Amertume du retour

Voici quelques images du grand Nord, ou plutôt, de la forêt boréale. Je rentre d’une semaine dans l’immensité blanche, la solitude et le froid glacial (- 25°), le vertige délicieux de l’épuisement physique, la magie des aurores boréales qui enflamment les nuits. Là-bas, ni journaux, ni télévision, ni Internet. Il est difficile d’imaginer comme le retour à l’actualité française est amer. En une semaine, rien de bien nouveau. Les affaires de M. François Fillon font la une, toujours: prêt gratuit, cadeaux de costume pour des sommes astronomiques. Si tout cela est mensonge, il devrait d’urgence porter plainte pour diffamation. Bien sûr, l’acharnement envers lui atteint des proportions inouïes. Bien sûr, une partie de la presse et des médias ne vivent que dans l’obsession de le faire chuter. Bien sûr il suffirait sans doute de creuser sous le vernis des autres pour trouver pire. Mais si c’est vrai, quand même, tout ceci illustre bel et bien le résultat de l’ivresse du pouvoir, de la notoriété médiatique et la perte des repères éthiques les plus élémentaires. Tout cela ne m’empêchera pas de voter, non pour un personnage dont je n’ai strictement rien à foutre, mais pour le candidat de l’opposition républicaine et de l’alternance: la solution la moins pire. La question n’est pas celle du « tous pourri ». Trop facile. Mais elle porte sur la nature du pouvoir en France. Un système présidentialiste qui valorise ainsi à l’excès la personnalisation de la politique au détriment du débat d’idées et du projet collectif favorise la bêtise des foules, le feuilleton émotionnel, le crétinisme, le scandale,  la corruption,  l’extrémisme imbécile, la manipulation de masse, la tyrannie médiatique, l’avidité et la démence vaniteuse. Nous sommes confrontés à un problème fondamental touchant au socle de notre vie collective qui se traduit par une succession de scandales vertigineux, de mois en mois. Ces psychodrames incessant ravagent l’espace public et foudroient les politiciens médiatiques les uns après les autres. La France politico-médiatique ressemble à une cohorte de simples d’esprit qui marchent à l’aveuglette avec un bandeau sur les yeux en refusant absolument de voire la réalité: celle de la dégénérescence absolue et de la corruption (au sens fort) de tout un système politique.

J’étais si bien dans la taïga finlandaise…

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction