Déplacement de Ségolène Royal à Strasbourg

Ségolène Royal s'est rendu à Strasbourg mardi 8 septembre 2015. Après avoir visité l'éco-quartier des Bohries à Ostwald, elle a inauguré la station de traitement des eaux de La Wantzenau. Elle signera ensuite la convention « territoire à énergie positive pour la croissance verte » de l'Eurométropole de Strasbourg.

Séquence 1 : éco-quartier des Bohries à Ostwald

Projet urbain de 1 000/1 200 logements sur 49 ha, desserte tramway, réseau de chaleur bois, jardins familiaux, aire de maraîchage.

Enjeux particuliers : eau et biodiversité, le projet s'est implanté dans une zone en partie inondable, et habitée par le « crapaud vert », espèce protégée. 35ha sont restés naturels, pour partie inondables, préservant l'habitat de cette espèce (mise en place d'une trame verte et bleue).

Le projet applique le principe « éviter réduire compenser » et gère finement les contraintes écologiques pour la conception d'un projet d'aménagement. La renaturation des berges de la Bohrie dans le cadre de ce projet a permis la réinstallation pérenne du crapaud vert. Une charte « éco-citoyenne » est proposée aux habitants.

Le quartier est structuré autour de l'eau, mise en scène dans les espaces naturels (fossés, mares, prairies humides, etc...) et créant une végétation particulière. Les fossés peu profonds ("noues") seront secs en temps normal, et remplis d'eau après les pluies.

Les bâtiments ont été conçus pour offrir un maximum de confort et d'économie d'énergies. Ils sont positionnés de façon à éviter les caches solaires. Les façades les plus ensoleillées accueilleront les pièces de vie.
La conception du quartier a été réalisée de manière à limiter l'impact de la voiture sur le paysage et sur la qualité de vie.

> Téléchargez la présentation de l'éco-quartier des Bohries

Construire le paysage de la transition écologique et énergétique, concilier projet de développement, action sociale, et reconquête de la biodiversité, c'est réconcilier l'homme et la nature.
C'est donner une valeur à la qualité environnementale et paysagère.
C'est aussi un levier pour lutter contre le dérèglement climatique, et pour s'y adapter, face aux évènements extrêmes et à l'augmentation des risques liés à l'eau.
Le ministère a lancé un grand prix d'architecture pour concevoir des constructions adaptées aux zones inondables. Les résultats seront annoncés très prochainement.
Les collectivités ont souvent un temps d'avance, il faut donner à voir ces bonnes initiatives, montrer que c'est possible, et partager le retour d'expérience pour éviter à d'autres des écueils. Ce projet a été initié il y a douze ans, grâce à vous, d'autres pourront aller plus vite.
La transition écologique impose d'aller plus loin encore dans l'intégration des problématiques et fonctions urbaines : énergie, déchets, mobilité, construction, gestion de l'eau, nature en ville, îlots de chaleur, des citoyens, insertion sociale,… la France dispose d'atouts pour réussir dans ce domaine.
Il y a des emplois à la clef, ceux de la croissance verte.

Séquence 2 : lancement du projet BIOVALSAN, injection de bio-méthane issu de la station d'épuration de la Wantzenau

Il s'agit de la première station d'épuration dont le biométhane est injecté directement dans le réseau de gaz naturel, après « nettoyage » pour en extraire les impuretés. C'est la 4ème plus importante station de France, 96 % des eaux usées de la ville y transitent. 16GWh/an de biogaz y seront produits, de quoi alimenter l'équivalent de 5 000 logements aux normes basse consommation ou 1 500 véhicules roulant au gaz naturel.

Le projet permet d'éviter 7 000 tonnes par an de rejets de CO2.
Un démonstrateur financé grâce au soutien de l'union européenne (2,4 millions d'euros).

En mai 2014, la ministre autorisait par arrêté l'injection de biométhane issu des boues de STEP dans les réseaux de gaz. Cette décision a permis de faire émerger ce projet, qui montre le potentiel technologique et industriel qui réside dans la recherche de la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

L'économie circulaire est la clé de la transition énergétique et de la lutte contre le dérèglement climatique. C'est une filière créatrice d'emplois et d'innovation.
La loi de transition énergétique du 17 aout 2015 prévoit qu'en 2030 15 % du gaz soit d'origine renouvelable.

Séquence 3 : signature de la convention « territoire à énergie positive pour la croissance verte » de l'Eurométropole de Strasbourg

Sous la convention cadre qui est proposée, parmi les actions conduites figurent notamment :

  • accompagnement des ménages en situation de précarité énergétique,
  • création d'une plate-forme de la rénovation de l'habitat,
  • soutien des plans de déplacements d'entreprises,
  • verdissement de la flotte automobile,
  • actions sur le gaspillage alimentaire et soutien aux circuits courts,
  • réduction à la source des déchets,
  • transition des réseaux de chaleur vers les énergies renouvelables,
  • accompagnement des porteurs de projets de toitures solaires,
  • démarche zéro pesticides,
  • défi familles à énergie positive,
  • approche franco-allemande de la transition énergétique.

Cette convention souligne l'importance d'orienter vers les communes les plus fragiles (rurales, populaires, périurbaines…) et les petites entreprises les outils de la transition énergétique : aides aux particuliers et projets exemplaires servant de supports pédagogiques. C'est la responsabilité des grandes villes que de redistribuer utilement les aides publiques apportées par cet appel à projets. Pour la ville centre, une action phare pourra être proposée.

Les projets visités montrent que la force de frappe est déjà là. La métropole peut désormais passer à la vitesse supérieure en appliquant dès maintenant les dispositions de la loi de transition énergétique, si possible en dépassant la réglementation pour se montrer exemplaire et faire de cet appui financier un levier pour améliorer encore son projet de territoire (performance énergétique des bâtiments flottes de véhicules propres, zéro déchet, sacs plastiques, investissement participatif…).

Séquence 3bis : signature d'une convention avec l'ADEME sur la réhabilitation de l'ancien site Pétroplus de Reichstett

Le site Pétroplus de Reichstett où travaillaient 250 personnes a cessé son activité de raffinage en 2011. Désormais seul un dépôt pétrolier reste exploité sur le site, par la société Wagram, qui a entamé des travaux de dépollution, notamment des eaux souterraines.

Sur les 640ha de l'ancien site industriel, seuls 160 sont désormais exploités. 450 ha ont été acquis pour un euro symbolique par la société Brownfield, qui prévoit de dépolluer le site sur 65 ha pour y installer une zone d'activité. Les autres espaces, situés en zones naturelles et agricoles seront rachetés par la collectivité.

Pour équilibrer l'opération de création de la zone d'activité, grevée par le coût de dépollution d'une énorme nappe d'hydrocarbure et des installations de la raffinerie, la ministre a accepté de subventionner la mise en sécurité du site, via l'ADEME à hauteur de 3 millions d'euros, sur un montant total de l'ordre de 8,5 millions d'euros.

Au sens propre, il s'agit ici de créer la ville de l'après-pétrole !

La remise en état de ce site est une opportunité majeure de reconquête des espaces, et de la biodiversité, de lutte contre les risques environnementaux et sanitaires inhérents aux pollutions aux hydrocarbures.

Cette opération d'aménagement, à terme, peut-être un démonstrateur de la zone d'activité de l'après-pétrole : circulations douces et à zéro émission, constructions à énergie positive, espace zéro déchet, valorisation des ressources locales et gestion optimisée de l'eau, notamment grâce aux espaces agricoles mitoyens et aux zones humides…

Au delà de la phase préalable de remise en état, de nettoyage des pollutions, le symbole est très fort. L'objectif est de réussir ce pari au travers du partenariat initié, entre l'entreprise qui a acquis le terrain et la collectivité.

C'est une formidable opportunité, ce site pourrait devenir un des sites pilotes de la ville durable que la Ministre cherche à promouvoir. Une zone d'activité vitrine de la transition énergétique.

Séquence 3ter : remise du dossier « ville respirable en 5 ans » de la ville de Strasbourg

La métropole de Strasbourg est concernée par les contentieux européens pour dépassement des seuils d'exposition aux particules et aux oxydes d'azote.
Elle a déjà mis en place des mesures de gestion de la pollution dans le cadre du plan de protection de l'atmosphère (notamment le tarif réduit automatique dans les transports en commun en cas de pic de pollution et des mesures originales de protection des personnes fragiles).

Localement l'exposition à la pollution suscite de plus en plus d'inquiétude dans la population, qui demande aux élus d'agir.

La métropole présente ainsi sa candidature à l'appel à projet « villes respirables en 5 ans » pour bénéficier d'un soutien technique et financier pour expérimenter des mesures radicales contre la pollution.

Les actions proposées correspondent bien au cahier des charges, elles concernent :

  • la mobilité : création d'une zone à circulation restreinte, création d'un nouveau mode de transport électrique modulable, gestion dynamique des flux de circulation,
  • le bâtiment : mise en place en 2017 d'un soutien au renouvellement des anciens appareils de chauffage polluants,
  • les entreprises : diagnostics pollution pour les agriculteurs et les artisans,
  • la concertation avec les habitants et les usagers.

Le dossier est très complet et embrasse largement toutes les sources de pollution et les leviers d'action.

La collectivité cherche à innover, ce qui était une des raisons d'être de cet appel à projets pour des « villes laboratoires ».

Les financements demandés (entre 600 000 et 900 000 euros, le cahier des charges proposait jusqu'à 1 million) sont cohérents avec les objectifs.

Cela va permettre d'accélérer la réalisation concrète des actions avec les outils mis à la disposition de la métropole :


- le certificat qualité de l'air sera déployé dès la fin du mois de septembre dans les collectivités volontaires s'engageant à mettre en place une zone à circulation restreinte. La ville de Strasbourg pourrait demander à l'expérimenter.


- le fonds Air de l'ADEME est dès à présent ouvert à toutes les villes situées en zone de protection de l'atmosphère pour aider les ménages à renouveler leur appareil de chauffage.


- les nouvelles dispositions de la loi de transition énergétique pour la croissance verte telles que la réduction des vitesses maximales en zone urbaine, ou les mesures fiscales pour faciliter l'usage du vélo entre domicile et travail sont complémentaires de ces actions.


- le déploiement des bornes de recharge qui fait l'objet de financements et le soutien à l'acquisition de véhicules électriques grâce à la prime de conversion d'un vieux véhicule polluant pouvant atteindre 10.000 euros sont également des leviers à saisir.


- le projet de territoire à énergie positive que nous venons de signer y contribuera.

Les résultats définitifs de cet appel à projets seront annoncés d'ici la fin du mois. Une dizaine de villes ont présenté un dossier.

Contact presse : 01 40 81 78 31

Télécharger le déroulé (PDF - 348 Ko)

Retrouvez en ligne le discours de Ségolène Royal lors de l'inauguration du projet Biovalsan

Lire la suite sur le site du Ministère du Développement Durable, peut-être non effacé ...

Author: Redaction