La trahison de l’Europe

imagesEn ce moment, j’éprouve l’impression détestable d’une grande trahison de l’idéal européen, poignardé dans le dos. Il faut comprendre l’idéal européen au sens  d’une unité de destin entre les européens, l’union « toujours plus étroite entre des peuples« , l’amitié entre la France, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne, la solidarité, le rassemblement volontaire des forces européennes dans un monde dominé par les géants asiatiques et Américains et face aux menaces mortelles qui guettent le continent. L’hégémonie allemande sur l’Europe, cette étrange et paradoxale sur-puissance de l’impuissance, mauvaise conscience conquérante, donne le sentiment de tout emporter sur son passage. L’Allemagne dicte sa loi sur le continent: l’humiliation de la Grèce; l’accès de bonté humaniste puis l’invraisemblable coup de force sur la libre circulation Schengen, en violation flagrante de l’article 26 du code frontières; les fameux « quotas », consistant à imaginer de vastes déplacements de populations contraints et forcés sur tout le continent et en l’absence de tout espèce de fondement juridique dans les traités européens;  les menaces hallucinantes brandies –  là aussi en dehors de la moindre base juridique – envers les Etats d’Europe de l’Est; le triomphe du pacifisme et l’abandon de facto de toute idée d’une intervention collective, politique et militaire, pour tenter de mettre fin au chaos migratoire et aux génocides en cours au Moyen-Orient. La Grande-Bretagne s’éloigne, la France est fidèle à elle-même dans ses grands moments d’effacement et de lâcheté, l’Espagne joue son jeu personnel, la Pologne a peur, l’Italie hésite… Une Europe sous domination allemande est inconcevable à plus ou moins long terme, car  inacceptable pour tous les autres. Par delà les apparences, les réunions et communiqués factices, l’esprit de l’Europe, qui repose sur le principe de respect et d’égalité entre les nations et les peuples est en voie de désintégration accélérée. Faute d’hommes d’Etat et de visionnaires, de personnages capables de dire « non » –  même Mitterrand et Chirac, malgré tous leurs défauts, savaient dire « non » aux Etats-Unis comme à l’Allemagne – ci-git l’idéal européen, lâchement trahi et assassiné par la bêtise humaine. Quant à la « France seule » qui nous attend sur les ruines du projet européen, une France de 60 millions d’habitants sur six milliards – un centième – ses tabous, ses blocages, ses complexes, son incapacité à se réformer pour entrer dans le monde moderne, même repliée et renfermée derrière ses barrières physiques et mentales, je ne donne pas cher de sa peau dans le maelström de la mondialisation qui ne fait que commencer…

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction