Le chaos et le néant

L’Arc de Triomphe est un symbole de la France, de ses heures de gloire et de ses malheurs, incarnant l’histoire contemporaine de notre pays. Il renvoie à l’épopée napoléonienne, au souvenir du 11 novembre 1918, ce mélange de fierté, d’euphorie et de deuil, mais aussi, à la manifestation des étudiants et lycéens gaullistes du 11 novembre 1940, l’un des premiers signaux de la résistance française. Le voir profané est une véritable tragédie dans la tragédie de ce samedi noir qui a vu Paris saccagé, livré aux forces obscures de la violence barbare, une tragédie qui symbolise le chaos absolu dans lequel notre pauvre pays a sombré. La responsabilité du pouvoir politique est évidemment engagée. Nul n’a le droit de plonger un Etat dans un telle tempête. Soit le pouvoir politique a les moyens  de faire appliquer une décision et de conserver ensuite la maîtrise des événements qui en découlent, soit il s’en abstient. Il est responsable des événements qu’il déclenche. La France paye aujourd’hui le prix de la déconnexion, de l’ivresse narcissique et du mépris érigé en une véritable idéologie. La confiance est définitivement morte. Cette équipe, issue des élections chaotiques de 2017 – le chaos engendre le chaos – ne s’en remettra jamais. Elle est entrée, quoi qu’il arrive, dans une longue agonie qui risque de durer des années. Mais il est encore plus terrible de constater l’absence visible de toute issue politique. Les leaders « protestataires » qui pavoisent et jubilent sur les écrans de télévision en plein cœur des émeutes donnent le sentiment de vouloir récupérer le drame à leur profit. Ils en paieront eux aussi le prix. Les Républicains paraissent quant à eux dépassés par les événements. Proposer un référendum sur la « transition énergétique » est étrangement décalé sinon absurde – miroir d’une déconnexion – quand le pays se soulève pour le prix de l’essence et les fins de mois difficiles.  La vérité? la France n’a plus de dirigeants, plus de leaders, plus de partis. Elle n’a plus de démocratie. Elle n’a plus de politique digne de ce nom. Que reste-t-il à espérer? Déjà, une simple parole intelligente, une lueur de bon sens, de raison et de sens de l’honneur désintéressé, d’où qu’elle vienne, pourrait apparaître comme le début d’un recommencement… Mais viendra-t-elle? Et d’où? Et quand?

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction