La chute sans fin

Le dernier sondage Harris rendu public ce matin souligne que la cote de confiance présidentielle est de 35%, inférieure, après 6 mois, à celle du président Hollande et bien loin de celle du président Sarkozy. Cet effondrement confirme de mois en mois mes plus sombres pressentiments.

Le président de la République a pour mission d’incarner le pays dans son unité, son histoire, d’être le chef de la nation, d’offrir une image de sagesse et de visionnaire, de lui donner un cap, d’inspirer la confiance pour préparer l’avenir, tel une boussole dans la tourmente. Il ne peut pas être impopulaire.  D’où l’intérêt du partage traditionnel des rôles, désormais effacé, entre le président qui préside, représente la Nation dans la hauteur et la dignité, notamment à l’international, et le Gouvernement qui gouverne sous le contrôle du Parlement et assume les décisions. S’il est durablement impopulaire, mal aimé du pays que sa mission est d’incarner, le président n’a plus aucune raison d’être. La vérité est que la France est privée, depuis bien longtemps, de chef de l’Etat. Une image de vanité narcissique, gesticulante, flamboyante et impuissante, d’une prétention qui fait froid dans le dos, a remplacé, de décennie en décennie, la noble mission de phare de la nation.

Mais le plus effroyable dans tout cela, c’est l’aveuglement. Tout se passe comme si ces gens de la France dite d’en haut, politicienne, ne se rendaient compte de rien et continuaient, avec leurs œillères, à marcher à l’abîme en entraînant le pays avec eux. Il ne voient absolument pas à quel point cette débauche de vanité prétentieuse et narcissique qui tient lieu désormais de vie politique au pays, lui devient insupportable. Les dirigeants des oppositions, de l’extrême droite à l’extrême gauche, ont-ils d’ailleurs un autre objectif que celui de prendre la place du Calife? Ce détournement de la fonction politique, au profit d’intérêts personnels dominés par la satisfaction vaniteuse, au détriment de l’intérêt général du pays, de sa réforme, de son futur face aux tornades de l’avenir, démographiques, sécuritaires, économiques, migratoires, culturelles, intellectuelles, géopolitiques, environnementales, technologiques, relève, de décennie en décennie, d’une forfaiture sournoise et subreptice. Vont-ils un jour comprendre à quel point ce phénomène est devenu insupportable au pays? Peuvent-ils le comprendre? Sans doute pas spontanément, il faudrait un cataclysme – les touchant dans leurs intérêts personnels – pour qu’ils commencent enfin à comprendre.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction