Adaptation de la société au vieillissement : discours de Marisol TOURAINE

img_6522
Intervention de Marisol Touraine

Ministre des Affaires sociales et de la Santé

Adaptation de la société au vieillissement

Mardi 4 octobre 2016

********

Madame la ministre,

Mesdames et messieurs les élus,

Mesdames et messieurs les responsables d’associations et de fédérations,

Mesdames et messieurs,

Nous avons la responsabilité historique de prendre toute la mesure du changement démographique que connaît notre pays, comme le reste du monde. En l’espace d’un siècle de progrès de la médecine et d’amélioration de la qualité de vie, nous avons ajouté une génération à nos familles. En 2050, un Français sur 3 aura plus de 60 ans.

Depuis 2012, nous relevons ce défi. Nous voulons changer le regard en direction des plus âgés qui doivent être reconnus comme des citoyens à part entière, des citoyens dignes, mieux accompagnés à la retraite, mieux pris en charge en cas de perte d’autonomie. Beaucoup reste à faire, mais la réalité est là : nous nous sommes mobilisés pour qu’on vieillisse mieux dans notre pays.

  1. Nous avons fait un choix, celui de l’adaptation de la société au vieillissement.

Pendant des années, le débat autour du vieillissement dans notre pays s’est polarisé autour de la question de la « dépendance ». « Réformer la dépendance » : éternelle ambition formulée, éternelle promesse non tenue. Nous avons, dès 2012, assumé de parler d’autonomie, de dignité et d’adaptation globale de la société. Nous avons pris nos responsabilités. La philosophie de la loi d’adaptation de la société au vieillissement, c’est de mieux accompagner au quotidien les personnes âgées, avec une grande ambition : innover.

Innover en permettant à nos aînés d’adapter leurs logements en fonction de leurs besoins, d’abord. Nous avons créé des aides techniques, un soutien pour réaliser des travaux. Nous avons commencé à repenser la ville pour que les personnes âgées puissent accéder facilement aux transports en commun.

Innover, ensuite, pour permettre aux personnes âgées de bénéficier des progrès spectaculaires de la science et des techniques. Nous développons la télémédecine partout sur le territoire, elle permet un contact à distance avec les professionnels de santé. Nous renforçons l’accès à la domotique et aux objets connectés, en favorisant l’accès aux aides techniques à travers les conférences des financeurs de la perte d’autonomie. Tout cela, c’est du confort en plus et ce sont des moyens nouveaux pour protéger sa santé.

  1. Vieillir mieux, c’est aussi pouvoir vivre sa retraite dignement.

Les réformes ambitieuses qui ont été menées ont permis d’assurer la pérennité de notre système de retraites. Et dans le même temps, nous avons renforcé les droits pour rendre notre système plus juste. L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) a été revalorisée à 800 euros. De novembre 2012 à 2015, 500 000 salariés qui avaient commencé à travailler jeune sont partis à la retraite sans attendre 62 ans. Et nous avons permis de prendre – enfin – en compte la pénibilité de l’activité professionnelle pour permettre à ceux qui ont eu des conditions de travail pénibles de se former, de poursuivre à temps partiel ou de partir plus tôt. En 2016, 500 000 salariés ont bénéficié de leurs premiers points.

  1. Et puis, vieillir mieux, c’est avoir la possibilité de rester à domicile le plus longtemps possible. C’est notre très grande priorité.

Dès 2012, nous avons assumé une ambition : faire en sorte que la collectivité prenne mieux en charge ce choix. Nous avons augmenté de manière considérable l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et réduit le reste à charge des familles. Désormais, les ménages les plus modestes (les personnes dont le revenu mensuel est inférieur à 800 euros), sont exonérés de toute participation financière lorsqu’ils recourent à des intervenants à domicile. Ces mesures sont entièrement financées par l’Etat, rien ne justifierait que les Français concernés n’en bénéficient pas.

Il faut enfin mieux écouter les besoins des proches et y répondre. Nous devons mieux considérer le travail de celles et ceux qui, au quotidien, accompagnent les personnes âgées à leur domicile. C’est pourquoi a été instauré un droit au répit pour les aidants afin qu’eux aussi, puissent « souffler ».

Mesdames, messieurs,

Cette matinée est une étape supplémentaire pour nourrir notre réflexion collective autour d’une société du « bien vieillir ». L’allongement de l’espérance de vie est l’une des plus belles conquêtes du siècle dernier. Le grand défi de ce XXIe siècle sera de permettre à chacun d’en profiter en bonne santé. Cette société du « bien vieillir », nous la construisons ensemble.

Je vous remercie.

Author: Redaction