Défense et illustration de la langue française

Le sommet de Versailles qui a réuni dernièrement les hommes d’affaires de la planète au château de Louis XIV, était consacré à la promotion de la France comme terre d’investissement. Les slogans destinés à séduire les entrepreneurs étaient en anglais: « Choose France », « France is back », « Come to France »… Curieusement, ce phénomène n’a choqué personne, ni de la presse, ni des médias, ni des politiques, comme si tout était normal. On est en droit d’aimer la langue de Shakespeare et de Churchill, mais aussi d’estimer qu’il ne serait pas absurde que la promotion de la France, en France, se fasse en français. « Le choix de la France », « La France est de retour », « Venez en France », cela sonne tout aussi bien. Le français est l’essence même de la nation française, sa richesse, son patrimoine. Il n’a rien d’une langue ringarde et de repli sur soi, langue maternelle de 160 millions d’hommes sur les cinq continents. Le français est avant tout l’oeuvre des hommes de lettres, notamment à la Renaissance, entre autres les poètes de la Pléiade,  écrivains qui ont forgé son harmonie de siècle en siècle. Longtemps, il était considéré comme la langue de la diplomatie, du droit, de la liberté, de la littérature, mais aussi de la science, réputé pour sa logique et sa précision. Le français est l’essence même de la France, le pilier de la littérature, de la pensée française, de son rayonnement. Il n’est pas de pire erreur que de songer à séduire les élites planétaires en renonçant au français au profit de l’anglais. Si la France attire, c’est bien en tant que France,  foyer de la langue française, et pas autre chose. Aimer, défendre, promouvoir le Français, c’est rester nous-même, résister, droits debout dans la tempête.  A propos de résistance, profitons-en pour glisser cette belle citation de Jean Guéhenno, professeur de français à Henri IV sous l’occupation, puisée dans son chef d’œuvre, le Journal des années noires (Gallimard) : « Mon métier est de leur enseigner la France, la pensée française, c’est-à-dire une chose aussi solide que les Alpes ou les Pyrénées, qu’il ne dépend de rien ni de personne que la France soit autre chose que ce qu’elle est, qu’on ne peut heureusement pas changer son histoire, et que Montaigne, Voltaire, Michelet, Hugo, Renan, la gardent. » [nb: je conseil vivement ce livre de témoignage oublié, qui est un véritable petit bijou!]

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction