Le Docteur Hector Hugo Garcia reçoit le Prix Christophe Mérieux 2011

Le Docteur Hector H. Garcia, coordinateur du Cysticercosis Working Group in Peru (CWGP) et Directeur du Centre de Santé Mondiale de Tumbes-Université Cayetano Heredia, Pérou est non seulement honoré mais aussi encouragé dans son projet de construction d’un centre de recherche et de soins pour les maladies parasitaires au Pérou.

Ce médecin chercheur, par son énergie, son esprit d’organisation, son charisme et son talent médical autant que scientifique, va sans doute réussir à éliminer la cysticercose du Pérou. rapporte Philippe Sansonetti, membre de l’Institut de France (Académie des sciences).

En décernant son Prix de 500 000 € au Docteur, la Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux Institut de France récompense le Dr Hector H. Garcia pour sa considérable contribution à la santé publique au Pérou et plus particulièrement à la recherche sur la cysticercose, la plus fréquente des infections parasitaires du système nerveux central dans les pays en développement, à laquelle est dédiée le CWGP (Cysticercosis Working Group of Peru). La Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux souhaite ainsi l’aider dans son projet d’ouverture d’un centre de recherche et de soins pour les maladies parasitaires.

Fondé en 1987, le Cysticercosis Working Group in Perú (CWGP) est un groupe de recherche réputé sur la cysticercose, dont le Dr. Hector H. Garcia assure la direction depuis le début des années 1990. Il est composé d’une centaine de personnes et multiplie les collaborations internationales, entre autres sur le thème de cette infestation larvaire erratique, dans l’espoir d’obtenir un jour son éradication.

Par ce Prix, la Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux poursuit son engagement dans la recherche sur les maladies infectieuses dans les pays en développement, et lui confère également un rayonnement à large spectre, compte tenu des domaines médicaux variés que cette pathologie touche.

Le Prix sera remis sous la Coupole de l’Institut de France Mercredi 8 juin 2011 à 15 heures avec les autres Grands Prix des Fondations de l’Institut de France : les Fondations Louis D., Simone et Cino del Duca, NRJ et Lefoulon-Delalande.

Dr Hector H. GarciaDOCTEUR HECTOR HUGO GARCIA

  • D’origine péruvienne et âgé de 48 ans, le Docteur Hector Hugo Garcia est un chercheur de talent dans le domaine des maladies parasitaires, et notamment de la cysticercose.
  • Docteur en philosophie de l’Ecole de Santé Publique Johns Hopkins Bloomberg (2002), Etats-Unis, puis docteur en Santé Publique de l’Université péruvienne de Cayetano Heredia (2003), ou UPCH. Expert en maladies infectieuses en neurologie, il se consacre ensuite à la cysticercose. Les caractéristiques de la cysticercose, infection parasitaire, lui permettent de conjuguer ses différents domaines de connaissances, car elle entraîne notamment de graves pathologies ophtalmiques.
  • Chercheur à l’Institut National de Sciences Neurologiques de Lima. Très actif au sein de l’UPCH, au sein de laquelle il dirige le Centre de Santé Mondiale (à Tumbes) et dont il est professeur principal du Département de microbiologie, le Dr Garcia est engagé dans de nombreuses collaborations internationales.
  • Chargé principal de recherche internationale en épilepsie et cysticercose de la fondation Wellcome Trust de Londres.
  • Auteur de nombreuses publications, aussi bien dans des revues d’audience internationale que dans des ouvrages scientifiques, ce qui contribue à sa renommée mondiale.

La recherche sur la cysticercose

  • La cysticercose est l’une des maladies tropicales les plus méconnues du grand public, celui-ci connaissant avant tout les fléaux du SIDA et du paludisme. De plus, elle est souvent négligée par les équipes scientifiques travaillant sur les maladies infectieuses tropicales.
  • La cysticercose constitue pourtant un objet de recherche à part entière, touchant 50 millions de personnes dans le monde, principalement en Amérique latine, en Afrique, en Inde et en Asie. L’homme peut être contaminé par voie extérieure, mais l’infection se fait surtout par ingestion d’aliments contaminés par le ver plat Taenia. A partir de l’intestin, les larves ysticerci se propagent dans l’organisme sous forme de kystes. Cette affection nécessite des investigations croisées puisqu’elle a des conséquences aussi bien cérébrales qu’ophtalmiques.
  • Les régions où son incidence est la plus sévère enregistrent ainsi des risques d’épilepsie 3 à 6 fois plus élevés qu’ailleurs. Le CWGP contribue activement au rayonnement international de la lutte contre cette pathologie mortelle, puisqu’il a soutenu l’implantation de deux groupes de travail équivalents.
  • Le CWG en Afrique (Est et Sud) a ainsi été créé en 2003, et le CWG en Europe en 2008.
  • Il semble important de noter que les investigations sur la cysticercose contribuent également aux avancées médicales sur les maladies parasitaires en général, catastrophiques pour les pays les moins avancés.

Le CWGP : Cysticercosis Working Group in Perú

  • La coordination des équipes de travail est la clé de la production massive du CWGP. Créé en 1987, et placé dès 1988 sous la coordination du professeur Hector Garcia, il a été défini dès l’origine comme un groupe multi-institutionnel et multi-disciplinaire. Les Docteurs Gonzalez (vétérinaire), Gilman (infectiologue) et Tsang sont les coéquipiers primordiaux du Docteur Hector Garcia, de sorte que chaque domaine d’investigation met à contribution les travaux réalisés simultanément par les autres groupes, au profit de la lutte contre la cysticercose.
  • Critère de distinction du groupe, la transversalité entre les équipes est également appliquée à une échelle plus large.
  • Basé sur les conseils de deux éminents scientifiques américains, le CWGP pratique à la fois l’expertise clinique et l’expertise en biologie moléculaire, l’épidémiologie, la parasitologie, et l’immunologie.
  • Les chercheurs ont ainsi mis au point de nouvelles techniques diagnostiques, en particulier par une antigénémie variée pour dynamiser la production d’anticorps. Leurs recherches portent notamment sur les combinaisons possibles d’antiparasitaires, pour détecter plus tôt les antigènes dans les corps infectés. Ces travaux sont réalisés en lien étroit avec l’Université Cayetano Heredia et la Faculté de médecine vétérinaire de la Faculté Nationale Majeure de San Marcos.
  • La fécondité du groupe se mesure tout autant par la centaine d’articles publiés que par les entités pour lesquelles il travaille. Outre le National Institute of Health et l’IDRC (Centre de Recherche et de Développement International), il reçoit le soutien de la fondation Gates, ainsi que celui de la Food and Drug Administration (FDA) et de la fondation Wellcome Trust.
  • Reconnu dans le monde entier, le CWGP s’inscrit dans l’esprit du prix Christophe et Rodolphe Mérieux par sa volonté de dédier le prix à l’édification d’un centre de recherche et de soins, dédié à la cysticercose et plus largement aux maladies parasitaires. La concrétisation de ce projet sera un pas en avant salutaire pour le Pérou, premier pays endémique de la cysticercose.

À PROPOS DE LA FONDATION CHRISTOPHE ET RODOLPHE MÉRIEUX

  • Créée en 2001 à l’Institut de France, la Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux a pour objet tant en France qu’à l’étranger, et particulièrement dans les pays francophones en voie de développement, de contribuer à la recherche scientifique appliquée à la santé publique, d’aider au développement de projets en matière de formation scientifique et d’éducation scolaire, de contribuer au développement, par le micro crédit.
  • La Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux privilégie une logique de partenariat afin de créer des conditions de développement durable et concentre aujourd’hui ses actions autour de six projets majeurs au Cambodge, en Haïti, à Madagascar, au Mali, au Laos et au Liban.
  • Depuis 2007, la Fondation décerne chaque année un Grand Prix scientifique, le « Prix Christophe Mérieux » de 500 000 €, destiné à récompenser la recherche sur les maladies infectieuses dans les pays en développement.

Les derniers lauréats sont :

  • 2010 : le professeur William Pape, directeur du GHESKIO et professeur de médecine au Weill Medical College de l’Université de Cornell (Etats-Unis), pour ses travaux sur le SIDA et les maladies infectieuses
  • 2009 : Monsieur Eric Leroy, directeur de recherche à l’IRD et directeur de l’Unité des Maladies Virales Émergentes du Centre International de Recherches Médicales de Franceville (CIRMF), au Gabon
  • 2008 : le professeur François Nosten, directeur de l’unité de recherche Shoklo Malaria Research Unit (SMRU), en Thaïlande, pour ses travaux sur le paludisme chez la femme enceinte et son enfant
  • 2007 : le professeur Ogabara Doumbo, directeur du Malaria Research and Training Center de Bamako (Mali), pour ses recherches sur le paludisme.

Composition du Jury du Prix Christophe Mérieux :

  • M. Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, Président
  • Mme Françoise Barré-Sinoussi, de l’Académie des sciences
  • M. André Capron, de l’Académie des sciences
  • Mme Pascale Cossart, de l’Académie des sciences
  • M. Philippe Kourilsky, de l’Académie des sciences
  • M. Alain-Jacques Valleron, de l’Académie des sciences
  • M. Gérard Orth, de l’Académie des sciences
  • M. Dominique Peyramont, CHU de Lyon
  • M. Charles Pilet, de l’Académie des sciences
  • M. Philippe Sansonetti, de l’Académie des sciences
  • Mme Anne-Marie Moulin, directeur de recherche CNRS CEDEJ, Le Caire

À PROPOS DE L’INSTITUT DE FRANCE

L’Institut de France, « parlement des savants », regroupe cinq Académies :

  1. l’Académie Française,
  2. l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
  3. l’Académie des Sciences,
  4. l’Académie des Beaux-Arts
  5. l’Académie des Sciences Morales et Politiques.

 

  • L’Institut de France a pour mission de contribuer à titre non lucratif au perfectionnement et au rayonnement des lettres, des sciences et des arts.
  • L’Institut de France, au statut de Personne Morale de Droit Public, abrite des fondations, dotées de structures administratives et financières qui leur permettent, grâce aux prix et subventions qu’elles décernent, de jouer un rôle incomparable dans le mécénat moderne.

Les actions soutenues par les fondations se déploient dans des domaines divers tels que :

  • La recherche scientifique : récompense de chercheurs confirmés, soutien de jeunes talents et de laboratoires
  • Les actions humanitaires : lutte contre les maladies endémiques et la pauvreté
  • Le patrimoine culturel : conservation d’oeuvres d’art, création de collections ou aide de jeunes artistes
  • Les projets d’éducation et de formation : attribution de bourses d’étude ou de recherche
  • Les projets de développement durable ou développement environnemental : sauvegarde du patrimoine rural et naturel.
Author: Redaction