Pauvre pays!

Tiens, lu une réflexion intéressante d’une député LREM, ou ministre, je ne sais plus, à propos de la victoire des Républicains au Sénat, hier soir: « c’est le dernier soubresaut de l‘ancien monde ». Ancien/nouveau monde. Cela m’a rappelé Jack Lang au soir du 10 mai 1981: « après la nuit vient la lumière ». Et comme chacun sait, depuis 1981, nous baignons dans la lumière. Avec un petit accent 1789, ou plutôt 1793/1794, voire 1917 ou 1949 en Chine: il y avait l’avant, maintenant, il y a l’après, et toute trace du passé doit être éliminée. Sauf que le passé, il est là, et bien là sous nos yeux. Rien n’a changé, sinon en pire dans ce pauvre pays. Le grand cirque continue, ou plutôt, accélère. Des manifestations et des grèves se déclenchent, avec pour objectif de bloquer l’économie française. Ils veulent recommencer le coup du blocage des dépôts d’essence. Grève ou sabotage? On hurle au nazisme, le réflexe de Pavlov de la chaugue française. La dernière grande polémique nationale, celle d’avant hier. Où va-t-on si la chaugue ne peut plus traiter tranquillement les gens de « nazis », dans ce pays?  Et au sommet, on se répand comme d’habitude en moulinets et en coups de menton. Le grand cinéma national tourne à plein pour des réforme qui, sur le fond – mais qui s’intéresse au fond – n’ont franchement pas grand chose de révolutionnaire,  ne touchent en rien au 35 heures, ni aux sacro-saintes rtt qui pénalisent l’économie français depuis 17 ans, pas un mot, rien sur les seuils, rien sur l’écrasement fiscal et social des entreprises, rien sur le contrat de travail ni le droit de la fonction publique. Calculées pour faire hurler un peu, mais sans plus. Alors pourquoi une telle disproportion entre les causes et les effets? Parce que cela arrange tout le monde. Il faut à tout prix noyer le néant et l’impuissance dans la gesticulation. Et les médias sont là pour jouer le jeu. En ce moment, partout, on nous ressort du le Pen à grande brassée. La grande terreur des bienpensants: la disparition du lepénisme qui priverait la France de son repoussoir absolu. Quand tous les partis auront disparu, celui-là sera toujours là, tant le monde médiatique, hypocritement, l’adore, le vénère, lui tend la main dès qu’il chancelle. Pauvre pays livré à une entreprise générale de saccage du bon sens, de la réflexion critique, de l’intelligence collective. Mais l’espérance se cache là où on ne l’attend pas, même modeste, même infime. Marchant tristement dans la forêt, samedi, voilà sur quel trésor je suis tombé!

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction