L’optimisme

En 2018, la mode est à l’optimisme. 59% des Français sont optimistes, +17% en un an. Il faut être optimiste pour être dans le vent et ne pas passer pour un grincheux, un ronchon, un aigri. La France s’est donnée un chef éblouissant, le plus jeune de l’histoire et un parti au pouvoir qui incarne la jeunesse, le renouveau, l’éclat de l’avenir, la relance de l’Europe, l’exemplarité donnée au monde, et notre pays est en passe de redevenir  le phare universel qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Un enthousiasme nouveau rayonne sur une nation en pleine recomposition, qui fait la une des hebdo américain et anglais. Un nouveau monde a remplacé l’ancien monde et la lumière chasse les ténèbres. Alors, comment peut on être assez ringard pour se refuser au grand vent d’optimisme qui déferle? Oublier, tout peut s’oublier. Le terrorisme islamiste a causé 250 morts en trois ans sur le territoire français. Des centaines de djihadistes, ayant combattu dans les rangs de l’Etat islamique daesh, cautionné les pires atrocités et massacres, les attentats en Europe,  reviennent en ce moment d’Irak et de Syrie. Les prélèvements obligatoires continuent d’augmenter et battent tous les records en Europe: 47%! La dette atteint 100% du PIB. La crise migratoire se poursuit, les arrivées clandestines, les bidonvilles à Paris et dans le Nord, entraînant l’Europe dans une vertigineuse désintégration politique (Brexit, Hongrie, Pologne, Espagne, Suède, Autriche, Allemagne…) La violence frappe dans les cités de banlieue, touchant tout ce qui incarne l’autorité, en particulier la police. Les zones de non droit prolifèrent. La délinquance au quotidien est un enfer dont plus personne ne parle mais qui ne cesse d’empirer. Le pays compte 5 à 6 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres, 3 millions de mal logés. Son niveau intellectuel s’effondre selon toutes les études possibles. L’abstention phénoménale, plus de 50% aux dernières élections, souligne un niveau de défiance jamais atteint dans la démocratie française. Au-delà les gesticulation et les jappements stériles, la plongée du monde politique, de l’extrême gauche à l’extrême droite dans le narcissisme débile, stérile et impuissant ne cesse de s’accélérer. Oui, il y a bien de  quoi être optimiste! Quand j’entends le mot optimisme, je pense aux accords de Munich du 30 septembre 1938. Daladier , Chamberlain, avec la complicité de Mussolini, ont tout cédé à Hitler et accepté le rattachement des Sudètes à l’Allemagne, préparant ainsi le démantèlement de la Tchécoslovaquie. Une formidable vague d’optimisme déferle sur la France: la paix est sauvée! La presse, le monde politique s’enivrent dans l’euphorie. Dans les rues de Paris, une foule hystérique, saoule de bonheur, acclame le sauveur Daladier. Or, les accords ne font que précipiter l’apocalypse qui se déclenchera deux ans plus tard. « Ah les cons, s’ils savaient » aurait dit Daladier à son arrivée au Bourget, devant le spectacle de la joie populaire. Il ne faut pas être optimiste, ni  pessimiste, mais simplement réaliste et c’est tellement plus difficile!

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction