L’horreur présidentialiste

588945Je demande d’avance pardon aux visiteurs de ce site que mon billet du jour va choquer.  Ce que j’ai lu dans l’article du Point ci-dessous m’a révulsé. Or, il me semble que la chute dans la névrose narcissique, chez un homme « normal » à l’image des dirigeants politiques actuels, c’est-à-dire simplement moyen sur le plan intellectuel et humain, installé sous les ors de l’Elysée, est un phénomène inéluctable. Le mélange de sentiment de la toute puissance, l’exposition médiatique quotidienne comme dieu-vivant  et la réalité d’une quasi impuissance dans le monde moderne, dans le contexte d’une irresponsabilité de fait – à ‘abri de toute sanction – , ne peut conduire qu’à de tels naufrages. La présidence gaullienne était faite pour les grands hommes visionnaires et de caractère, pas pour les hommes normaux. Penser à « sa trace dans l’histoire », à sa réélection, vanter son bilan en cours de mandat, parler de soi ainsi et de ses états d’âme, abondamment, quand on est censé diriger le pays, dans l’état de désintégration où il se trouve (chômage, désespérance des jeunes, pauvreté, exclusion, communautarismes, violence aveugle, attentats sanglant ayant meurtri la Nation dans sa chair,  vertigineuse poussée électorale de l’extrême droite), me paraît tout simplement monstrueux. Ce n’est pas à l’homme que j’en veux, à l’individu lambda, l’homme normal, moyen, inintéressant, dont je me fous comme de ma première chemise, mais à l’institution présidentielle telle qu’elle est vécue et qui pousse à ce genre de vertigineux délire narcissique. Le prochain, parmi les soixante candidats en course, fera de même. Je vous le dis. Personne ne le voit encore, sauf quelques rarissimes exceptions. La présidence de la République élyséenne, tenu par tout autre qu’un grand homme de l’histoire, est un véritable naufrage qui entraîne pays à l’abîme. Je suis pour en sortir, confier le gouvernement, le pouvoir à un Premier ministre responsable devant le Parlement, dont le pouvoir est relatif et susceptible d’être sanctionné en cas d’errance.  La France ne peut plus continuer ainsi. Ce spectacle est affligeant.

Maxime TANDONNET

 

Le Point 18 août

François Hollande assure avoir « envie » de se représenter en 2017 mais prévient qu’il n’envisage de sauter le pas que s’il y a « une possibilité de victoire », dans un ouvrage des journalistes Antonin André et Karim Rissouli, en librairie vendredi.

« Des années passées sans vie personnelle (…) je sais ce que ça représente… Mais l’envie, je l’ai. C’est mon inclination personnelle », a-t-il confié aux auteurs de « Conversations privées avec le président » (Ed. Albin Michel).

« Je ne ferais pas de choix de candidature si, d’évidence, elle ne pouvait se traduire par une possibilité de victoire », enchaîne le président qui apparaît partagé: « A partir de soixante ans, les années comptent différemment. Je sais aussi ce qu’est la lourdeur de cette tâche. C’est vrai que ça pourrait être aussi une sorte de libération de ne plus être là… », à l’Elysée. Et d’ajouter : « si je perds, j’arrête la politique ».

Selon lui « 2017 se jouera sur les valeurs aussi. On n’élit pas un président sur +il a fait un peu plus ou un peu moins de chômage+. On l’élit parce qu’il a su parler à la nation ».

Estimant avoir « tenu » le pays en engageant les forces françaises au Mali ou en Centrafrique et face aux attaques jihadistes, le chef de l’Etat considère qu’il est « devenu président dans le regard de beaucoup de gens » lors des attentats jihadistes.

François Hollande assure ainsi avoir « réglé (la) question » de la trace qu’il laissera dans l’Histoire, à travers ces circonstances mais aussi avec le mariage pour tous ou la loi Macron. « Une fois qu’on a réglé cette question, on peut tout faire pour poursuivre, mais en même temps, ce n’est pas un drame si ça s’arrête. Le drame, c’est quand vous laissez la place et que vos traces sur le sable s’effacent elles-mêmes », poursuit-il.

Quant à son projet politique s’il se représentait, « il faut trouver du neuf et ça vaut surtout pour moi parce que je suis en position de sortant », souligne-t-il.

Sur sa promesse d’une inversion de la courbe du chômage, il reconnaît avoir « eu tort » de la réitérer lors de ses voeux aux Français, le 31 décembre 2012, mais le note aussi : « Je n’ai pas eu de bol ! En même temps, j’aurais pu gagner ».

De Nicolas Sarkozy, il dit qu’il est « dans la brutalité » et ajoute: « Moi je ne fais pas de tacles par derrière quand lui pense en permanence: +Je vais lui défoncer les dents+ ».

« Je pense que s’il ne lui arrive rien, c’est lui que j’affronterai » en 2017, poursuit-il à propos du président des Républicains, voyant en Alain Juppé une personnalité « plus fragile » en campagne.

Le président décoche aussi quelques flèches contre son Premier ministre. Evoquant le recours au 49-3 sur la loi travail, il le note, « le passage en force n’est pas ma méthode. C’est celle de Manuel Valls » coupable à ses yeux d' »une erreur majeure de communication ».

« Je lui ai fait comprendre qu’il s’était trompé et il l’a parfaitement intégré », assène-t-il aussi.

Quant à Emmanuel Macron, c’est « un garçon gentil » et « simple » qui « m’est totalement fidèle » même s’il a pu lui dire que « ça ne va pas » lorsque le ministre de l’Economie avait déclaré dans une interview ne pas être son « obligé ».

 


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Author: Redaction