Signature de la convention-cadre entre Marseille immunopôle – INSERM – MSDAvenir : intervention de Marisol TOURAINE


Intervention de Marisol Touraine

Ministre des Affaires sociales et de la Santé

Signature de la convention-cadre entre Marseille immunopôle –

INSERM – MSDAvenir

Lundi 11 avril 2016

Seul le prononcé fait foi


Monsieur le ministre, Thierry MANDON,

Monsieur le président de MSDAVENIR, Cyril SCHIEVER,

Monsieur le président directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), Yves LEVY,

La France est aujourd’hui en position de leader en matière d’’innovation en santé. Je l’ai rappelé il y a encore quelques jours lors de la première journée internationale des instituts hospitalo-universitaires (IHU) : partout, je vois un enthousiasme profond, le dynamisme des start-ups, une ambition partagée à innover pour améliorer le bien-être des patients.

La signature de cette convention-cadre va nous permettre d’amplifier encore ce mouvement. En renforçant la recherche en immuno-oncologie, nous allons franchir une nouvelle étape pour mieux lutter contre le cancer. C’est un nouveau champ thérapeutique qui s’ouvre et c’est l’horizon des possibles qui continue de s’étendre.

1.  Ce partenariat associe des acteurs mondialement reconnus et représente un formidable espoir pour les patients

Le partenariat que vous signez aujourd’hui consacre 5,4 millions d’euros à la recherche française dans le domaine de l’immuno-oncologie. Il regroupe des acteurs d’excellence.

Marseille-Immunopôle d’abord, fait désormais partie des clusters les plus renommés à l’échelle internationale, sous l’égide de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), du CNRS et d’Aix-Marseille Université. Je veux d’ailleurs en profiter pour saluer le dynamisme de l’INSERM, qui vient d’atteindre la 10ème place du classement Reuters des agences gouvernementales les plus innovantes du monde. C’est une preuve supplémentaire de l’excellence de ce pôle qui est en passe de révolutionner le traitement des cancers. Les travaux de recherche qui y sont menés par les professeurs Eric VIVER et Bernard MALISSEN ont en effet permis de développer de nouvelles stratégies pour des patients atteints de cancers du pancréas, de tumeurs vasculaires ou encore de cancers hématologiques et digestifs.

MSDAVENIR, ensuite, est un acteur majeur de l’innovation en santé en France. Le laboratoire MSD est l’un des très grands leaders mondiaux de l’industrie pharmaceutique. Lancé à l’initiative de Cyril SCHIEVER, que je salue, ce fonds de dotation MSDAVENIR a vocation à investir 75 millions d’euros sur 3 ans dans des partenariats publics-privés pour soutenir des projets de recherche.

Mais ce projet est infiniment plus qu’une somme d’argent : derrière les fonds, il y a des choix. En 2015, vous avez signé 5 partenariats dans des domaines de santé publique – je pense à l’accord sur le VIH avec l’ANRS ou encore au partenariat avec le Fondation France Répit à Lyon pour l’accompagnement des aidants – ce qui fait de vous un contributeur majeur de la recherche et de l’innovation en France. Les projets à venir en 2016 concernant la maladie d’Alzheimer et les maladies inflammatoires confirment cette orientation.

2. Des acteurs d’excellence, donc, une ambition révolutionnaire, aussi : l’immuno-oncologie constitue un pas gigantesque dans l’histoire de la lutte contre le cancer

C’est une innovation de rupture. De quoi s’agit-il concrètement ? Jusqu’à présent, le traitement du cancer passait par la destruction des cellules cancéreuses. Avec l’immuno-oncologie, il s’agit désormais de rendre les cellules de notre système immunitaire plus fortes pour les aider à se débarrasser des cellules cancéreuses.

Ce traitement a déjà montré toute son efficacité. Ses effets sur les cellules cancéreuses sont visibles sur une longue période. Ils garantissent ainsi une espérance de survie et de qualité de vie à long terme, pour des patients dont le pronostic était jusque-là particulièrement critique. Ce traitement agit sur un très large spectre de cancers. Les patients atteints d’un mélanome au stade avancé, d’un cancer de la prostate, d’un lymphome, d’un cancer colorectal, d’un cancer hépatique, pourront en bénéficier.

Pour les patients, pour les professionnels, pour notre système de santé, il y aura un avant et un après. C’est pourquoi les programmes de recherche menés en immuno-oncologie doivent être soutenus afin d’approfondir encore les connaissances scientifiques. L’enjeu, c’est d’aller encore plus loin.

3. Pour aller plus loin encore, vous pourrez continuer de compter sur le soutien du Gouvernement.

J’ai fait de l’innovation en santé un choix politique. En trois ans, nous avons allégé l’environnement administratif et législatif, multiplié les soutiens financiers à l’innovation. En soutenant les jeunes entreprises qui démarrent et qui portent une idée novatrice, nous avons affirmé la place, l’engagement et la confiance de l’Etat.

Nous apportons un soutien financier historique à celles et ceux qui désirent innover. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 a ainsi consacré près de 6 milliards d’euros pour financer les différentes étapes de l’innovation. En octobre dernier, j’ai également annoncé le lancement d’un fonds de 340 millions d’euros pour soutenir les start-up françaises de la santé. Certaines vont pouvoir commencer à en bénéficier à très court terme. Oui, la France est devenue une terre d’innovation attractive qui attire les chercheurs, les soignants et les industriels du monde entier. Il y a aujourd’hui plus de start-ups de la Health tech à Paris qu’à Londres.

Pour amplifier encore ce mouvement, il nous faut relever un défi : celui du prix des médicaments innovants. C’est un enjeu majeur, qui nous invite à déployer des ambitions, mais plus encore, à construire une vision : celle d’un système de santé du XXIe siècle qui garantit à chacun l’accès à l’innovation. Cet engagement, je l’ai porté s’agissant de l’hépatite C. Ce combat, j’ai décidé de le porter à l’international : au Forum de Davos et lors de chacune de mes rencontres avec mes homologues européens, cette discussion a été centrale. Je la poursuivrai encore dans quelques jours à Amsterdam dans le cadre d’une réunion informelle des ministres de la Santé de l’Union européenne.

Mesdames, messieurs,

L’innovation est une formidable source d’espoir. L’espérance de vie des trois cancers les plus fréquents a augmenté ces dernières années. Derrière ces statistiques, il y a des souffrances apaisées, des vies sauvées, des destins changés à jamais grâce à l’engagement de chercheurs et de soignants. L’immuno-oncologie répond pleinement à cette définition, parce qu’elle porte l’espoir de parvenir,  un jour, à vaincre le cancer. Le partenariat que vous signez aujourd’hui est une étape importante de ce combat.

Je vous remercie.

Author: Redaction