Ma pensée politique la plus sincère…

Leon_Gambetta[1]Puis-je dire sincèrement le fond de ma pensée politique, sans susciter les huées et les sifflets du public? Je suis exactement dans le même esprit que Léon Gambetta. « Mon bien cher ami, de retour de  Cahors, je traverse Bordeaux avec le projet d’aller me reposer quelques semaines à Saint Sébastien. Je suis de plus en plus triste et accablé avec les plus noirs pressentiments sur l’avenir de la France » (10 mars 1871). Ou bien encore: « … Et puis il me restera à abandonner à eux-mêmes ces aimables énergumènes et à aller attendre l’heure, hélas! trop prochaine, où il faudra réparer leurs fautes peut-être leurs crimes contre la République et la France » (21 janvier 1882). Ce matin, j’entends à la radio que les modalités des « primaires ouvertes » de la droite et du centre seraient remises en cause. Peu importe, rien n’en sortira de bon. Il faut le dire franchement: le grand combat médiatique d’une poignée de Titans mégalos qui s’annonce en 2017 est une insulte à l’intelligence du peuple, une gifle à l’esprit de la Ve République du général de Gaulle. La folie narcissique est incompatible avec le bien public et l’intérêt général. Jeudi dernier, en soirée, j’en ai parlé avec un député. Nous étions d’accord sur presque tout. A la fin, je lui ai demandé pourquoi les élus nationaux, dépositaires de la souveraineté, ne ruaient pas dans les brancards contre ce  détournement de la République au profit d’une poignée d’ego boursouflés qui vont de l’extrême gauche à l’extrême droite.  Trente parlementaires lançant un appel en faveur du retour au sens de l’Etat, l’Etat impersonnel et impartial, tourné vers le seul bien public, cela aurait de l’allure! Il m’a répondu: « Impossible! Tous, ils ne pensent qu’à « faire du buzz » en vue de  leur réélection et rien d’autre! » Non, rien ne peut sortir de bon du climat actuel qui règne sur la France. Rien. J’aimerais tant, faute de disposer de solution miracle, réussir à faire partager le sentiment de grotesque qui m’anime devant cette scène de Carnaval aux accents  mussoliniens qu’est devenue la vie politique française. Alors, que reste-t-il à espérer pour la France? La providence, un sursaut de l’histoire, de l’événement, de la force de l’histoire comme un grand coup de balai à l’image des paroles de Charles Péguy : « C’est ici le plus grand mystère peut-être de l’événement, mon ami, c’est ici proprement le mystère et le mécanisme même de l’évènement, historique, le secret de ma force, mon ami, le secret de la force du temps, le secret temporel mystérieux, le secret historique mystérieux, le mécanisme même temporel, historique, la mécanique démontée, le secret de la force de l’histoire, le secret de ma force et de ma domination… » (Clio, Dialogusans-titree de l’histoire et de l’âme païenne). Voilà qui nous élève bien au-dessus des misères de l’actualité et nous permet de relativiser les turpitudes apparentes du présent. Cette médiocrité ambiante, pourrait-elle prendre fin un jour, balayé par la « force de l’histoire »?

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction