La crise du leadership occidental

Exprimer les choses comme on les voit ou comme on les ressent, par delà l’écran de fumée des habitudes et de la routine, n’est pas faire montre de pessimisme, mais de franchise voire de lucidité. Le monde politique occidental, son « établissement », ses élites politiques et médiatiques, sont en train de sombrer dans un tourbillon de crétinisme, ou de démence.

L’une des caractéristiques de notre époque est l’hallali lancé par la quasi totalité des médias, radios, télévision, presse, en Amérique comme en Europe, contre un certain Donald Trump. Ce lynchage médiatique ne semble pas tenir, pour l’essentiel, à une politique, des choix et des résultats. Il s’applique à une série de prises de positions individuelles, par tweet. M. Trump n’est pas réellement président des Etats-Unis. Il ne gouverne pas, ou si peu, le pays en s’appuyant sur des outils de gouvernement, une administration. Il lâche des provocations sur twitter, du matin au soir, sans doute sans consulter personne.

L’aveu est effroyable: face aux pesanteurs, aux obstacles, à l’impossibilité de changer les choses, devant le constat d’échec et d’impuissance – la lutte contre le terrorisme, la situation au Moyen Orient ou la Russie – il faut occuper les esprits, donner le sentiment du mouvement par une gesticulation verbale sans fin, fuir le réel en agitant les esprits.

Le monde médiatique raffole de cette situation et sombre dans une succession de crises d’hystérie qui en disent long sur son état mental. Il s’est trouvé une sorte de bouc émissaire à cogner du matin au soir, non pour sa politique, un épiphénomène qui n’intéresse personne, mais sur ses provocations personnelles. Face à la bête traquée, la meute déchaînée, unanime, rendue folle par l’odeur du sang, ne supporte plus la moindre atteinte à ses obsessions mentales.

La vie publique américaine, mais aussi française et sans doute occidentale, bascule ainsi dans le virtuel. Les faits, les réalités, la géopolitique l’économie, les rapports internationaux, les menaces sont reléguées au second plan. Comme dans une sorte de jeu vidéo gigantesque, l’essentiel se focalise sur la sphère irréelle, émotionnelle.

La démocratie américaine est profondément malade, tournant à une affligeante débilité et entraînant les autres démocraties occidentale dans sa dérive, en particulier la France. Le présidentialisme américain, déformé par la communication à outrance, devient la tragédie grotesque d’un pantin désarticulé, pourchassé par des clowns méchants. Pendant ce temps, le monde occidental, sans leadership, sans gouvernement, est confronté à l’horreur du terrorisme islamiste. Le cauchemar peut-il prendre fin, et quand?

Maxime TANDONNET


Lire la suite sur le blog perso de Maxime Tandonnet ...

Author: Redaction

La crise du leadership occidental

Exprimer les choses comme on les voit ou comme on les ressent, par delà l’écran de fumée des habitudes et de la routine, n’est pas faire montre de pessimisme, mais de franchise voire de lucidité. Le monde politique occidental, son « établissement », ses élites politiques et médiatiques, sont en train de sombrer dans un tourbillon de crétinisme, ou de démence.

L’une des caractéristiques de notre époque est l’hallali lancé par la quasi totalité des médias, radios, télévision, presse, en Amérique comme en Europe, contre un certain Donald Trump. Ce lynchage médiatique ne semble pas tenir, pour l’essentiel, à une politique, des choix et des résultats. Il s’applique à une série de prises de positions individuelles, par tweet. M. Trump n’est pas réellement président des Etats-Unis. Il ne gouverne pas, ou si peu, le pays en s’appuyant sur des outils de gouvernement, une administration. Il lâche des provocations sur twitter, du matin au soir, sans doute sans consulter personne.

L’aveu est effroyable: face aux pesanteurs, aux obstacles, à l’impossibilité de changer les choses, devant le constat d’échec et d’impuissance – la lutte contre le terrorisme, la situation au Moyen Orient ou la Russie – il faut occuper les esprits, donner le sentiment du mouvement par une gesticulation verbale sans fin, fuir le réel en agitant les esprits.

Le monde médiatique raffole de cette situation et sombre dans une succession de crises d’hystérie qui en disent long sur son état mental. Il s’est trouvé une sorte de bouc émissaire à cogner du matin au soir, non pour sa politique, un épiphénomène qui n’intéresse personne, mais sur ses provocations personnelles. Face à la bête traquée, la meute déchaînée, unanime, rendue folle par l’odeur du sang, ne supporte plus la moindre atteinte à ses obsessions mentales.

La vie publique américaine, mais aussi française et sans doute occidentale, bascule ainsi dans le virtuel. Les faits, les réalités, la géopolitique l’économie, les rapports internationaux, les menaces sont reléguées au second plan. Comme dans une sorte de jeu vidéo gigantesque, l’essentiel se focalise sur la sphère irréelle, émotionnelle.

La démocratie américaine est profondément malade, tournant à une affligeante débilité et entraînant les autres démocraties occidentale dans sa dérive, en particulier la France. Le présidentialisme américain, déformé par la communication à outrance, devient la tragédie grotesque d’un pantin désarticulé, pourchassé par des clowns méchants. Pendant ce temps, le monde occidental, sans leadership, sans gouvernement, est confronté à l’horreur du terrorisme islamiste. Le cauchemar peut-il prendre fin, et quand?

Maxime TANDONNET


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