Mes « ognons »

sans-titreUne grande réforme de l’orthographe est en cours, passée plus ou moins inaperçue dans la tourmente de l’actualité. Elle vise à une simplification et à aligner l’écriture de certains mots sur le langage oral. Oignon, par exemple, s’écrira ognon, certains accents circonflexes disparaîtront (pas celui-ci…). Les règles d’accord du participe passé doivent évoluer dans certains cas. Cette démarche, pour tout dire, me semble déplacée. Ce n’est pas que l’orthographe du français soit immuable et gravée dans le marbre à jamais, mais la logique sous-jacente à cette opération est inquiétante. Elle va dans le sens de la facilité, du renoncement, du nivellement. Elle semble dire: puisque les jeunes Français écrivent de moins en moins bien, la réalité orthographique doit se plier à la baisse du niveau. Elle va dans le sens de l’affaiblissement de l’enseignement, la baisse des horaires, l’abandon du latin et du grec. Les mots ont une histoire; la grammaire une logique, un esprit, une formidable richesse intellectuelle. Personnellement, moi qui suis bien loin d’être irréprochable sur le plan de l’orthographe, je dois dire que l’enseignement de la grammaire, dans le primaire et au collège, est tout bêtement la formation qui m’a le plus apporté.  La langue française est un trésor de précision, d’intelligence, de clarté, reconnu universellement. La voie est ainsi ouverte à une soi-disant simplification de l’orthographe. Elle est rien d’autre en réalité qu’un pas dans l’appauvrissement de la langue française qui risque de faire précédent et d’être suivi d’autres initiatives de ce genre. Elle me semble dès lors dangereuse et regrettable. [J’espère n’avoir pas fait de faute d’orthographe, pour une fois, dans  ce billet…]

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction