Qui est M. Laurent Wauquiez (témoignage)?

M. Laurent Wauquiez a de bonnes chances semble-t-il de prendre la tête des Républicains. Rarement un homme politique n’aura fait une telle unanimité contre lui dans la France dite « d’en haut », celle des éditorialistes et des plateaux de télévision. Un grand vent médiatique souffle contre lui et sa diabolisation est en route.

Or, il se trouve que je le connais, un tout petit peu. Je l’observais lors des réunions à l’Elysée, quand j’y travaillais comme  conseiller du président Sarkozy (2007-2011). Depuis, il m’a reçu une fois à son bureau de l’Assemblée nationale et nous avons dîné ensemble à Paris avec un petit groupe d’amis. Cela ne suffit évidemment pas pour juger un homme. Il est tout juste possible de tirer quelques intuitions de ces contacts.

Il me semble, au-delà des clichés et des rumeurs, parfaitement intègre. C’était en pleine affaire Bygmalion. Il nous disait que l’image donnée par son parti était exécrable et semblait réellement accablé par la tournure d’événements qui visiblement, le révulsaient jusqu’au plus profond de son être.

Je le pense aussi profondément lucide sur la situation de la France, les problèmes d’intégration et de déchirement de la communauté nationale, la crise migratoire, la violence quotidienne, le terrorisme, la dette publique et les déficits, le chômage et la désindustrialisation, l’état de l’opinion. Il écoute ce qu’on lui dit, en tient compte. Je me souviens lui avoir longuement parlé, il notait mes paroles. Non que mon discours fût meilleur que tout ce qu’il entend en permanence, mais au moins, il montrait par là n’être pas un personnage obtus et enfermé dans des certitudes opaques. Son livre sur l’Europe, paru en 2014, particulièrement clairvoyant, montre qu’il n’est pas du genre à craindre les tabous et à se figer dans la pensée conformiste et sclérosée.

A côté de cela, il n’a rien d’un extrémiste, je l’ai toujours entendu chercher des solutions raisonnables et mesurées, réalistes, aux problèmes qui se présentent au pays et à l’Europe. L’accuser de « courir après le fn », est une crétinerie infinie, inspirée par la jalousie. En privé, j’ai constamment entendu chez lui un refus absolu et catégorique de toute espèce de concession sur la nature et l’idéologie de ce parti. Un jour viendra dans ce pays où il ne sera plus possible de proférer la moindre idée, la moindre parole s’éloignant un tantinet de l’idéologie médiatique unique, sans être faussement accusé de « courir après le fn ».  Il ne restera plus qu’à courber la tête devant le rouleau compresseur.

Par ailleurs, pour être un peu personnel, je le trouve d’une grande simplicité, convivialité et gentillesse, au contraire de nombre de politiciens.

Alors, bien sûr, j’ai des doutes aussi, des incertitudes, des interrogations, ne le connaissant pas assez pour le juger. Il peut, à travers son image télévisée, paraître excessivement ambitieux, individualiste, et narcissique, obsédé par les Elysée plutôt que par l’intérêt général. Si tel était le cas,  les Français ne le supporteraient pas et il irait en quelques mois au désastre à son tour, entraînant son parti à l’abîme. A lui de corriger cette image et de démontrer qu’elle est fausse.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction