Catégorie : Premier Ministre

27
Août
2018
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Remise du rapport de Charlotte Lecocq sur la santé au travail

M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre,
Mme Agnès BUZYN, ministre des Solidarités et de la Santé
et Mme Muriel PÉNICAUD, ministre du Travail
recevront le rapport de Mme Charlotte LECOCQ, députée
sur la santé au travail

Mardi 28 août 2018 à 10h15
Hôtel …

27
Août
2018
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Aides sociales, retraites, fonctionnaires : les principales mesures du budget 2019

27 août 2018 Aides sociales, retraites, fonctionnaires : les principales mesures du budget 2019   Lors d’une entrevue réalisée par…

27
Août
2018
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Assises de l’eau

M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre, avec M. Nicolas HULOT, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire et M….

27
Août
2018
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Agenda prévisionnel du lundi 27 août 2018 au vendredi 31 août 2018

Lundi 27 août 2018
11h00 Discours du Président de la République à l’occasion de la Conférence des Ambassadeurs et des Ambassadrices
Palais de l’Elysée
13h30 Déjeuner avec le Président de la République
Palais de l’Elysée
16h30 Entretien avec M. Gérard C…

24
Août
2018
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Remise du rapport de M. Hervé Berville sur la modernisation de la politique française

Le député Hervé Berville a remis aujourd’hui au Premier ministre son rapport sur la modernisation de la politique française de développement et de solidarité internationale.

Ses propositions visent à une meilleure appropriation par nos concitoyens de…

23
Août
2018
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Déplacement d’Édouard Philippe à Charleville-Mézières à l’occasion du festival du Cabaret Vert – 24.08.2018

Déplacement d’Édouard Philippe, Premier ministre, au festival du Cabaret Vert à Charleville-Mézières, le Vendredi 24 août 2018 à 16h.
Le festival du Cabaret Vert, au centre de Charleville-Mézières, est un évènement culturel d’envergure.
Crée en 2005, il a pour objectif de promouvoir le département des Ardennes au travers notamment de sa programmation musicale et de la gastronomie. Inscrit dans une démarche de préservation de l’environnement, le festival contribue également au développement de l’économie sociale et solidaire avec quelques 2 000 bénévoles impliqués dans sa réalisation. Il accueillera cette année près de 100 000 festivaliers sur quatre jours.
Dispositif presse
Merci de bien vouloir vous accréditer avant le jeudi 23 août 2018 à 20h00 à l’adresse : communication@pm.gouv.fr et de bien vouloir nous communiquer votre numéro de portable, votre numéro de carte de presse et de vous munir de celle-ci ainsi que d’une pièce d’identité.
Les journalistes accrédités sont invités à se présenter au plus tard à 15h00 face à « l’Accueil professionnels » situé avenue Tirman, 08000 Charleville-Mézières.
Seul un pool de journalistes pourra suivre l’intégralité de la visite au plus près du Premier ministre.
Une note de précisions de pool accompagnée d’un plan détaillé de l’accès au site vous seras communiquée ultérieurement. Pool TV : France TV
Contacts : 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr Note aux rédactions – Déplacement d’Édouard Philippe à Charleville-Mézières à l’occasion du festival du Cabaret Vert – 24.08.201

02
Août
2018
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Atelier Action Publique 2022 : Service de l’Éducation

Le Premier ministre a réuni le ministre de l’Education nationale, le ministre de l’Action et des Comptes publics et des…

31
Juil
2018
Posted in Discours & Déclarations Premier Ministre

Discours d’Édouard Philippe en réponse aux motions de censure

Assemblée nationale, le mardi 31 juillet 2018. Seul le prononcé fait foi. « L’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure ». Tels sont, vous le savez, les termes de l’article 49, alinéa 2, de notre Constitution. […]

30
Juil
2018
Posted in Nominations Premier Ministre

Renouvellement à la présidence de l’Inserm

Le Gouvernement prend acte de la décision de Yves Lévy de retirer sa candidature à un renouvellement à la présidence…

29
Juil
2018
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Agenda prévisionnel d’Édouard Philippe, Premier ministre du lundi 30 juillet 2018 au vendredi 3 août 2018

Mardi 31 juillet 2018 à 15h00 Discussion sur les deux motions de censure Assemblée Nationale …

25
Juil
2018
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Action Publique 2022 : Transformation de l’organisation territoriale des services publics

Lors de la Conférence nationale de l’administration territoriale de l’État (CNATE) qui s’est tenue le mercredi 25 juillet 2018, le…

25
Juil
2018
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Mise en oeuvre du plan canicule

Déplacement d’Édouard Philippe, Premier ministre, et de Mme Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé à Issy-les-Moulineaux

Mercredi 25 juillet 2018 à 16h00

Le Premier ministre, accompagné de la ministre des Solidarités et de la Santé, se …

23
Juil
2018
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Agenda prévisionnel d’Édouard Philippe – du lundi 23 juillet au vendredi 27 juillet 2018

Agenda prévisionnel d’Édouard Philippe, Premier ministre
du lundi 23 juillet 2018 au vendredi 27 juillet 2018

Lundi 23 juillet 2018

09h00 Entretien avec Mme Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, ministre de la Justice Hôtel de Matignon
11h00 Entretien avec M. Geoffroy Roux de Bézieux, président du Mouvement des entreprises de France Hôtel de Matignon
13h00 Déjeuner avec le Président de la République Palais de l’Elysée
15h00 Entretien avec M. Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Hôtel de Matignon
16h00 Entretien avec Mme Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles Hôtel de Matignon
18h30 Entretien avec M. Gérard Collomb, ministre d’État, ministre de l’Intérieur
Hôtel de Matignon
20h00 Entretien avec M. Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics Hôtel de Matignon

Mardi 24 juillet 2018

08h30 Petit-déjeuner de la Majorité Hôtel de Matignon
15h00 Questions d’actualité au Gouvernement Assemblée nationale
16h45 Questions d’actualité au Gouvernement Sénat

Mercredi 25 juillet 2018

08h30 Entretien avec le Président de la République Palais de l’Elysée
09h00 Conseil restreint de Défense Palais de l’Elysée
10h00 Conseil des ministres Palais de l’Elysée
15h30 Entretien avec M. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances Hôtel de Matignon
17h30 Entretien avec M. Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires Hôtel de Matignon
19h00 Entretien avec Mme Laura Flessel, ministre des Sports Hôtel de Matignon

Jeudi 26 juillet 2018

15h00 Entretien avec M. Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du Numérique Hôtel de Matignon
16h00 Entretien avec Mme Muriel Pénicaud, ministre du Travail Hôtel de Matignon
18h00 Entretien avec M. Tony Estanguet, président du Comité d’organisation de Paris 2024 Hôtel de Matignon
19h30 Entretien avec M. Patrice Caine, président-directeur général de Thales Hôtel de Matignon

Vendredi 27 juillet 2018

08h30 Entretien avec Mme Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre d’État, ministre de l’Intérieur Hôtel de Matignon
10h00 Entretien avec M. François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la banque de France Hôtel de Matignon
11h00 Entretien avec M. Jean-Luc Brunin, Évêque du Havre Hôtel de Matignon
16h00 Entretien avec Mme Annick Girardin, ministre des Outre-mer
Hôtel de Matignon
17h30 Entretien avec M. Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Hôtel de Matignon
Agenda prévisionnel d’Édouard Philippe – du lundi 23 juillet au vendredi 27 juillet 2018

22
Juil
2018
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Discours à l’occasion de la commémoration du Vel’ d’Hiv

Discours de M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre

Commémoration du Vel’ d’Hiv

Dimanche 22 juillet 2018

Paris

Seul le prononcé fait foi

Mesdames et messieurs les ministres,

Madame la maire de Paris,

Monsieur le président, cher Serge Klarsfeld,

Monsieur le président du conseil représentatif des institutions juives de France,

Mesdames et messieurs,

« Cher papa, on nous emmène au Vélodrome d’Hiver, mais faut pas nous écrire maintenant parce que c’est pas sûr qu’on restera là. Je t’embrasse bien fort et maman aussi. Ta petite fille qui pense toujours à toi ».

C’est la première lettre que Marie Jelen, dix ans, adresse le 16 juillet 1942 à son père, un ancien tailleur polonais du 19è arrondissement, contraint de travailler dans une exploitation agricole ardennaise. Lettre après lettre, il y en aura sept au total, on suit son calvaire du Vélodrome d’Hiver jusqu’au camp de Pithiviers. Marie y attrape la scarlatine, puis la varicelle. Le 31 juillet, la police lui enlève sa mère qui rejoint un convoi de 358 femmes et 690 hommes pour Auschwitz où elle meurt peu de temps après. Le 21 septembre 1942, Marie monte avec 163 autres enfants, dans un train, le convoi n°35 pour Auschwitz, où elle arrive le 23 septembre. Ce même jour, Marie, petite française de dix ans, arrêtée, séparée de sa maman et livrée par la police française dans le cadre de cette « rafle des Innocents », sera assassinée dans les chambres à gaz.

Des lettres comme celles-ci, Mme Karen Taieb en a rassemblées des dizaines d’autres dans son ouvrage « Je vous écris du Vel d’Hiv. ». Des lettres qui racontent l’arrestation au petit jour. L’incompréhension, la stupeur. L’arrivée au Vel d’Hiv. L’odeur pestilentielle. L’étouffante chaleur. La soif, la faim, la promiscuité. Des lettres qui se font de plus en plus pressantes. Où l’angoisse grandit à mesure que l’espoir – celui que leur auteur place dans la France- disparaît. Des lettres à l’écriture tremblante, griffonnées sur un calepin ou au dos d’une enveloppe.

Des lettres qui contrastent avec la froide et rectiligne précision des documents que d’autres – la police, le service des étrangers et des affaires juives – ont élaborés et continuent d’élaborer durant ces jours funestes, pour organiser et rendre compte. Des documents qui encadrent, réquisitionnent, autorisent, comptabilisent. Des documents dans lesquels les hommes, les femmes, les enfants disparaissent derrière des chiffres, des colonnes, des paraphes et des coups de tampon.

Ces 16 et 17 juillet 1942, 4 500 policiers français arrêtent à leur domicile 13 152 Juifs, dont 4 115 enfants, tous Français. Les coupables sont connus. Ils se nomment, entre autres, Pierre Laval, René Bousquet, son adjoint, Jean Leguay, Louis Darquier de Pellepoix, commissaire général aux questions juives, Emile Hennequin, directeur de la police municipale. Ces coupables sont français. Ces autorités, cette administration, cette police sont françaises. Aucun soldat allemand n’a participé à cette rafle.

Durant ces jours sombres, la France a trahi. Elle a trahi ses citoyens. Trahi ceux qui croyaient en sa protection et qui pensaient y trouver refuge. Elle a trahi ses valeurs, celle d’un pays qui, en 1791, a été le premier d’Europe à reconnaître les Juifs comme des citoyens à part entière. Elle a trahi les Juifs de France qui sont morts pour elle. Je pense à Nissim de Camondo en 1917. Je pense à Marc Bloch. Des Juifs de France qui ont fait sa grandeur, sa gloire, souvent son génie. En les trahissant, la France s’est abîmée. Elle s’est perdue. Perdue dans les 74 trains qui partiront de son sol pour Auschwitz. Perdue avec les 76 000 Juifs français déportés. Elle s’est perdue en imposant le port de l’étoile jaune, en séparant à coups de crosse, des mères de leurs enfants. En organisant la rafle de milliers de Juifs en zone libre. En devançant les ordres de l’ennemi avec un zèle coupable.

Il existe des moments où la parole publique acquiert toute sa force, toute sa noblesse. Des moments où pour paraphraser André Malraux, « l’histoire remplace la politique ». Je fais bien entendu référence au discours que le président Jacques Chirac a prononcé le 16 juillet 1995. Peu de discours ont eu une telle résonnance. C’est en général, le signe de sa vérité. Une vérité qui libère, qui clarifie, qui apaise.

Une vérité qui a mis fin à des années de circonvolutions, de nuances, de ménagements. Parce que l’ombre portée de la Seconde guerre mondiale s’est peu à peu dissipée. Parce qu’une génération en a remplacé une autre. Parce que la recherche a fait son œuvre, en grande partie grâce à vous, Serge Klarsfeld. Grâce au patient travail de recoupements, de classement, d’identification que vous avez mené et qui a permis de révéler le clair-obscur de notre conscience.

On ne construit pas une Nation forte et unie, sur une mémoire sélective. Qu’on le veuille ou non, une mémoire nationale est faite d’inoubliables victoires et de cuisantes défaites. D’heures de gloire et d’épisodes de honte. De panache et de taches indélébiles. J’aime trop l’histoire, j’ai trop de respect pour elle, pour la faire taire quand elle m’attriste ou me fait honte. Cette vérité, nous la devions enfin aux 13 000 victimes que nous honorons aujourd’hui, aux 4 115 enfants que j’évoquais. Nous devions avoir ce courage, somme toute modeste par rapport à leurs souffrances, de regarder cette vérité en face. De ne pas ajouter l’indifférence d’aujourd’hui à celle d’hier.

Cette vérité, tous les présidents de la République, tous les premiers ministres l’ont réaffirmée depuis dans une très belle et très ferme unanimité républicaine. Avec leurs mots. Avec leurs convictions. Avec leur cœur. Le président Emmanuel Macron l’a fait ici même l’année dernière. Cette continuité, je m’y inscris pleinement, totalement, sans réserve. Des paroles, la République est ensuite passée aux actes. C’est l’installation en 1997 par le gouvernement d’Alain Juppé, de la mission d’étude de Jean Mattéoli sur la spoliation des Juifs de France. C’est la création deux ans plus tard par le gouvernement de Lionel Jospin, de la commission pour l’indemnisation des victimes de spoliation (C.I.V.S.).

Une commission qui a permis de verser plus de 500 millions d’euros d’indemnités au titre des spoliations matérielles. Auxquels s’ajoutent 53 millions d’euros au titre des spoliations bancaires. Cette commission a aujourd’hui, en grande partie rempli son office et la question de son avenir se posera un jour. Mais ce jour n’est pas encore venu. Il est un domaine dans lequel nous devons faire mieux : celui de la restitution des biens culturels. Vous le savez : dans les collections nationales, se trouvent de nombreuses œuvres dont les Juifs ont été spoliés durant l’Occupation. Des biens que l’Etat n’est pas encore parvenu à identifier dans leur totalité, encore moins à restituer. Je ne mésestime pas les difficultés concrètes que posent ces opérations. Mais nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette situation. C’est une question d’honneur. Une question de dignité. De respect des victimes de ces spoliations, de leur mémoire et de leurs descendants. C’est pourquoi, j’ai décidé de doter la C.I.V.S d’une nouvelle compétence, celle de pouvoir recommander la restitution de ces œuvres ou, à défaut, d’indemniser les personnes concernées.

J’ai également décidé de charger le ministère de la Culture d’instruire directement ces dossiers. Et de prendre une part beaucoup plus active dans ce travail de restitution, plutôt que de laisser ce soin aux établissements publics culturels.

Je signerai un décret en ce sens dans les prochains jours. Et je souhaite que la ministre de la Culture, le président de la C.I.V.S s’assurent que ces nouvelles procédures s’appliquent avec toute la rigueur et toute l’efficacité qui désormais s’imposeront.

Soixante-seize ans, c’est la vie d’un homme. La vie du témoignage direct. Sa limite aussi. En un an, la République a perdu et honoré deux immenses et vigilants veilleurs : Simone Veil et Claude Lanzmann. Une vie, une blessure, une résilience, des combats d’un côté ; une conscience authentique, une « œuvre totale », un monument de vérité, de stupeur et de larmes de l’autre. Avec la disparition des témoins, la « mémoire » entre dans une zone de turbulences. Ces « turbulences de la mémoire », c’est la négation, l’oubli, c’est la manipulation, la confusion. Cette mémoire doit donc vivre :

– Elle doit s’actualiser, se préciser, se transmettre, se défendre : c’est le rôle primordial de la Fondation pour la mémoire de la Shoah qui a vu le jour en 2000 et dont Simone Veil a été la première présidente, puis la présidente d’honneur ;

– Cette mémoire, elle doit s’incarner, elle doit s’appuyer sur quelques « points fixes » : ces points fixes, ce sont les lieux de mémoire comme ce jardin, comme le Mémorial de la Shoah dans le 4e arrondissement de Paris, le Mémorial de Drancy, le site du Camp des Milles.

J’évoquais le « clair-obscur » de notre conscience nationale. J’ai parlé de « l’obscur ». Quand on fixe l’obscurité, il arrive que l’on distingue un peu de clarté. Cette clarté, elle porte un nom, celui de « Juste ». « On ne le connaissait pas et il ne nous connaissait pas » – témoigne Juliette Valadas, fille du couple de Justes Céline et Auguste Valadas, agriculteurs de Haute-Vienne. « On a accepté, c’était quelque chose qu’on ne pouvait pas refuser (…). On s’est serré les coudes et personne n’a jamais demandé : quand vont-ils partir ? ». Ces phrases, somme toute banales, c’est l’évidence du bien ; la fraternité à l’état brut. Ce sont les raisons d’espérer, en toutes circonstances, que la mémoire, la vôtre, permet d’entretenir. Ces raisons d’avoir confiance « dans les gens normaux » comme vous les désigniez cher Serge Klarsfeld, dans une tribune que vous aviez publiée en juillet 2012. Des « gens normaux », dont la noble simplicité a permis directement ou indirectement, de préserver la vie des trois quarts de nos compatriotes Juifs français.

C’est l’éternel combat du courage contre la lâcheté. Dans son autobiographie, « Le lièvre de Patagonie », Claude Lanzmann écrit que ce combat si terriblement et profondément humain, a constitué le « fil rouge » de son existence. Je vous propose de faire de ce combat, notre fil rouge commun. La lâcheté emprunte de multiples visages. Celui de l’injure anonyme sur internet. De l’inscription haineuse sur les murs. De l’insulte dans la rue. De l’agression d’hommes, de femmes, d’enfants parce qu’ils sont Juifs. Derrière cette lâcheté du quotidien, de l’anonymat, c’est la renaissance de cette vieille lèpre – l’antisémitisme- qui défigure l’Europe. Qui l’ampute aussi. De ses Lumières. De sa culture. De sa civilisation. De sa conscience.

« En cette matière, disait le président Jacques Chirac dans son discours du 16 juillet 1995, rien n’est insignifiant, rien n’est banal, rien n’est dissociable ». C’est dans cet esprit, que nous appliquons et que nous appliquerons le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme que j’ai présenté en mars dernier.

C’est notre volonté absolue de modifier le droit – droit français comme droit européen- pour supprimer les contenus haineux sur internet. Pour en démasquer et en punir leurs auteurs. Et mettre fin à une intolérable impunité. Sur ce sujet, je serai évidemment très attentif aux futures recommandations de la députée Laetitia AVIA, du vice-président du CRIF Gil TAIEB et de l’écrivain et enseignant Karim AMELLAL, dans le cadre de la mission de réflexion qui leur a été confiée. Et pour ce qui concerne l’évolution du droit européen, je me réjouis de voir que les conclusions du Conseil européen des 28 et 29 juin derniers confirment le principe d’une initiative législative de la Commission européenne visant à améliorer la détection et la suppression des contenus incitant à la haine.

C’est la possibilité pour les cyber-enquêteurs d’utiliser des pseudonymes dans les cas d’insultes à caractère raciste et antisémite.

C’est une vigilance absolue, de tous les instants, sur toutes les formes d’expressions publiques qui, de manière délibérée ou non, s’apparentent à une incitation à la violence ou à la haine antisémite. Partout et de façon systématique, la justice sera saisie pour condamner de la façon, je l’espère, la plus sévère ces expressions illégales et mortifères.

« Le vrai danger, mon fils, se nomme indifférence. Mon père ne m’avait jamais enseigné tant de choses en si peu de mots » écrit Elie Wiesel dans « Le testament d’un poète juif assassiné ». Hélas, trop de chemins mènent à l’indifférence : l’idéologie, la colère, l’égoïsme, la lâcheté. Une indifférence qui, il y a plus de 75 ans, a conduit des peuples à seconder, consentir, ne pas empêcher l’anéantissement.

Une indifférence qui, aujourd’hui, nous conduirait à l’oubli de ce qui a été, ou à l’apathie face à ceux qui remettent en cause ce qui a été.

Une indifférence qui, demain, nous conduirait à considérer que le passé est passé et qu’il n’est qu’un moment, tragique mais révolu, de notre histoire.

Cette indifférence, entrelacs de facilité, de désinvolture, d’inconscience et d’ignorance, nous conduirait, demain comme hier, à notre perte.

A cette indifférence sombre et dangereuse, nous devons opposer notre vigilance, notre conscience, le souci de la connaissance et de la transmission du savoir. Nous devons opposer notre Humanité. L’Humanité de Marie Jelen, qui avait 10 ans en juillet 1942, et qui « pensait toujours à son père ». Nous sommes, ici, tous ses enfants. Et nous pensons à elle.

Discours de M. Edouard PHILIPPE Premier ministre – Commémoration du Vel’ d’Hiv – 22.07.2018

19
Juil
2018
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Décisions relatives à la transformation de l’audiovisuel public

La mission de concertation installée auprès de la ministre de la Culture a rendu publiques ses conclusions le 18 juillet 2018, après avoir mené une large concertation des parties prenantes. Le Premier ministre et la ministre de la Culture tiennent à sa…

19
Juil
2018
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Déplacement d’Édouard Philippe sur le Tour de France

Édouard Philippe, Premier ministre, assistera à la 13ème étape du Tour de France entre Saint-Romans (Isère) et Valence (Drôme) …

19
Juil
2018
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Cérémonie de commémoration du Vél’ d’Hiv

Commémoration à l’occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France.

19
Juil
2018
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Dossier de presse – 3ème Conseil interministériel du Tourisme

Dossier de presse – 3ème Conseil interministériel du Tourisme

18
Juil
2018
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Renforcement du Plan de lutte contre les noyades et du Programme de formation à la nage

Le Premier ministre demande un renforcement du plan de lutte contre les noyades et du programme de formation à la nage de l’Éducation nationale.

Santé Publique France a publié le nombre de noyades estivales observées en France du 1er juin au 30 septem…

18
Juil
2018
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3e Conseil Interministériel du Tourisme

Avec M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Mme Françoise Nysen, ministre de la Culture, …

18
Juil
2018
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3ème Conseil Interministériel du Tourisme

Mme Muriel Pénicaud, ministre du Travail, Mme Annick Girardin, ministre des Outre-mer, Mme Laura Flessel, ministre des Sports, …

16
Juil
2018
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Signature du Pacte de Dijon

L’État s’engage aux côtés des intercommunalités qui souhaitent renforcer leurs actions en faveur d’une politique de cohésion urbaine et sociale ambitieuse pour les habitants des quartiers prioritaires de la ville.

Le Pacte de Dijon, pour une nouvelle …

16
Juil
2018
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Signature du Pacte de Dijon

En signant le Pacte de Dijon, l’État s’engage aux côtés des intercommunalités qui souhaitent renforcer leurs actions et mettre en œuvre une politique ambitieuse de cohésion urbaine et sociale …

16
Juil
2018
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Agenda prévisionnel d’Édouard Philippe, du lundi 16 juillet 2018 au dimanche 22 juillet 2018

Lundi 16 juillet 2018
10h30 Entretien avec les recteurs d’académie Hôtel de Matignon 12h00 Entretien avec Roland CASTRO, chargé de mission sur les enjeux métropolitains du Grand Paris Hôtel de Matignon 13h00 Déjeuner avec le Président de la République Palais de l’Elysée 15h00 Signature du Pacte de Dijon Hôtel de Matignon 16h00 Entretien avec M. Gérard COLLOMB, ministre d’État, ministre de l’Intérieur Hôtel de Matignon 18h30 Réception de l’équipe de France de Football Palais de l’Elysée

Mardi 17 juillet 2018
08h30 Petit-déjeuner de la Majorité Hôtel de Matignon 11h30 Entretien avec Rodolphe ALEXANDRE, président de la Collectivité territoriale de Guyane Hôtel de Matignon 15h00 Questions d’actualité au Gouvernement Assemblée nationale 16h30 Entretien avec Jean-Luc MARX, préfet de la Région Grand Est Hôtel de Matignon

Mercredi 18 juillet 2018
08h30 Entretien avec le Président de la République Palais de l’Elysée 09h00 Conseil restreint de Défense Palais de l’Elysée 10h00 Conseil des ministres Palais de l’Elysée

Jeudi 19 juillet 2018
9h00 Conseil interministériel du tourisme Hôtel de Matignon 15h00 Questions d’actualité au Gouvernement Sénat 17h00 Entretien avec Mme Agnès BUZYN, ministre des Solidarités et de la Santé Hôtel de Matignon 19h00 Entretien avec Mme Françoise NYSSEN, ministre de la Culture Hôtel de Matignon

Vendredi 20 juillet 2018
8h30 Entretien avec M. Nicolas HULOT, ministre d’État, ministre de la Transition Écologique et Solidaire Hôtel de Matignon 10h00 Entretien avec Mme Laura FLESSEL, ministre des Sports Hôtel de Matignon

dimanche 22 juillet 2018
Après-midi Cérémonie de commémoration à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France Paris – 15e
Agenda prévisionnel d’Édouard Philippe, du lundi 16 juillet 2018 au dimanche 22 juillet 2018

16
Juil
2018
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Agenda prévisionnel d’Édouard Philippe, du lundi 16 juillet 2018 au vendredi 20 juillet 2018

Entretien avec les recteurs d’académie. Entretien avec Roland CASTRO, chargé de mission sur les enjeux métropolitains du Grand Paris …

14
Juil
2018
Posted in Discours & Déclarations Premier Ministre

Cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat du 14 juillet 2016

Tout près, une mer invisible gronde comme une divinité noire. Un chagrin sans fin tombe sur la nuit transfigurée …

13
Juil
2018
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5e avis du Comité de suivi des retraites

Ce cinquième avis du comité de suivi des retraites (CSR) intervient dans le prolongement de la publication, le 14 juin 2018, du rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR).
Jusqu’en juin 2016, les rapports du COR ont actualisé les proje…

13
Juil
2018
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Communiqué de presse sur la remise de l’avis du Comité de suivi des retraites

La présidente du Comité de suivi des retraites, Madame Yannick MOREAU a adressé aujourd’hui au Premier ministre le cinquième avis du comité de suivi des retraites.

Le comité de suivi des retraites, instance indépendante, est chargé de rendre chaque année, au plus tard le 15 juillet, un avis indiquant si le système de retraite s’éloigne de manière significative des objectifs définis par la loi et formulant dans ce cas une recommandation. Il s’appuie notamment sur les travaux du Conseil d’orientation des retraites.
Le comité estime que les objectifs de niveau de vie des retraités et d’équité entre générations sont atteints. Il souligne toutefois que, malgré les effets des réformes successives, des écarts significatifs subsistent entre régimes et au sein de certains régimes. Il note que la situation financière des régimes n’a pas évolué depuis l’année précédente.
Le comité estime que la réforme, en unifiant les modes de calcul des droits, doit permettre d’assurer une plus grande lisibilité du système et d’en faciliter le pilotage pour assurer son équilibre financier. Il souligne que le système de retraite a également des objectifs de niveau de vie et de réduction des inégalités qui devront être pris en compte.
Le Gouvernement prend note des observations du comité et de sa contribution à la réflexion sur la prochaine réforme en ce qui concerne la lisibilité, le pilotage et la diversité des objectifs à poursuivre.

Communiqué de presse de M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre – Remise de l’avis du Comité de suivi des retraites

13
Juil
2018
Posted in Premier Ministre

Remise du 5e avis du Comité de suivi des retraites au Premier ministre

La présidente du Comité de suivi des retraites, Madame Yannick MOREAU a adressé aujourd’hui au Premier ministre le cinquième avis du comité de suivi des retraites.

Le comité de suivi des retraites, instance indépendante, est chargé de rendre chaque année, au plus tard le 15 juillet, un avis indiquant si le système de retraite s’éloigne de manière significative des objectifs définis par la loi et formulant dans ce cas une recommandation. Il s’appuie notamment sur les travaux du Conseil d’orientation des retraites.
Le comité estime que les objectifs de niveau de vie des retraités et d’équité entre générations sont atteints. Il souligne toutefois que, malgré les effets des réformes successives, des écarts significatifs subsistent entre régimes et au sein de certains régimes. Il note que la situation financière des régimes n’a pas évolué depuis l’année précédente.
Le comité estime que la réforme, en unifiant les modes de calcul des droits, doit permettre d’assurer une plus grande lisibilité du système et d’en faciliter le pilotage pour assurer son équilibre financier. Il souligne que le système de retraite a également des objectifs de niveau de vie et de réduction des inégalités qui devront être pris en compte.
Le Gouvernement prend note des observations du comité et de sa contribution à la réflexion sur la prochaine réforme en ce qui concerne la lisibilité, le pilotage et la diversité des objectifs à poursuivre.

Téléchargez le 5e avis du Comité de suivi des retraites (PDF)
Communiqué de presse – Remise de l’avis du Comité de suivi des retraites

13
Juil
2018
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Plan d’action contre le terrorisme

13
Juil
2018
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Présentation du Plan d’action contre le terrorisme

Discours d’Édouard Philippe, Premier ministre
Présentation du plan d’action contre le terrorisme

Levallois-Perret, le vendredi 13 juillet 2018

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le ministre d’Etat,
Madame la Garde des Sceaux,
Madame la ministre des …

12
Juil
2018
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Entretien avec son Excellence Lee Hsien Loong, Premier ministre de la République de Singapour

Édouard Philippe, Premier ministre, recevra Son Excellence Lee Hsien Loong, Premier ministre de la République de Singapour …

12
Juil
2018
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Rencontre avec les membres du Comité Action Publique 2022 et du Comité jeunes J22

Le Premier ministre a reçu aujourd’hui les membres des Comités CAP22 et J22 afin de les remercier de leur implication et de la grande qualité de leurs travaux qui ont nourri l’ambition de transformation de l’action publique du Gouvernement.

12
Juil
2018
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Conférence nationale des territoires

Je voudrais vous dire que si nous commençons avec un peu de retard cette troisième réunion de la Conférence nationale des territoires, ce n’est pas par désinvolture ou par désintérêt …

12
Juil
2018
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Discours d’Édouard Philippe, à la cérémonie d’honneurs funèbres militaires rendue à M. Claude Lanzmann

Discours d’Édouard PHILIPPE, Premier ministre Cérémonie d’honneurs funèbres militaires à M. Claude LANZMANN Hôtel des Invalides Jeudi 12 juillet 2018…

12
Juil
2018
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Discours d’Édouard Philippe, à la cérémonie d’honneurs funèbres militaires rendue à M. Claude Lanzmann

Discours d’Édouard PHILIPPE, Premier ministre
Cérémonie d’honneurs funèbres militaires à M. Claude LANZMANN
Hôtel des Invalides
Jeudi 12 juillet 2018 Seul le prononcé fait foi
Madame, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Parlementaires,
Madame la Maire,
Mesdames et Messieurs,
Madame Dominique Lanzmann,
Mesdames, messieurs,
« J’avais près de soixante-dix ans, mais tout mon être bondissait d’une joie sauvage, comme à vingt ans ».
On vous comparait souvent à un ogre qui dévorait la vie avec cette « joie sauvage » que vous évoquez dans les dernières lignes du Lièvre de Patagonie. Pour Marc Bloch, l’ogre est précisément une image de l’historien : là où il sent l’humanité, là est sa mission.
Quelle a été, Claude Lanzmann, votre mission. Celle d’un historien peut-être ; celle d’un artiste, certainement ; celle d’un homme en vérité.
Il fallait un artiste pour faire l’histoire. Pas la « faire » comme acteur, même si à bien des égards, vous y avez contribué. Mais pour la dire, la montrer, la nommer, pour nous la faire toucher du doigt. Surtout celle-là. La plus sombre qui fût. Celle que certains ont tenté de faire taire. De faire disparaitre. D’anéantir. Il fallait nous en faire toucher la noirceur. De génération en génération.
Depuis le 5 juillet dernier, l’ogre, l’artiste, le lièvre qui s’est glissé « sous les barbelés infranchissables pour l’homme » des camps d’extermination se rejoignent et se confondent dans une seule et immense conscience. Bien vivante.
Une conscience qui avait le courage de son authenticité pour paraphraser le mot d’ordre de l’existentialisme.
Cette authenticité, c’est celle de la résistance en 1943, au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Vous y découvrez la camaraderie des Jeunesses communistes, le maquis et la clandestinité. Vous portez des valises, avec votre amie Hélène Hoffnung, réceptionnez des armes qu’il faut cacher ou remettre aux militants du Parti communiste.
Les chemins de la liberté, vous en vivez les embuscades, les ornières avec vos camarades, exposés aux mortiers allemands ou surpris, dans les montagnes, par des miliciens. Sous vos faux noms, vous vivez déjà plusieurs vies.
Vous êtes surtout, déjà, confronté à la mort.
Celle de Rouchon, le condisciple de Blaise-Pascal que vous aimiez tant. Celle de Baccot, qui se réfugie et se suicide pour échapper à la Gestapo. Des figures qui vous apprennent le courage.
Le vrai.
Celui du don de soi.
Du sacrifice.
Mais ces figures, elles vous heurtent, elles vous bousculent. Comme tous ces héros qui nous placent, malgré eux, grâce à eux, devant nos propres lâchetés. Avec une froide honnêteté, vous avouez les vôtres. Celle qui vous retient de défendre le jeune Lévy que vos camarades de classe maltraitent en 1938 « parce qu’il est Juif ». Celle qui vous fait vous renier lorsque les mêmes vous demandent si vous êtes Juif. Celle qui vous fait fuir votre mère, dont l’apparence physique trahit, selon vous, ses origines aux yeux des bourreaux.
De ce combat, si intime et si universel, et si terriblement humain, entre le courage et la lâcheté, vous allez faire, je vous cite « le fil rouge de votre vie ». L’histoire vous en offrira hélas trop souvent l’occasion.
Ainsi, en rejoignant la Résistance comme votre père, vous vivez très jeune votre siècle. Vous découvrez aussi Paris avec votre frère Jacques, tous deux armés de fusils soviétiques marqués de la faucille et du marteau.
Ce Paris libéré, ce Paris d’après-guerre vous ouvre ses bras. En classe de lettres supérieures à Louis-le-Grand, le jeune homme d’action devient l’élève de Ferdinand Alquié, le condisciple de Gilles Deleuze et de Jacques Le Goff, l’ami intime de Jean Cau.
C’est le temps des rencontres qui orientent un destin. Beau et chanceux comme le Solal d’Albert Cohen, dont vous serez un grand lecteur puis un ami, vous vivez cent vies. Vous fréquentez Eluard, Ponge, et surtout Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
À leurs côtés, vous devenez un penseur engagé. Vous dénoncez la guerre d’Algérie et signez le manifeste des 121, vous publiez un dossier à charge contre les exactions et la torture, vous encouragez Jacques Vergès à intercéder en faveur des membres du FLN condamnés à mort. L’Histoire ne vous laisse jamais indifférent. Elle ne vous laisse jamais en paix.
Simone de Beauvoir. La femme à la beauté grave, intimidante, que vous invitez un soir au cinéma. Vous n’irez d’ailleurs jamais jusqu’à la salle de projection. Vous découvrez les fulgurances de la plus grande intellectuelle de son temps, dont vous chérirez l’amitié. À sa mort, vous reprenez la direction des Temps modernes et y maintenez, je cite, »un cap de non-infidélité ».
L’existentialisme vous ouvre les yeux : en lisant les Réflexions sur la question juive de Sartre, vous comprenez votre « inauthenticité ». Trouver son authenticité, c’est lutter contre toutes les formes d’infidélité à soi-même. Vous prenez conscience de vos reniements face à l’antisémitisme dont votre mère et vos camarades ont souffert.
Certes, vous vous sentez « un vieux Français, d’une francité ancienne ». Mais, contrairement à Sartre, pour vous, ce n’est pas « l’antisémitisme qui crée le Juif ». Le voyage en Israël, ce pays qui vous est « d’emblée étranger et fraternel », est une révélation : vous êtes de vos propres mots « dedans et dehors en France, dehors et dedans en Israël ».
Vous avez découvert un peuple, le peuple juif, et vous ne le renierez plus. »
Vous ne le renierez plus et vous lui bâtirez un monument. Un monument de larmes et de vérité. Un monument de stupeur qui obligera l’Humanité à regarder ses crimes et à en supporter le poids. À en écouter aussi l’éprouvant récit dans un procès au long cours, qui ne semble jamais finir. Ce monument, c’est Shoah dont le titre, gravé dans l’éternité, se suffit. Shoah, c’est une œuvre unique pour un crime unique, ce sont des visages, c’est un cri. Un refus aussi : celui de l’oubli.
Pour Pierre Vidal-Niquet, il y a Primo Levi, qui nous conjurait de ne pas oublier « que cela fut ».
Il y a Raul Hilberg.
Et il y a Shoah.
Pour ne pas oublier, il faut informer. Et informer, c’est d’abord donner une forme, dites-vous.
Durant douze ans, avec une seule caméra 16 mm, d’un bout à l’autre de la planète, vous filmez témoins, rescapés, bourreaux. En 1985, le public découvre un film de 9h30, sans image d’archives, sans commentaires, sans mise en scène. Un film qui n’obéit à aucune règle, aucun académisme. Un film à la beauté brute, libre, sans artifice, hors-normes. Un « film-ogre » qui dévore le temps, l’espace, voire à certains moments de sa vie, son créateur. Et qui pour ces raisons, se place d’emblée au niveau des œuvres immortelles. Inoubliables. Reconnaissables.
Informer, c’est aussi nommer. Avec Shoah, vous avez nommé l’innommable, vous qui auriez voulu que ce film n’ait pas de titre. Shoah au lieu de « génocide », d’ »holocauste » ou de « solution finale ». Shoah pour anéantissement, catastrophe, ruine.
Informer, c’est enfin évoquer. Non montrer, non raconter, encore moins reconstituer, mais faire renaître la texture de la réalité. Une texture qui se nourrit de silences, de phrases entrecoupées, de non-dits, de regards qui se baissent ou qui se troublent. Et dans ces regards perdus, abîmés et pour certains glacés ou indifférents, le spectateur voit la « Shoah ». Il la regarde en face, forcé de s’arrêter pour la contempler dans sa méticuleuse horreur. Comme happé par un soleil noir.
« Un certain absolu d’horreur est intransmissible », dites-vous. Quand vos témoins butent sur les mots, une voix, la vôtre, les encourage avec une douce sévérité : « Allez Abram, dites-vous au coiffeur de Treblinka que les larmes étranglent, nous devons le faire. Nous devons continuer ». Et nous, spectateurs, craignons que ces témoins se taisent. Comme nous craignons de les écouter.
Ecouter cet homme qui supplie les nazis de le tuer après avoir déposé sa femme et sa fille dans la fosse et qui s’entend répondre qu’il a encore la force de travailler.
Ecouter cette femme d’instituteur allemand qui, ayant vécu en Pologne durant l’occupation, avoue froidement que « voir ça tous les jours, ça tape sur les nerfs ».
Ecouter ces paysans, ces villageois, ces conducteurs de trains raconter d’une voix lasse, l’affreuse monotonie du crime étouffé, aperçu, entendu, puis vite nié ou oublié.
Dans toutes les langues, dans tous les lieux du monde, vous montrez que c’est bien notre monde, notre humanité. Au génocide qui supprime les hommes, les femmes, les enfants, les preuves et les souvenirs, à l’oubli « programmé », planifié par les bourreaux, vous opposez une mémoire terriblement vivante.
Avec Shoah, nous ne pleurons pas les morts. Nous pleurons nos morts. Nous pleurons sur nous-mêmes. Sur notre condition. Sur nos lâchetés, petites ou grandes qui rendent le crime de masse possible. Sur notre incompréhension. Peut-être pleurons-nous aussi sur notre temps. Peut-être pleurons-nous aussi, sans le savoir, sur notre avenir.
Pour vous, ce film « est une façon de revivre leur mort, les tuant une seconde fois, afin qu’ils ne meurent pas seuls, dans l’abandon absolu, mais pour que nous mourions avec eux. »
En ce jour, Claude Lanzmann, vous n’êtes pas seul : nous sommes tous avec vous ; ces morts sont tous avec vous. Ils vous maintiendront vivant à jamais.
Car ces hommes et ces femmes que vous avez filmés, nous racontent aussi leur volonté de vivre. « Tout était mort en eux », disent-ils, « mais on n’est qu’un homme et il faut vivre ».
La vie, vous l’avez aimée par-dessus tout. Malgré tout. Envers et contre tout. De salles de projection en salles de classe, sans concession, sans complaisance, vous avez présenté vos films avec une netteté tranchante. Tranchante comme la vérité.
Cet amour de la vie, c’est celui que vous confessez avec gourmandise, dans votre autobiographie Le lièvre de Patagonie. Car en 2009, à 80 ans, vous avez la vigueur d’un jeune homme. Une vigueur qui vous conduit à publier un livre. Un grand livre de littérature. Un passionnant témoignage. De l’Auvergne à la Patagonie, de la Pologne à la Corée du Nord, vous ne vous lassez ni de la vie ni des rencontres.
Imprévisible jouisseur, vous saviez rire de tout, sauf de cette énigme absolue, de ce non-sens qu’est la mort qui anéantit tout. Des années après la disparition de votre sœur, Evelyne, celle de votre fils Felix vous plonge « dans les profondeurs d’abîme du malheur » qui éprouvent « les grands fers de l’amour », pour reprendre les vers de Saint-John Perse que vous récitiez inlassablement.
« Tant de derniers regards me hantent pour toujours », écrivez-vous dans Le Lièvre de Patagonie. Votre dernier regard, Claude Lanzmann, appartient à votre femme Dominique, à tous ceux que vous avez chéris et qui vous ont aimés.
Les regards que vous filmez dans Shoah, appartiennent à tous.
Votre regard n’a jamais cillé. Il regardait droit, il regardait fixe pour nous forcer à voir.
Dans l’Histoire, il est des hommes qui restent pour ce qu’ils sont, parce que les évènements, souvent tragiques, leur ont donné l’occasion de se transcender.
Et dans l’Histoire, il est des hommes qui restent pour ce qu’ils laissent, pour l’œuvre qu’ils ont donné au monde et à l’Humanité.
Votre mission d’Homme, Claude Lanzmann, aura été de concilier ces deux impératifs, d’être et de créer.
Ce faisant, vous avez fait exister ceux qui ne sont plus, et il n’est pas impossible que vous ayez réussi à faire exister beaucoup de ceux qui sont ici.
Discours d’Édouard Philippe à l’occasion de la Cérémonie d’honneurs funèbres militaires rendue à M. Claude Lanzman