Le 6 mai du néant

imagesLes quatre dernières années ont été malheureuses pour la France:  cinq millions de demandeurs d’emplois, Léonarda, « Merci pour ce moment », les massacres de Paris, le Front national à 30%, la déchéance de nationalité, la loi travail, et j’en oublie… Mais l’accumulation de fautes, de maladresses, suis-je tenté de penser, fait partie des aléas de la politique. Des tragédies encore pires , dues à des comportements, des lâchetés ou des successions d’erreurs, émaillent l’histoire politique, comme celles qui conduisent à la boucherie de 14-18 ou au triomphe des régimes totalitaires et aux cinquante millions de morts de la deuxième guerre mondiale. La politique est tragique et finit presque toujours mal, il faut le savoir. Tous ces échecs, toutes les faillites du quinquennat entrent dans ma perception de la vie publique et de l’histoire. En revanche, il est une chose qui m’échappe, qui me dépasse, que je ressens comme totalement incompréhensible, surréaliste,  excédant les limites de ma raison: sa détermination à se représenter à l’élection présidentielle de 2017. Cette perspective se situe hors du champ de mon entendement. Elle relève d’un phénomène mental qui m’est radicalement étranger, une sorte de déconnexion du monde des réalités que je ne saurais décrire, ni interpréter… Et après, même si par un extraordinaire accident de l’histoire, il était réélu (de justesse contre un candidat d’extrême droite au second tour), pour quoi faire? Partant avec une image aussi épouvantable, sur un champ de ruine. Renouer pendant cinq ans avec les humiliations, les moqueries, l’impuissance quotidienne? Profiter encore cinq ans de ce putain de Palais que nos grands présidents, les vrais présidents, Poincaré,  Auriol, de Gaulle, haïssaient plus que tout? Allons donc! Mais ce n’est pas mieux ailleurs, dans l’opposition. La droite compte douze candidats à sa primaire « de droite ». Il y en a même un ayant annoncé qu’il préparait déjà sa réélection en 2022. Nous l’appellerons « modeste » pour simplifier. Les Douze se déchirent en ce moment sur le mode de votation à la primaire des « Français de l’étranger »: vote papier ou vote électronique?  Oui, oui, c’est vrai, c’est tout ce qui compte pour eux! Les grands défis de l’époque, la « crise des migrants », la refondation nécessaire de l’Europe, la transformation du système politique français devenu fou, la déflagration en cours au Moyen-Orient et ses conséquences, les bouleversements démographiques annoncés (quadruplement de la population africaine d’ici la fin du siècle), les drames de l’environnement, les famines, les menaces sur la croissance mondiale, rien à foutre, mais alors là, rien à foutre! Rien, rien, rien, rien à foutre! Vote papier ou vote électronique pour les Français de l’étranger? That’s the question, comme dirait l’autre. Telle est la question.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction