Tiens… La chorale des donneurs de leçon est déjà sortie de la torpeur des lendemains de « fêtes »… Le refus de la Légion d’Honneur par M. Thomas Piketty, économiste de renommée mondiale, est une décision personnelle qui ne regarde que lui et ne mérite pas la polémique ni les récupérations politiciennes.
A titre personnel, je le comprends. Ne pas accepter un « honneur » parce qu’on ne s’en estime pas digne, ou bien par fierté et indépendance d’esprit, voilà un geste peu ordinaire qui mérite le respect. Mais comment tout ce petit univers grouillant, qui ne vit que pour le regard des autres, dans l’obsession de la reconnaissance et l’esprit de réseau, comment ce petit monde grégaire, avide de postures, de reconnaissances et de vanités, pourrait-il y comprendre quelque chose à ce geste? C’est incroyable à quel point tous ces ex-soixante-huitards aux commandes du pays sont engoncés dans le conformisme le plus trivial. M. Piketty, lui, n’a pas besoin de cette reconnaissance sociale car son intelligence et son travail lui suffisent. Voilà qui les fait frémir de rage. La Légion d’Honneur est une belle institution conçue pour honorer un mérite. Son créateur Napoléon, parlait aussi de « hochet » par lequel on dirige la France. Chacun est libre de l’apprécier pour ce qu’elle représente vraiment aujourd’hui, et dès lors de l’accepter ou de la refuser. C’est le b a ba de la liberté. Quant à l’argument de je ne sais même plus quel ministre, affirmant que les « politiques, confrontés à la réalité, se distinguent des chercheur confinés dans la théorie », il nous fait doucement rigoler… Si les politiques en général, les politiques médiatisés (y compris les « extrêmes »), s’intéressaient à la réalité – autre que celle de leur nombril – franchement, cela se saurait…
Maxime TANDONNET
