Conseils pour bien voter aux présidentielles

Voici, par-delà l’offre politique actuelle, quelques conseils à mes compatriotes pour un vote éclairé en avril 2017:

  1. Au-delà de l’écume des choses et de l’intoxication quotidienne, le critère essentiel est celui de l’histoire du candidat: d’où vient-il, qu’a-t-il accompli, concrètement, en faveur de l’intérêt de l’Etat et de la nation; quel est son passé, son cheminement, son bilan. Ainsi, pour s’en tenir aux trois favoris des sondages, M. Fillon a été ministre sous Jacques Chirac et premier ministre pendant 5 ans sous Nicolas Sarkozy; Mme le Pen a repris en héritage le parti de son père Jean-Marie; M. Macron a été pendant deux ans le conseiller  de M. Hollande et son ministre des finances. On peut aisément tricher avec les paroles, avec un discours, mais pas avec un parcours. Pour ne pas céder à la tyrannie de l’air du temps, la bonne question à se poser est celle du bilan effectif d’un candidat, sur lequel repose sa légitimité.  Tout le reste est fantasme et manipulation.
  2. La capacité politique à exercer la fonction présidentielle: un chef de l’Etat n’est rien s’il ne dispose pas d’une majorité parlementaire qui le soutient. L’idée d’un autocrate tout puissant qui dirige seul le pays par une sorte de magie élyséenne, relève du fantasme. Pour exercer une influence, le président a besoin d’une majorité solide à l’Assemblée qui soutiendra son gouvernement et votera le réformes de son quinquennat. Il est inconcevable de présider la France dans un climat de chaos politique, ou avec des majorités de circonstances qui deviendront de plus en plus improbables au fil du temps. Un quinquennat sans majorité parlementaire ne peut pas être autre chose que cinq années perdues pour la France, dans le désordre, les polémiques, la tyrannie de la parole stérile. Force est de reconnaître que ni le Pen ni Macron, les deux leaders de la course aux sondages, ne sont en mesure de réunir l’esquisse d’une majorité.
  3. La bonne compréhension de la mission présidentielle: le chef de l’Etat, dans les institutions de la Ve République, n’est pas le chef du gouvernement. Les malheurs politiques du pays viennent en partie d’un contre-sens à cet égard, dans lequel les précédents chefs de l’Etat, depuis les années 2000, se sont fourvoyés. En donnant l’image de l’omnipotence, ils ont vidé la vie gouvernementale de sa signification et contribué à plonger le pays dans les limbes de la communication et l’impuissance.   Le président a 4 missions essentielles, auxquelles il doit se tenir: la sauvegarde du pays en temps de crise, la représentation de la France à l’international, la Défense nationale, la détermination d’un cap pour le pays ou la préparation de son avenir. Il ne lui appartient en aucun cas de décider des mesures dans le détail, ni de communiquer au quotidien. Cette mission est celle du Premier ministre et du Gouvernement. Sur ce point crucial, nul des principaux candidats ne s’est jusqu’à présent montré vraiment convainquant…
  4. La stature présidentielle: le président de la République a une mission tout a fait particulière: il incarne l’unité nationale. Il est impossible de faire l’impasse sur la dimension emblématique de sa fonction. Il n’est pas un acteur du pouvoir comme un autre. Sa tache n’est pas d’être un super-premier ministre.  Sa capacité à présider le pays repose sur son autorité naturelle, son prestige, sa force d’entraînement de la Nation. Il lui incombe, avant tout, de susciter la confiance sinon l’estime du pays dans son ensemble. Son rôle fondamental est de se situer au-dessus de la mêlée, de transmettre un message d’unité, d’exemplarité, de sagesse et d’avenir. Il se doit d’être impartial. Sans cette dimension mystique, la présidence de la République n’a aucun sens. D’où le caractère essentiel de la fonction de Premier ministre auquel il incombe de conduire la politique et d’en assumer les responsabilités tout en protégeant l’image présidentielle. Sur ce plan, aucun des principaux candidats, pour l’instant, ne semble en mesure de satisfaire à l’attente de la France.

Le candidat idéal n’existe pas et ne surgira sans doute pas avec des chances sérieuses de l’emporter dans les quelques semaines qui nous séparent du scrutin. Par réalisme, il faut choisir celui qui se trouvera le moins éloigné du tableau esquissé ci-dessus. A chacun d’apprécier en son âme et conscience.

Maxime TANDONNET

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Author: Redaction