Le prix de l’aveuglement

3fe8f737d21fc682f1de560040d0a0b8-1458669145Le nouveau massacre survenu à Bruxelles nous laisse sans voix, transis d’horreur, effondrés. Le réflexe normal, officiel, consensuel, européen, est d’y voir le fruit d’une fatalité: c’est arrivé, chacun s’y attendait. Nul n’y peut rien. Tel est discours général, celui de la normalité. Mais il est une autre approche. L’apocalypse n’en est qu’à ses débuts. Elle est le résultat de décennies d’erreurs, de renoncements, de lâchetés. Comment les Etats européens ont-ils pu laisser au fil des années se développer sur leur territoire des enclaves livrées au terrorisme islamiste? Pourquoi, depuis si longtemps l’Europe s’est-elle donnée le communautarisme comme idéologie dominante? Pourquoi a-t-elle mis en place l’espace de libre circulation Schengen en l’absence de toutes les précautions élémentaires sur l’efficacité de la coopération policière et le contrôle de la frontière extérieure? Comment, par quel miracle de l’impuissance et de l’aveuglement a-t-elle laissé se mettre en place un Etat terroriste et génocidaire à ses portes, sans bouger, sans réagir. Pourquoi et sous l’effet de quelle paralysie mentale n’a-t-elle même pas essayé de s’unir et de s’organiser en coalition militaire européenne pour défendre ses intérêts vitaux? Elle a laissé faire l’un épouvantable génocide sous ses yeux, à ses portes, sans intervenir. Maintenant, la terreur est entrée dans ses murs et gagne inexorablement.  Le terrorisme est aussi le fruit du repli sur soi et du triomphe des égoïsmes nationaux à l’heure où l’union sacrée des Européens, des gouvernements et des peuples européens, une union politique et militaire, s’imposait comme une condition de survie. L’histoire bégaye. Les années 1930, les années 2010, même passivité devant la montée des périls, même dictature de la lâcheté et de l’irrésolution, même frilosité, même impuissance. Où sont les responsables de cette démission européenne, les Chamberlain et Daladier des temps modernes, qui n’ont rien vu venir, rien compris, rien anticipé, ceux qui n’ont pas voulu agir, ni décider, ni gouverner, se contentant de surfer sur les émotions contradictoires du continent et de fanfaronner plutôt que de prendre leurs responsabilités. Oui, hélas, ce n’est qu’un début et le sang n’a pas fini de couler sur le grand corps malade de l’Europe. Le réveil se produira peut-être un jour, mais quand, après combien de malheur, de larmes et de souffrance?

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction