Conseils d’ami aux prochains dirigeants des Républicains

  1. Arrêtez de dire tout le temps « la droite » SVP. Les Français ne supportent pas qu’on les divise artificiellement et ils savent pertinemment que ces catégories ne veulent plus rien dire. Vous devez vous adresser à la France dans son ensemble, à 80% des Français, pas à une frange de l’opinion! L’ancienne gauche socialiste ou « sociale démocrate », sur ce point, a été bien plus intelligente que vous en cessant de s’appeler « la gauche » et en se rebaptisant En marche!
  2. Ne pensez pas à l’élection présidentielle de 2022. De quinquennat en quinquennat, les présidents ne cessent de devenir de plus en plus impopulaires. Les Français ne supportent plus une institution élyséenne dégénérée, qui à leur yeux, depuis trop longtemps, incarne l’arrogance prétentieuse et l’illusionnisme impuissant. Et ne vous dites pas: moi je serai meilleur que celui que je vais remplacer. Car tous se disent la même chose et tous s’enfoncent chacun à son tour dans le même abîme. Pensez à autre chose, à servir l’Etat, à servir la France, modestement s’il le faut, et d’autant plus efficacement et utilement que modestement.
  3. Ne dites pas tout le temps « je » dans vos discours. Songer que chaque « je »  agit comme un poignard dans la chair de la France qui vous écoute. La politique est destinée en principe au bien commun, pas à la frime ni à l’arrogance de tel ou tel individu dont les gens se moquent éperdument des états d’âme.
  4. Rappelez vous sans cesse que la France est un pays martyre, qui a atrocement souffert depuis quelques années, humilié par les promesses trahies, les scandales retentissants, le bains de sang causés sur son sol par le terrorisme islamiste. Nous vivons dans une autre époque. Le « j’y pense chaque matin en me rasant » qui a eu son succès à une époque, est devenu inconcevable aujourd’hui. Tout signe d’ambition individuelle ou de carriérisme sera inexorablement pourchassé et maudit. A juste titre.
  5. Ne confondez pas les militants dans un meeting et la France. Les applaudissements frénétiques des uns ne sont que l’indifférence et le scepticisme des autres. Apprenez à parler à la France comme à une nation adulte, avec les mots de la raison, de la réflexion, et non la quête de l’émotion bruyante. Les effets de manche, les effets oratoires,  les postures, les petites phrase qui excitent l’opinion contre telle ou telle catégorie (par exemple les chômeurs, les fonctionnaires, les capitalistes, etc.), c’est fini.
  6. Focalisez vous sur le seul débat d’idées, car il est aujourd’hui la seule et unique chose qui compte dans ce pays pour préparer l’avenir. Votre rôle sera ni plus ni moins que d’être l’animateur ce ce débat d’idée dans l’avenir. La France est un pays en plein naufrage où plus personne ne sait où il en est. Votre rôle sera de préparer de nouveau repères, une nouvelle boussole.
  7. Jouez la carte de la créativité, de  l’audace et du renouveau. Un chantier conditionne tous les autres, celui de l’avenir de la vie politique. Comment sortir de l’illusion permanente, de l’émotionnel, du culte de la personnalité, pour réconcilier la France avec sa classe politique. Comment réinventer la démocratie? Comment récréer la politique comme outil collectif du bien commun? Comment faire en sorte de restaurer la confiance des Français en leur classe dirigeante? Votre mission est de mener à bien cette réflexion.
  8. Pensez sur le long terme, à échéance de 10 ou 20 ans: démographie, économie mondiale, technologies,  environnement, ressources, place de la France en Europe et dans le monde, sécurité, défense, dangers de déstabilisation planétaire, notamment le terrorisme islamiste, et comment y faire face, Asie, Chine, Afrique, immigration, intégration, école, défense de l’intelligence et du savoir, etc. Franchement, les Français vous sauront gré de constater que vous les prenez au sérieux en préparant l’avenir.
  9. Ne vous laissez pas intimider. Nous vivons dans un climat épouvantable. La pensée unique fait rage dans le monde occidental, comme rarement dans l’histoire: individualisme et matérialisme forcenés, argent-roi, « interdit d’interdire », libertarisme, culte de la table rase et de l’éradication de la connaissance du passé pour construire un « homme neuf ». Inévitablement,  le prix de la résistance intellectuelle sera cher à payer: insultes, caricatures, amalgames, accusation de fascisme, de lepénisme, de populisme, de nazisme, etc. Et quoi encore? Il faudra apprendre à y résister, comme les dissidents, comme les résistants. C’est à cela, à cette force de caractère, qu’on jugera les hommes d’Etat de l’avenir.

Maxime TANDONNET

 

 

 


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Author: Redaction