La grande défiance

CnXe6DFWIAAEQkm (2)Après l’attentat de Nice, une tragédie d’ampleur nationale, largement étouffée par la politique et les médias au regard de sa gravité, une cassure s’est produite dans les profondeurs de la Nation. Je la ressens à travers mille conversations quotidiennes. Elle se traduit dans les sondages. La défiance est maintenant générale envers les milieux de l’élite dirigeante et politique, de l’extrême droite à l’extrême gauche. Après un tel massacre, pour la première fois à la suite d’un attentat, aucun réflexe d’unité autour du pouvoir en place ne se produit. Quant aux extrêmes, ils ne profitent en aucun cas de la situation, bien au contraire. Dans le grand silence de juillet/août, les gens sont accablés, effondrés. Il s’attendent au pire pour leur avenir. Ils ne pensent qu’à la violence sanguinaire qui vient, avec une immense angoisse pour leurs enfants. Ils ne se sentent plus protégés. Leur rejet de la classe politique dans sa globalité, la crise de confiance, prend des proportions indescriptibles.  Ils ne voient en ce moment aucune issue politique, aucune sortie du tunnel. L’impression que les dirigeants politiques ne s’intéressent qu’à leur destin personnel fait des ravages. Mais isolés dans leur tour d’ivoire, ces derniers ne paraissent absolument pas s’en apercevoir. La peur, le découragement et le dégoût, dans la torpeur de l’été, se sont emparés des Français. Face au carnage, le comportement des autorités locales comme nationales a franchi les bornes du supportable, dans l’autosatisfaction, l’autoprotection, le déni de responsabilité, l’incrustation à tout prix, voire les tentatives de récupération. Personne, de toute la classe politique médiatisée, n’a trouvé les mots justes. « Un drame effroyable s’est produit. Plus rien ne compte à côté ce cataclysme pour notre pays, le malheur des victimes et de leur famille. Un drame de cette ampleur, dans la France du XXIe siècle,  ne peut pas être le fruit du hasard ni de la fatalité. Toutes les responsabilités seront établies et les responsables sanctionnés. Une telle tragédie nationale ne se reproduira pas. J’en prends l’engagement auprès de vous sur mon honneur et sur la poursuite de mon mandat politique » . Voici les seuls mots dignes d’un homme d’Etat. Ils ne sont pas venus. Evidemment…

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction