ce sont plus de 600 000 personnes supplémentaires qui ont été concernées.

Parce que le dispositif de l’acquisition d’une complémentaire santé restait trop complexe – c’est-à-dire qu’il excluait des personnes qui pouvaient y prétendre – nous l’avons réformé pour le rendre plus simple pour les foyers modestes auxquels il est destiné. Nous avons sélectionné pour ces foyers une offre lisible de contrats référencés et de bonne qualité aux meilleurs prix. Je sais que certains d’entre vous ont mal perçu cette nouvelle forme de mise en concurrence. Mais les résultats sont là : depuis leur mise en place il y a un an, en juillet 2015, plus d’un million de Français ont bénéficié d’un de ces contrats, en choisissant majoritairement les couvertures les plus protectrices, avec des tarifs réduits de 15 à 40 %. Pour ces ménages en situation de pauvreté, l’accès à une complémentaire santé de qualité est désormais une réalité.

Nous avons, ensuite, décliné l’accord conclu entre les partenaires sociaux, en janvier 2013, visant à généraliser la couverture complémentaire santé dans les entreprises. C’est une évolution considérable, effective depuis le 1er janvier dernier. Même s’il est encore trop tôt pour en tirer le bilan, cette évolution doit permettre à l’ensemble des salariés, y compris les plus précaires, de bénéficier d’une couverture complémentaire santé.

Nous avons également réformé les critères du contrat responsable. Vous aviez appelé cette réforme de vos vœux, ainsi que le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie. Ce dispositif fait désormais partie de l’arsenal de mesures déployées par Marisol TOURAINE pour réguler les dépassements de tarifs et d’honoraires. Là encore, il s’agit d’un objectif que nous avons constamment partagé.

Depuis 4 ans, ces réformes ont profondément modifié l’environnement dans lequel vous agissez. Nous avons parfois divergé sur la nature des réformes à entreprendre, mais nous nous sommes retrouvés sur l’essentiel, c’est-à-dire honorer l’engagement du Président de la République, c’est-à-dire améliorer la couverture sociale de nos concitoyens et maintenir un haut niveau de solidarité.

Lors de votre dernier congrès, le chef de l’Etat avait répondu favorablement à vos demandes de disposer d’un bilan des dispositifs existants d’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé. Le gouvernement, vous le rappeliez, a confié ce travail à l’IGAS, les conclusions ont été rendues publiques il y a quelques semaines. Ce rapport recense une douzaine de dispositifs différents, la plupart ayant fait l’objet d’une réforme récente. Il recommande, avant d’entreprendre toute nouvelle réforme d’ampleur, une prise de recul sur les réformes déjà accomplies afin d’en évaluer les résultats.

Ce que souligne ce rapport, c’est la priorité pour vos organismes de s’adapter pleinement à ce nouvel environnement. Tout est largement entre vos mains, mais le Gouvernement peut vous aider. D’une part en stabilisant cet environnement. Et d’autre part en adaptant les règles qui régissent le fonctionnement de vos organismes.

C’est pourquoi le Gouvernement, à votre demande, vient de proposer – vous le rappeliez, monsieur le président – au Parlement de l’habiliter à réformer par ordonnance le code de la mutualité, dans un délai de six mois. L’Assemblée nationale a voté cet amendement. Nous défendrons cette disposition au Sénat, au-delà du vote qui a eu lieu en commission. Et nous veillerons à ce qu’elle figure bien dans le texte de loi adopté à l’issue de la navette parlementaire, c’est-à-dire à l’Assemblée nationale. Vous pouvez compter, monsieur le président, sur notre soutien.

Cette ordonnance, et les textes réglementaires qui l’accompagneront, répondent à un enjeu clair : préserver le modèle mutualiste en tirant les conséquences des nouvelles règles issues des réformes récentes. La concurrence est forte dans votre secteur. Ce n’est pas nouveau. Mais vos valeurs ne sont pas un handicap. Au contraire : j’ai la conviction que dans le cas d’une réglementation repensée, s’appliquant à tous les acteurs du secteur, elles constituent et constitueront longtemps encore un avantage comparatif au moment de choisir une couverture santé.

Pour le reste, je rejoins pleinement les recommandations de l’IGAS : donnons-nous le temps de l’évaluation. Je suis particulièrement sensible aux craintes, aux inquiétudes qui sont les vôtres, de voir certaines de ces réformes accentuer la segmentation des risques entre actifs et inactifs, entre jeunes et moins jeunes. Nous devons y être particulièrement attentifs : l’évaluation des réformes engagées doit nous permettre d’apporter des réponses et, si vous craintes venaient à se confirmer, d’apporter, bien entendu, les corrections nécessaires.

Mesdames, messieurs,

Si nous avons été capables d’avancer ensemble – et je connais aussi les désaccords, les inquiétudes, mais nous sommes conscients, collectivement, de ce qui a pu aller dans le bon sens – c’est en particulier grâce à l’engagement d’un homme. Et je me tourne vers vous, cher Etienne CANIARD. Votre parcours mutualiste, votre implication au service de notre système de santé forcent le respect. Alors que votre Assemblée s’apprête à élire votre successeur – dans un immense suspense, et je ne dévoilerai pas son nom –, nous tenions, avec la ministre, à vous rendre très sincèrement, très chaleureusement, très amicalement, un hommage appuyé, même si je ne doute pas un seul instant que votre voix continuera à porter, comme en témoigne d’ailleurs votre publication récente.

Il nous appartiendra, avec votre successeur, de poursuivre les travaux engagés, de continuer à inventer la protection sociale du 21ème siècle. Les défis sont nombreux, vous le rappeliez.

Tout d’abord, poursuivre la modernisation de notre système de santé et la consolidation de notre assurance maladie obligatoire : beaucoup a été fait, mais il faut poursuivre avec constance, et aussi vigilance, car rien n’est jamais acquis en la matière.

Le second défi, c’est de repenser les relations entre assurance maladie obligatoire et assurance maladie complémentaire. Le débat – à bien des égards outranciers – sur la généralisation du tiers payant a été tout à fait essentiel.

Enfin, le troisième défi me semble être : concevoir une protection sociale qui accompagne chacun, sans rupture, quel que soit son parcours professionnel et personnel. Nous avons fait un pas important en instaurant une protection universelle maladie dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2016. Le projet de Loi Travail – j’en ai parlé – permet une grande avancée avec le compte personnel d’activité. Nul doute que ce besoin de simplification et de continuité de la protection sociale devra trouver une réponse également en matière d’assurance maladie complémentaire.

Face à ces chantiers, face à ces bouleversements, face à ces défis, je sais que la mutualité française saura être force de proposition. Elle saura être exigeante et inventive. Chaque fois que vous nous proposerez d’avancer dans la solidarité, vous trouverez, mesdames et messieurs les mutualistes, un gouvernement à l’écoute et prêt à vous accompagner, vous qui, avec ce bel esprit mutualiste, accompagnez tant de nos concitoyens.

Mesdames et messieurs,

Je le disais au début de mon propos, notre pays est confronté à des défis considérables. Je rappelle souvent que la France compte dans le monde. Elle compte dans le monde, bien sûr – je n’ai pas besoin de le rappeler ici – par sa diplomatie, par ses armées. Elle compte par sa culture et par sa langue. Elle compte grâce à son économie, son industrie, son agriculture. Je me réjouis, bien sûr, qu’aujourd’hui la croissance soit de retour et que nous obtenions des résultats économiques.

Mais elle compte peut-être davantage grâce à ses valeurs. A ses valeurs qui sont celles de la République, à ses valeurs qui sont des valeurs universelles, dont la laïcité, qui nous permet de vivre ensemble. Et elles comptent peut-être avant tout dans les moments que nous vivons, avec les fractures, le repli sur soi, la montée des populismes, les inquiétudes quant à l’avenir de l’Europe.

Elle compte grâce à son modèle social. Et dans les débats qui s’ouvrent pour l’avenir du pays, il y a ce débat essentiel sur le modèle social ; il y a ce débat entre ceux qui défendent la solidarité – à condition bien sûr d’en moderniser, d’en transformer les instruments, de les adapter aux défis que nous venons de rappeler – et il y a ceux qui considèrent qu’au fond, toute solidarité est une forme d’assistanat, et qu’on perd de l’argent.

Dans ce modèle-là, dans ce modèle si français, dans ce modèle qui est au cœur du pacte républicain, vous jouez un rôle essentiel, et c’est ce que je voulais vous dire ce matin. Continuez à jouer ce rôle essentiel, exigeant, et si indispensable à notre pays.

Je vous remercie.

Discours du Premier ministre à l’assemblée générale de la Mutualité française

22
Juin
2016
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Remise du rapport « France Médecine Génomique 2025 » : faire entrer la France dans l’ère de la médecine génomique

Le Premier ministre a reçu aujourd’hui, en présence de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et…

22
Juin
2016
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Rapport France Médecine Génomique 2025

Ce rapport a été élaboré sous la responsabilité de ses auteurs. Ses conclusions n’engagent pas le Gouvernement, dont elles alimentent la réflexion. Rapport France Médecine Génomique 2025

22
Juin
2016
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Déplacement en Essonne et en Seine-et-Marne

Le Premier ministre signera, vendredi 24 juin 2016, à l’hippodrome de Ris-Orangis / Bondoufle, le premier Contrat d’intérêt national (CIN). Ce contrat signé par l’Etat avec les Communautés d’agglomération « Grand Paris Sud » et « Cœur d’Essonne », ainsi qu’avec les Conseils départementaux de l’Essonne et de Seine-et-Marne, définit une stratégie de développement pour le territoire, en lien avec la dynamique du Grand Paris. […]

21
Juin
2016
Posted in Premier Ministre

Réunion avec les ministres et secrétaires d’Etat

Manuel Valls, Premier ministre, recevra les ministres et secrétaires d’État,
Jeudi 23 juin 2016 à 11h00, à l’hôtel de Matignon.

A cette occasion, la cour de l’hôtel de Matignon sera ouverte dès 10h30 à l’ensemble des journalistes accrédités à l’adresse : communication@pm.gouv.fr

Entrée sur accréditation, vous devez impérativement nous communiquer votre numéro de carte de presse et vous munir de celle-ci, ainsi que d’une pièce d’identité.

Un tour d’images poolé sera organisé.

Contacts :
01 42 75 50 78/79 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr

21
Juin
2016
Posted in Premier Ministre

Rapport de Didier Lockwood « Transmettre aujourd’hui la musique »

Ce rapport a été élaboré sous la responsabilité de ses auteurs. Ses conclusions n’engagent pas le Gouvernement, dont elles alimentent la réflexion.
Rapport de Didier Lockwood « Transmettre aujourd’hui la musique »

21
Juin
2016
Posted in Premier Ministre

Remise du rapport « Transmettre aujourd’hui la musique » de Didier Lockwood

Manuel Valls, Premier ministre, s’est vu remettre, cet après-midi, par Didier Lockwood un rapport intitulé « Transmettre aujourd’hui la musique ».

Ce rapport très détaillé, nourri par l’expérience du terrain, propose des axes de réflexion quant à la formation des élèves, des enseignants, à l’articulation des différents dispositifs existants, et à la transparence dans le choix des pédagogies pour les classes-orchestre.

Il préconise notamment de favoriser des approches pédagogiques plus directes reposant sur l’oralité, pour les conjuguer progressivement avec d’autres méthodes plus théoriques fondées sur l’écriture. Le principe central est de permettre aux enfants de pratiquer tout de suite l’instrument sans passer par l’apprentissage du solfège.
Les enseignants sont invités à développer la passion et l’énergie communicatives, les facultés de narration et d’improvisation, de faire connaitre toutes les esthétiques musicales, d’apprendre la gestion d’un groupe.
Il existe déjà beaucoup de dispositifs pour n’en citer que quelques-uns, DEMOS, Orchestres à l’école, Passeurs d’art, Les concerts de poche, Les Petites Mains. Ces initiatives, toutes inspirées de l’expérience vénézuélienne, El Sistema. Organiser le dialogue entre toutes ces instances éducatives (associations, établissements culturels et éducation nationale) pour partager les compétences permettra d’identifier les bonnes pratiques pour généraliser ces dispositifs.
Trois ministères seraient associés à cette démarche, le ministère de la Culture et de la communication, le ministère de l’Éducation Nationale, le ministère de la Ville de la Jeunesse et des sports. Communiqué du 21 juin 2016 Remise du rapport de Didier Lockwood

21
Juin
2016
Posted in Premier Ministre

Manuel Valls se rendra à l’Assemblée générale de la Mutualité Française

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à l’Assemblée générale de la Mutualité Française, Jeudi 23 juin 2016, Maison de la Mutualité 24 rue Saint-Victor, Paris 5e, en présence de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé. Déroulé prévisionnel …

21
Juin
2016
Posted in Premier Ministre

Échanges sur les modalités de financement du Revenu de solidarité active avec l’Assemblée des Départements de France

Le Premier ministre, Manuel Valls, a reçu à l’Hôtel de Matignon, en présence de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales…