Discours du Premier ministre – Cérémonie de vœux à la communauté juive

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Premier ministre, Madame et Monsieur les Ministres, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Madame le Maire de Paris, Messieurs les Préfets, Mesdames et Messieurs les Maires et les élus parisien, Monsieur le Président, Monsieur le Grand Rabbin, Mesdames et Messieurs les Présidents des Communautés et des Institutions juives de France, Messieurs les Rabbins, Mesdames et Messieurs les Représentants des cultes, Mesdames et Messieurs,

Le président a tout dit, le Grand Rabbin a dit le reste, je vous remercie.
Alors, au fond, je voudrais, pour mes premiers mots, vous citer un des Français, un des auteurs qui m’ont le plus impressionné et qui guident très régulièrement, pas seulement mes lectures, mais ma pensée.
« La France dont certains conspireraient volontiers à m’expulser aujourd’hui, et peut-être y réussiront, demeurera, quoi qu’il arrive, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J’y suis né, j’ai bu aux sources de sa culture, j’ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé à mon tour, de la défendre de mon mieux ».
J’aime les livres, certains ont laissé en moi une trace incroyablement fugace, d’autres comme vous tous ici, vous forgent et dessinent les visions que vous vous faites, et notamment la vision de la France, de ce qu’elle a pu être, de ce qu’elle peut être, de ce qu’elle doit être. C’est le cas de « L’étrange défaite », le cas de Marc BLOCH, dont le nom, l’œuvre, le souvenir, jalonnent toute ma rapide existence.
Et en préparant ma venue ici, Marc BLOCH s’est assez naturellement rappelé à mon bon souvenir, en particulier ce passage qui figure au tout début du livre, dans le chapitre qui s’intitule « Présentation du témoin ». Si je le cite aujourd’hui, c’est qu’il résume en quelques lignes un bon millier d’années d’histoire, l’histoire d’une Nation, la France, et d’une de ses communautés juives de France. Il y a tout dans ces lignes. Il y a l’ironie désolée du citoyen trahi, cet humour triste, un peu acide, que Romain GARY qualifiait d’arme de ceux qui n’ont pas d’arme, et dans lequel il voyait la supériorité de l’homme sur ce qui lui arrivait.
Mais il n’y a pas que cela, il y a aussi le patriotisme viscéral d’un citoyen français issu d’une famille juive « d’optant », qui a choisi de s’installer en France après l’annexion de l’Alsace. Ces lumineuses intelligences qui depuis des siècles, depuis le talmudiste champenois RACHI, ont nourri le génie français.
Car la France s’est construite, la France s’est pensée avec le judaïsme. Elle s’est pensée avec PROUST, dont j’ai confié récemment que je n’étais pas un lecteur assidu, avec BENDA, avec BERGSON, avec Tristan BERNARD, avec André MAUROIS, mais aussi avec Léon BLUM, et bien sûr avec Simone VEIL, dont je salue une fois de plus la mémoire aujourd’hui.
Et enfin dans cette phrase il y a l’espoir. « L’étrange défaite », n’est pas un livre de fiel, c’est un livre d’espoir, écrit dans des circonstances tragiques, mais un livre d’espoir, espoir ô combien œcuménique de voir cette France devenue méconnaissable, défigurée, cette République affaissée, reprendre ses esprits et se redresser.
Mais si je songe à Marc BLOCH aujourd’hui, c’est que son destin de héros de la première Guerre mondiale, et de martyre de la seconde, résonne aussi d’un écho particulier entre les murs de cette synagogue. Une synagogue qui a pleuré et prié pour Nissim de CAMONDO, vous l’avez cité tous les deux, lieutenant de l’Armée française, tué le 5 septembre 1917 lors d’un combat aérien quelque part au-dessus de la Lorraine.
Une synagogue qui a pleuré et prié pour sa sœur, Béatrice de CAMONDO, ses enfants Fanny et Bertrand, morts tous trois à Auschwitz. Une synagogue qui fut celle d’une famille brillante, les CAMONDO, amis des arts, amis de la culture, amis de la France, en qui elle avait placé sa confiance. Les amoureux des musées, les amoureux de la France, savent ce que nous lui devons.
Cette histoire faite de communion et de fêlures, est notre héritage commun, le vôtre bien sûr, le mien, celui de la République, celui de tous les Français. Si cet héritage est aujourd’hui solide, s’il demeure si vivant, si actif, nous le devons à la qualité des institutions cultuelles qui ont vu le jour en 1808, et à la qualité bien sûr de ses responsables, autorités religieuses et administrateurs, qui se sont succédé à leur tête et que vous représentez.
Des institutions, des responsables, qui ont toujours valorisé, favorisé, encouragé, le dialogue interreligieux auquel Monsieur le Grand Rabbin vous prenez toute votre part.
Je peux vous dire combien il est émouvant pour un Premier ministre, de savoir que dans les synagogues de France, comme dans les temples, dans les églises ou dans les mosquées, on prie pour la République.
Comme ici, on prie pour la France et pour son unité, car au fond, qu’est-ce que la laïcité, sinon cela ? La liberté. La liberté de croire ou de ne pas croire. La liberté de pratiquer un culte ou de n’en suivre aucun, dans l’unité républicaine.
Je sais bien qu’en m’adressant aux représentants du judaïsme français, je m’adresse à une communauté qui a depuis longtemps fait sien le principe talmudique :  « la loi du royaume est ma loi ». Mais je sais aussi que certains croyants, de très bonne foi d’ailleurs, et sans mauvais jeu de mots, sont parfois troublés par la confusion qui règne dans le débat public, au sujet de la laïcité. Très sincèrement, je ne pense pas que cette confusion soit imputable aux pouvoirs publics ou aux gouvernements qui se sont succédé.
La République, Monsieur le Premier ministre, cher Manuel VALLS, a au contraire fait preuve, par-delà les alternances, d’une remarquable, et je dirais d’une rassurante constance en la matière. En revanche, des commentateurs, des agitateurs, des provocateurs, se méprennent plus ou moins consciemment sur la portée du principe de neutralité. Une neutralité qui n’est ni défiance, ni offense, ni encore moins indifférence. Une neutralité qui est la simple et juste reconnaissance d’une liberté pour le citoyen, la liberté de conscience, et d’une exigence pour les pouvoirs publics, celle de ne favoriser ou de ne défavoriser aucun culte.
Nous ferons respecter ce principe bien sûr, nous le ferons avec rigueur, avec vigilance, mais nous le ferons aussi avec confiance et si j’ose dire, avec discernement. Je ne vois pas par exemple ce qui empêche de faire en sorte que le calendrier des examens permette à un lycéen ou à un étudiant de vivre sa foi tout en poursuivant ses études et en passant ses examens.
Et il y aurait quelque chose de curieux à se poser aujourd’hui cette question alors que pendant si longtemps elle n’a jamais été posée. A mon avis, il existe une différence assez nette entre être neutre et l’assumer et le revendiquer, et être tracassier.
Il n’est pas non plus question de remettre en cause des pratiques cultuelles traditionnelles, comme l’abattage rituel. J’ai été, avant d’être Premier ministre, le maire d’une grande ville, dans laquelle il y avait une grande synagogue, mais elle était quand même moins grande qu’ici. Et je sais les difficultés auxquelles sont confrontés, parfois, souvent même, les élus locaux. Je ne les nie pas. Il faut, me semble-t-il, savoir se montrer extrêmement ferme, quand une revendication, quand des comportements sapent les principes mêmes de la République. Pour autant, rien n’interdit de se montrer compréhensif, quand c’est possible, et dans une certaine mesure, pour éviter les maladresses.
L’équilibre, l’équilibre entre la force d’un principe, l’exigence que l’on doit avoir dans l’application de ce principe, et le but qui est recherché. Vous avez parlé, Monsieur le Grand Rabbin de la corne de bélier, on pourrait en dire tout autant sur les principes de la République, tout autant. Les clamer, ou en décliner jour après jour les exigences, ça n’est jamais les avoir complètement à l’esprit, en tout cas ça n’implique pas qu’on les ait systématiquement et complètement à l’esprit. Il faut chercher l’équilibre entre la vigueur des principes, la force des principes et le but qui est recherché par l’observation de ces principes.
Le Président de la République l’a dit devant les représentants du protestantisme français : la laïcité n’impose pas d’exclure les religions, leur voix, leur combat de la sphère publique.
Nous sommes évidemment attentifs à ce que vous nous dites, tous, sur l’état de notre société. C’est parce que nous avons beaucoup de choses à nous dire que les gouvernements français ont pris l’habitude depuis plusieurs années, d’organiser un dialogue régulier avec les cultes. Vous me permettrez d’ailleurs de partager avec vous ma perplexité, à la lecture d’une loi votée à la fin du quinquennat précédent, non pas sur la loi telle qu’elle, sur une disposition de cette loi, sur une interprétation de cette loi. Je crois qu’il faut y voir, non pas autre chose que de la maladresse.
Ce texte, et je sais que ça n’était pas la rédaction proposée initialement par le Gouvernement de l’époque, je le dis très directement, ce texte assimile dans certains cas les cultes à des groupes d’intérêt ou à des lobbies. Si on va au bout de sa logique, cette loi impose à un rabbin, à un imam, à un pasteur ou un prêtre de s’inscrire dans le répertoire numérique des lobbies quand il veut nouer des relations avec les élus de sa commune ou avec des élus de la Nation.
Cette règle, pour le moins curieuse, suscite chez les représentants de certains cultes, réserve et incompréhension. J’ignore ce qu’il en est pour chacun d’entre vous, je veux le dire ici, elle ne me paraît pas répondre, là encore, à l’objectif qui était initialement recherché par le législateur.
Dialoguer pour s’enrichir, dialoguer pour comprendre, dialoguer pour mieux comprendre le monde qui nous entoure et la société française, mais dialoguer aussi pour nous battre, ensemble, et quand je dis ensemble c’est bien tous ensemble, toutes confessions, toutes philosophies confondues, contre cette bête immonde qu’est l’antisémitisme.
Une bête, mesdames et messieurs, qui emprunte à la fois à l’Hydre et au Phénix, c’est dire comme elle est immonde. Quand on le croit disparu, il réapparaît, encore et encore. Je ne pense pas qu’il soit utile d’en rappeler ici les causes, évidemment spécieuses, parce que lui trouver une cause, une origine, un pseudo fondement, c’est déjà lui retirer un petit peu de son abjection et de son scandale.
Il y a l’ultraviolence du terrorisme islamiste et de la barbarie, celle qui a conduit à l’enlèvement et au meurtre d’Ilan HALIMI en 2006, celle qui a arraché des enfants à leurs parents à Toulouse en mars 2012, et qui est jugée à partir d’aujourd’hui à la cour d’assises de Paris. Celle qui a terrorisé et tué des otages en janvier 2015, à l’Hyper casher de la porte de Vincennes.
Une ultraviolence qui s’est abattue dernièrement sur Madame Sarah HALIMI,  un crime dont le Parquet vient de reconnaître la dimension antisémite, ou sur une famille, monsieur, de Livry-Gargan.
Il y a ce que les statistiques, la statistique, appelle pudiquement les actes antisémites, insultes verbales, dégradations de biens, d’édifices religieux, inscriptions injurieuses. Des actes honteux, lâches, immondes, toujours trop nombreux, qui comme le rappelle le rapport annuel sur l’antisémitisme en France du Service de protection de la communauté juive, ont baissé en 2016, et assez fortement, j’y vois, je le dis, la conséquence des mesures prises par mes prédécesseurs, à commencer par vous Monsieur le Premier ministre, dont chacun a salué tout à l’heure, à juste titre, la détermination totale dans ce combat.
Je pense à la protection des écoles et des synagogues, je pense aussi au financement des travaux de sécurisation, et puis bien entendu, je pense au déploiement du dispositif Sentinelle.
Je précise à cet égard que l’Etat a prévu une très forte mobilisation de policiers, de gendarmes et de militaires pour protéger les sites sensibles de la communauté juive, durant toute cette période. Nous maintiendrons également l’année prochaine, une importante aide financière pour les travaux de sécurisation. Par ailleurs, et au cas où un doute subsisterait, je veux dire combien la refonte du dispositif Sentinelle, maintiendra évidemment au plus haut niveau le caractère prioritaire des lieux de culte et communautaires.
J’en profite d’ailleurs pour rendre hommage à celles et ceux qui risquent leur vie, parfois dans le grand secret, parfois au grand jour, pour protéger la nôtre, la vôtre, celle de tous les citoyens français.
Mais le recul jamais suffisant des actes antisémites en 2016, ne doit pas faire oublier une autre réalité. Cette réalité c’est celle de la banalisation de l’antisémitisme, et de sa forme réinventée, pour reprendre les mots du Président de la République qu’est l’antisionisme.
« Le vrai danger, mon fils, se nomme indifférence. Mon père ne m’avait jamais enseigné tant de choses en si peu de mots », écrit Elie WIESEL dans « Le Testament d’un poète juif assassiné ».
Une indifférence, une banalisation contre lesquelles nous devons nous battre sans relâche, sans faiblesse, et sans retenue. Et j’ajouterai sur tous les fronts, à l’école, bien sûr, c’est-à-dire dans les consciences, sur Internet, dans les médias, dans le débat public, sur le terrain. Parce que l’on ne peut pas, et vous me permettrez, cher Manuel VALLS, de reprendre pour me les approprier, les mots que vous aviez prononcés le 13 janvier 2015 à l’Assemblée nationale : « On ne peut pas accepter qu’en France, terre d’émancipation des juifs, il y a deux siècles, mais qui fut aussi il y a 70 ans l’une des terres de son martyre, l’on puisse entendre dans nos rues, crier Mort aux juifs ». Parce que le réveil de l’antisémitisme est le symptôme d’une crise de la démocratie.
Vous le savez mieux que moi, une lutte durable contre l’antisémitisme, passe nécessairement par la prévention, par l’éducation et par la culture. C’est, Monsieur le Président, le projet du Centre européen du judaïsme à Paris, lieu de culture, lieu de mémoire qui enrichira le patrimoine commun des Parisiens et des Français, mais ce sont aussi -là c’est le Normand qui parle – les travaux engagés pour la sauvegarde de la Maison sublime. C’est important la culture, non pas simplement parce que ce serait au fond l’expression d’un credo, c’est important la culture, c’est parce que c’est la culture qui fait que nous pouvons nous parler, et d’une certaine façon c’est la culture qui fait que nous pouvons nous aimer, entre nous, tous ensemble, parce que nous partageons quelque chose. On s’aime dans une famille, parfois on s’aime peu, dans une famille, ça arrive. On s’aime dans une famille parce qu’on partage un lien familial. On s’aime dans une Nation, on s’aime dans un peuple, parce qu’on partage une culture. Et si on ne partage pas cette culture, si on ne l’apprend pas, si on ne la cultive pas, si j’ose dire, alors on ne partage rien. Et si on ne partage rien, on est un ensemble, une addition, une agrégation d’individus, mais on n’est ni un peuple ni une Nation.
C’est le travail remarquable du Mémorial de la Shoah, qui je crois a récemment décidé d’étendre son action de sensibilisation aux établissements scolaires, c’est la nouvelle impulsion qu’a donné l’Etat à une délégation interministérielle que vous connaissez bien, la DILCRAH. J’ai demandé l’été dernier à l’Inspection générale de l’administration et à l’Inspection générale de l’Education nationale, de procéder à l’évaluation du plan national pluriannuel que mes prédécesseurs avaient mis en place. Mais je peux d’ores et déjà vous dire qu’un nouveau plan de lutte contre l’antisémitisme, qui portera cette fois sur la période 2018/2020, prendra sa suite. Nous devons nous en emparer.
J’ai demandé qu’il soit conçu et rédigé en partenariat étroit avec la société civile et évidemment avec vous. Un de ses objectifs sera de combattre l’antisémitisme sur Internet, en particulier le déferlement de haine qui s’abat sur les réseaux sociaux, et qui, je dois dire, est malheureusement généralisé. Un déferlement proprement inacceptable qui ne doit pas demeurer impuni et qui ne doit pas nous décourager.
Nous ne laisserons rien passer et vous ne serez pas seuls dans ce combat car ce combat c’est évidemment celui de toute la République. Là encore, ce n’est pas qu’une formule, c’est une phrase qui veut dire ce qu’elle veut dire. Quand on s’attaque à un citoyen français en raison de ses origines ou de ses croyances, on s’attaque à la France en ce qu’elle a de plus précieux : son art de vivre, ses valeurs, son héritage, celui des Lumières, de la Révolution française, de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Et lorsqu’on insulte un citoyen français pour ces raisons, on insulte la mémoire de celles et ceux qui ont donné leur vie pour que ces valeurs triomphent.
On insulte Marc BLOCH, on insulte Nissim de CAMONDO, on insulte nos militaires, nos gendarmes, nos policiers et nous ne pouvons pas l’accepter. Nous voici donc à l’aube de l’année 5778, une année qui va coïncider du moins en partie avec la saison croisée France-Israël qui se déroulera des mois de juin à novembre 2018.
Il s’agit d’un événement important que la France n’organise qu’avec ses partenaires les plus proches. Israël est évidemment de ceux-là. Nous tenons à cette relation, nous voulons l’approfondir dans tous ses aspects économiques numériques, culturels. C’est le souhait du Président de la République qui a annoncé sa visite en Israël au printemps prochain. J’aurais moi aussi le plaisir de m’y rendre l’année prochaine.
Et si j’y vais, ce sera pour saluer les 150 000 Français qui vivent là-bas et qui sont, au fond, un lien vivant entre la France et Israël et les meilleurs ambassadeurs de notre langue et de notre culture. Pour renforcer aussi notre présence économique dans la région, en particulier dans le domaine du numérique, et bien sûr pour relayer notre espoir, notre volonté même de voir s’instaurer un jour une paix durable et respectueuse.
L’heure tourne et j’ai déjà été trop long. Si, si, je le vois bien, je le vois bien. C’est gentil, mais je vois bien. En cette période de Yom Kippour, je vais devoir vous demander pardon. Pardon de ne pas avoir su faire preuve de la même concision que Rachi dans ses commentaires. On lui doit, je crois, cette phrase : « Une goutte d’encre vaut de l’or. » Je dois reconnaître que j’ai été assez prodigue.
Prodigue, mesdames et messieurs, en paroles d’amitié. J’ignore si elles valent de l’or mais elles sont sincères. Mes derniers mots seront donc pour vous présenter mes vœux sincères et chaleureux de Shana Tova, et pour vous présenter le salut fraternel de la République à l’occasion de ce temps sacré. Merci beaucoup.
Discours du Premier ministre – Cérémonie de vœux à la communauté juive – Synagogue Buffault

Author: Redaction