Fierté de la culture française

sans-titreAu fil de ma lecture de l’œuvre de Friedrich Nietzsche, je tombe dans Ecce Homo, l’un de ses derniers ouvrages avant sa chute, sur un passage, qui m’a fait grand plaisir et que je ne peux m’empêcher de reproduire ici.

« C’est au fond vers un petit nombre de vieux auteurs français que je retourne toujours à nouveau. Je ne crois qu’à la culture française et tout le reste que l’on appelle en Europe « culture » me semble un malentendu, pour ne rien dire de la culture allemande… Les rares cas de haute culture que j’ai trouvés en Allemagne étaient tous d’origine française. Ainsi et surtout en était-il de Mme Cosima Wagner, la voix de beaucoup la mieux autorisée en matière de goûts que j’aie jamais entendue. Si non seulement je lis mais j’aime Pascal […]; si j’ai quelque chose de la fantaisie capricieuse de Montaigne dans l’esprit – et qui sait? – peut-être dans le corps, si mon goût d’artiste défend – et non sans une certaine âpreté – les noms de Molière, de Corneille, de Racine, contre un génie inculte comme Shakespeare. Cela ne m’empêche pas de trouver aussi un très grand charme en la compagnie des tous derniers venus entre les Français. Je ne vois pas dans quel siècle de l’histoire on pourrait réunir, par un plus beau coup de filet, des auteurs si curieux et en même temps si délicats que dans le Paris actuel: je nomme au hasard, car leur nombre est considérable: Paul Bourget, Pierre Loti, Gyp, Meilhac, Anatole France, Jules Lemaitre ou, pour en distinguer un autre, de ceux de la forte race, un vrai latin que j’aime particulièrement, Guy de Maupassant. Je préfère, entre nous soit dit, cette génération même à ses grands maîtres, qui ont tous été corrompu par la philosophie allemande. M. Taine par exemple, qui a été corrompu par Hegel, auquel il doit d’avoir si mal compris de grands hommes et de grandes époques […] Stendhal est un des plus beaux hasards de ma  vie. »


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Author: Redaction