« Ca contribuera à mon expérience et m’élèvera encore plus »

Le jury du concours culinaire des Parcours du goût, l'événement de la direction de la protection judiciaire alliant gastronomie et insertion, sera constitué de huit jurés : magistrats, greffiers, professionnels de la restauration et bloggeuse culinaire. Parmi eux, six jeunes en conflit avec la loi pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse, se relaieront le temps d'un week-end. Quentin*, 18 ans, et son éducatrice expliquent l'importance de cet engagement.

Quentin* est suivi à l’unité éducative de milieu ouvert (UEMO) de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne. Jeune homme mûr, sérieux, passionné par la cuisine et le service, il prépare un CAP Service-restauration en alternance. Avec son éducatrice, Sandrine Cazalbon, il participera au concours culinaire des 19èmes Parcours du goût qui se dérouleront les 14 et 15 avril 2018 au domaine de Preissac à Castelmaurou, près de Toulouse.

Pourquoi avez-vous proposé à Quentin d’intégrer le jury ?

Sandrine Cazalbon : La voie professionnelle est pour lui une voie de réparation. Il se reconstruit et cet événement le valorisera encore plus. C'est aussi une marque de confiance qui est accordée aux jeunes. Nous intégrerons sa participation à son CV et comme il est très sociable, il fera des rencontres enrichissantes. Il me semblait également important de s'investir dans ce projet dans la mesure où cette année notre région est à l'honneur et parce que je suis moi-même passionnée de gastronomie.

Pour quelles raisons as-tu souhaité devenir juré de cette édition ?

Quentin* : « Je ne connaissais pas cette manifestation. C'est dans mon intérêt. Comme je suis en CAP Service-restauration, ça contribuera à mon expérience et m'élèvera encore plus. Je travaille dans un bar-brasserie, la gastronomie est un univers qui me passionne. J'imagine qu'ils feront des recettes magnifiques. Je sais que je peux évaluer le coté créatif et innovant des recettes, la valorisation des produits et la mise en valeur de tous ces éléments dans le montage des assiettes. J’aimerais aussi faire des rencontres à travers cet événement.

Comment vis-tu l'apprentissage de ton métier ?

Quentin* : D'abord, j'ai eu la chance d'être pris pour un stage découverte. Je me suis défoncé à faire bien, justement parce que j'avais été au bout des galères , je voulais vraiment qu'il me garde**. Quand ils m'ont proposé un contrat d'apprentissage, j'ai pu enfin me loger, en colocation d'abord, et maintenant je m'assume seul. J'adore les cours au centre de formation des apprentis. Dans le quotidien au boulot, même si c'est parfois stressant et fatiguant, je ne vois pas les journées passer. Ce n’est jamais pareil et c’est pour ça que c'est enrichissant.

J'aime découvrir des recettes et surtout je me régale du contact avec les clients. Je me dis que j'apporte quelque chose aux autres, en expliquant ce que je sers, ce qu'ils mangent en étant gentil et ouvert, que ce soit avec ceux de passage ou avec l'habitué qui vient chaque jour s’asseoir à la même table, à la même heure.

Je lis sur la plaquette que la manifestation est parrainée par le chef Michel Sarran. Ma patronne est fan, elle va être fière de savoir que je participe au jury des Parcours du goût !

  • *Le prénom a été modifié
  • ** Quentin* a connu une rupture familiale et a vécu dans la rue durant de nombreux mois

 

Les Parcours du goût en images

 

 

Relais de brève

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Author: Redaction