« Malaise démocratique »

imagesEn cette pré-campagne des élections présidentielles, la formule a été enfin lâché: « malaise démocratique ». Elle l’a été  par M. Emmanuel Macron hier à Strasbourg. Ce dernier a senti le profond désarroi qui touche la société française, ce sentiment que les choix concernant notre destin collectif sont accomplis dans l’opacité et l’indifférence absolue de l’avis des citoyens. Pire: cette impression sournoise que les responsables politiques se servent du pouvoir dans leur intérêt personnel, matériels ou de vanité, au détriment de la Nation et sont prêts absolument à tout, jusqu’aux pires dérives,  pour s’accrocher à leurs privilèges. Les propos de M. Macron auront-ils le méritent d’ouvrir enfin le débat essentiel de notre époque? Les solutions qu’il avance ne sont malheureusement pas à la hauteur du défi. L’idée d’introduire la « proportionnelle » est un serpent de mer qui a quelques avantages mais aussi de lourds inconvénients, notamment celui de renforcer le pouvoir de désignation des futurs élus par les partis politiques au détriment du lien personnel entre l’électeur et son représentant. Dans mon esprit, la restauration de la démocratie, le pouvoir du peuple, est un enjeu absolument vital, décisif, qui passe par des bouleversements d’une toute autre ampleur: la réorientation de l’Union européenne qui doit sortir d’une logique bureaucratique pour se mettre au service des Européens; la restauration de l’autorité, de la souveraineté et du prestige de l’Assemblée Nationale, formée de députés indépendants de l’exécutif et représentant la Nation;   le respect de la Constitution de la Ve République, fondée sur un président  en charge du destin, de la sécurité du pays et de sa politique internationale, un Premier ministre qui gouverne avec des ministres sous le contrôle de l’Assemblée nationale, responsable de chacun de ses actes devant la Nation à travers le Parlement; le recours au référendum pour toute décision essentiel engageant l’avenir collectif; la régionalisation et la décentralisation comme garanties de la proximité entre les citoyens et les pouvoirs publics (l’intervention au quotidien de l’Etat central dans la vie des communes est une aberration); la limitation dans le temps du renouvellement des mandats parlementaires. Il faut revenir aux fondamentaux. Ouvrons les yeux! Nous marchons en ce moment à la dictature, une dictature douce et insidieuse mais une dictature quand même, c’est-à-dire un régime à la fois irresponsable, coupé du peuple et impuissant, au service de la mégalomanie des dirigeants nationaux et européens. Sous le manteau de l’angélisme et de la bonté, la sale bête est de retour. Elle ne se limite pas à ce qu’il est convenu d’appeler « l’extrême droite », mais envahit tout le spectre de la politique française, y compris les plus avenants des porteurs de valeurs. Le choix est simple: soit le retour à la démocratie, soit la glissade progressive dans le poison invisible et mortel de la dictature.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction